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André Comte Sponville
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La Clé des champs et autres impromptus
André Comte-Sponville
- PUF
- Hors collection
- 1 Mars 2023
- 9782130848967
"Les douze articles ici rassemblés entrent dans la série de ce que j'appelle, pensant à Schubert, mes impromptus : des textes brefs, résolument subjectifs, écrits sur le champ et sans préparation (comme dit le Dictionnaire de Littré), qui s'adressent au grand public et sont le plus souvent, malgré l'éventuelle légèreté de l'écriture, d'une tonalité quelque peu grave ou mélancolique. C'est encore le cas dans ce recueil, et d'autant plus, s'agissant de ce dernier point, que la plupart de ces minuscules essais (pour reprendre cette fois le mot de Montaigne) portent sur des sujets en effet sombres ou douloureux : le pessimisme, le tragique, la mort des enfants, le handicap, l'agonie, le bagne, le suicide, l'euthanasie... J'ose croire qu'ils ne seront pas pour autant cause de tristesse, mais aideront plutôt à accepter, si possible joyeusement, la part, en toute vie, de deuil, de chagrin ou de détresse. C'est la joie qui est bonne, mais d'autant plus méritoire et belle qu'elle est souvent difficile. À l'exception du dernier, qui est de très loin le plus long, tous ces textes ont été (ou seront, pour deux d'entre eux) publiés ailleurs, dans des ouvrages collectifs ou à titre de préface ou postface. On trouvera en fin de volume la date et le lieu de leur publication passée ou à venir. Ils sont tous ici revus, corrigés, parfois sensiblement augmentés. Merci aux auteurs ou éditeurs qui les ont suscités ou accueillis. Quant au dernier texte, qui est inédit, il ne doit d'exister qu'aux lecteurs (et plus souvent aux lectrices) qui m'ont expressément demandé de l'écrire. Qu'ils en soient eux aussi remerciés."
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Petit traité des grandes vertus
André Comte-Sponville
- PUF
- Perspectives critiques
- 8 Juillet 2014
- 9782130636915
Des vertus, on ne parle plus guère. Cela ne signifie pas que nous n'en ayons plus besoin, ni ne nous autorise à y renoncer. Mieux vaut enseigner les vertus, disait Spinoza, que condamner les vices : mieux vaut la joie que la tristesse, mieux vaut l'admiration que le mépris, mieux vaut l'exemple que la honte. De la politesse à l'amour, dix-huit chapitres sur les vertus, celles qui nous manquent parfois, celles qui nous éclairent. Il ne s'agit pas de donner des leçons de morale, mais d'aider chacun à devenir son propre maître et son unique juge. Il n'y a pas de bien en soi : le bien n'existe pas, il est à faire et c'est ce qu'on appelle les vertus.
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Le plaisir de penser : une introduction à la philosophie
André Comte-Sponville
- Vuibert
- Vuibert culture générale
- 4 Janvier 2022
- 9782311150230
Une anthologie accessible à tous des textes indispensables de la philosophie, pour redonner du sens à la période actuelle.
Philosopher, c'est penser par soi-même. Mais nul n'y parvient valablement qu'en s'appuyant d'abord sur la pensée des autres, et spécialement des grands philosophes du passé.
Sont rassemblées ici quelque six cents citations des plus brillants esprits de la pensée occidentale, regroupées en douze thématiques majeures : la morale, la politique, l'amour, la mort, la connaissance, la liberté, Dieu, l'athéisme, l'art, le temps, l'homme, la sagesse. Chacune s'ouvre par une présentation admirablement claire et concise.En réunissant ainsi en un volume ses « Carnets de philosophie », parus il y a plusieurs années et devenus introuvables, André Comte-Sponville propose une remarquable introduction à la philosophie.
Elle intéressera aussi bien les lycéens que tous ceux, quel que soit leur âge, qui veulent « penser mieux, pour vivre mieux ». -
Toute philosophie est un combat. Son arme ? La raison. Ses ennemis ? La bêtise, le fanatisme, l'obscurantisme. Ses alliés ? Les sciences. Son objet ?
