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" Le trafic des stupéfiants menace les institutions et les économies ", vient d'admettre un rapport des Nations unies. Du Triangle d'or à la Méditerranée, du Croissant d'or à l'Amérique latine, les narco-profits sont souvent le nerf de guerres civiles ou de rébellions tribales. Dans les pays du tiers monde, les cultures de pavot, de coca ou de cannabis sont le principal moyen de survie des minorités ethniques. En Colombie, au Pakistan, en Birmanie, en Thaïlande, les barons de la drogue tirent de formidables profits du trafic des stupéfiants. Palerme, Hong Kong, Medellin, Miami, carrefours des routes de l'héroïne ou de la cocaïne, sont aujourd'hui le quartier des grandes organisations criminelles et le haut lieu du blanchiment de l'argent de la drogue...C'est toute cette face cachée de la production et du trafic des drogues qu'éclaire cet ouvrage, où l'on voit que si les pouvoirs publics se mobilisent pour faire la guerre à la drogue, il leur arrive aussi de fermer les yeux dès que leurs intérêts sont en cause.Alain Labrousse est l'auteur de nombreux ouvrages sur l'Amérique latine et le coauteur de Coca Coke.
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Afghanistan ; opium de guerre, opium de paix
Alain Labrousse
- Fayard/Mille et une nuits
- Documents
- 7 Décembre 2005
- 9782755505009
En Afghanistan, l'opium a financé les guerres au cours des trois dernières décennies. L'opium sera-t-il un obstacle à la paix ou y contribuera-t-il ?
La réussite de la reconstruction du pays dépend d'un défi économique et politique unique. L'économie de la drogue représente, en effet, environ 60 % du PIB - chiffre qui n'a été égalé par aucun autre pays, pas même par la Colombie, premier producteur mondial de cocaïne, dont la part n'excéda jamais les 7%. La situation inédite de l'Afghanistan invite donc à s interroger non seulement sur le rôle que la production et le commerce de l'opium jouent dans une économie de post-conflit dévastée, mais aussi sur l'influence qu'ils peuvent avoir dans le processus complexe de reconstruction de l'Etat.
Plusieurs responsables de gouvernements occidentaux et d'organisations internationales s'accordent à dire qu'il ne faut pas négliger le risque réel que l'Afghanistan, premier producteur mondial d'opiacés depuis une dizaine d'années, devienne un « narco-État ». D'autres observateurs estiment que cette situation n'a pas que des effets négatifs, du moins à court terme. Dans la mesure où les campagnes anti-drogue se révéleraient efficaces, une baisse très sensible de cette ressource ne risquerait-elle pas de déstabiliser le pays ? Le président Hamid Karzaï s'est engagé devant la communauté internationale à lutter contre la culture du pavot, mais le niveau de la production reste fies élevé.
Alain Labrousse revient sur l'histoire récente de la production d'opium à laquelle prirent part les seigneurs de guerre et les taliban aujourd'hui acteurs sur le nouvel échiquier politique - pour mieux éclairer les enjeux tant nationaux qu'internationaux devant lesquels le pays est placé. Car, pour de nombreux pays occidentaux, la « guerre à la drogue » est une justification supplémentaire pour intervenir en Afghanistan.