Le tout, avec l'homme dedans. Ou l'homme, mais dans le tout. Son but ? La sagesse : le bonheur, mais dans la vérité. Il y a du pain sur la planche, comme on dit, et c'est tant mieux : les philosophes ont bon appétit ! -
"Qu'est-ce que je serais heureux si j'étais heureux !" Cette formule de Woody Allen dit peut-être l'essentiel : que nous sommes séparés du bonheur par l'espérance même qui le poursuit. La sagesse serait au contraire de vivre pour de bon, au lieu d'espérer vivre. C'est où l'on rencontre les leçons d'Epicure, des stoïciens, de Spinoza, ou, en Orient, du Bouddha. Nous n'aurons de bonheur qu'à proportion du désespoir que nous serons capables de traverser. La sagesse est cela même : le bonheur, désespérément. (...) Il ne s'agit pas de vivre dans l'instant : il s'agit de vivre au présent, on n'a pas le choix, mais "dans un présent qui dure", qui inclut un rapport présent au passé (la mémoire, la fidélité, la gratitude) et un rapport présent à l'avenir (le projet, le programme, la prévision, la confiance, le fantasme, l'imagination, l'utopie, si vous voulez, à condition de ne pas prendre vos rêves pour la réalité). La sagesse n'est ni amnésie ni aboulie. Cesser d'espérer, ou espérer moins, ce n'est pas cesser de se souvenir ni renoncer à imaginer et à vouloir !
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Qu'est-ce qu'un « propos » ? Un article de journal, souvent inspiré par l'actualité, mais à visée au moins partiellement philosophique. C'est confronter sa pensée au monde, dans ce qu'il a de plus changeant, de plus inquiétant, en s'adressant au plus vaste public. Et chercher un peu d'éternité, dans l'histoire en train de se faire. Cela vaut-il la peine ? Il m'a semblé que oui. L'actualité, si souvent décevante ou effrayante, est aussi une incitation à penser. On n'en a jamais trop - et cela guérit, parfois, de la déception comme de la peur. Le réel est à prendre ou à laisser. La philosophie aide à le prendre. Mieux vaut penser que se lamenter. Mieux vaut agir que trembler.
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Dictionnaire philosophique
André Comte-Sponville
- PUF
- Dictionnaires Quadrige
- 18 Août 2021
- 9782130804369
« J'aime les définitions. J'y vois davantage qu'un jeu ou qu'un exercice intellectuel : une exigence de la pensée. Pour ne pas se perdre dans la forêt des mots et des idées. Pour trouver son chemin, toujours singulier, vers l'universel. La philosophie a son vocabulaire propre : certains mots qui n'appartiennent qu'à elle, d'autres, plus nombreux, qu'elle emprunte au langage ordinaire, auxquels elle donne un sens plus précis ou plus profond. Cela fait une partie de sa difficulté comme de sa force. Un jargon ? Seulement pour ceux qui ne le connaissent pas ou qui s'en servent mal. Voltaire, à qui j'emprunte mon titre, a su montrer que la clarté, contre la folie des hommes, était plus efficace qu'un discours sibyllin ou abscons. Comment combattre l'obscurantisme par l'obscurité ? La peur, par le terrorisme ? La bêtise, par le snobisme ? Mieux vaut s'adresser à tous, pour aider chacun à penser. La philosophie n'appartient à personne. Qu'elle demande des efforts, du travail, de la réflexion, c'est une évidence. Mais elle ne vaut que par le plaisir qu'elle offre : celui de penser mieux, pour vivre mieux. C'est à quoi ces 2 267 définitions voudraient contribuer." Nouvelle édition intégralement revue et augmentée de 613 nouvelles entrées.
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Bonjour l'angoisse ! et autres impromptus
André Comte-Sponville
- PUF
- Perspectives critiques
- 9 Mars 2022
- 9782130835837
« Philosopher, c'est penser sa vie et vivre sa pensée. Entre les deux un décalage subsiste pourtant, qui nous constitue et nous déchire... A quoi bon tant penser si c'est pour vivre si peu ?... On voudrait ici essayer autre chose... une philosophie à découvert, au plus près de la vie réelle, de ses échecs, de sa fragilité, de sa perpétuelle et fugitive improvisation... C'est ce que le mot d'impromptus, emprunté à Schubert, a paru pouvoir désigner à peu près. »
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L'amour et la solitude vont ensemble, toujours : ce ne sont pas deux contraires, mais comme deux reflets d'une même lumière, qui est vivre. La philosophie, sans cette lumière-là, ne vaudrait pas une heure de peine.
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Philosopher pour tous, sans préparation, sans précaution, et dans la langue commune : tel était le pari d'Alain, dans ces célèbres Propos. Tel est celui d'André Comte-Sponville, dans les siens. La philosophie, pour lui, est le contraire d'une tour d'ivoire ; elle n'existe que dans le monde, que dans la société, et d'autant mieux qu'elle s'y confronte davantage. Ecrire dans les journaux, c'est penser dans la Cité comme il convient, et pour elle. Ces 101 propos, le plus souvent inspirés par l'actualité, constituent la plus vivante des introductions à la philosophie, mais c'est aussi davantage : un livre de sagesse et de citoyenneté.
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La philosophie intrigue ou effraie ceux qui ne la connaissent pas. Elle passionne, depuis vingt-cinq siècles, beaucoup de ceux qui ont pris la peine de l'étudier, à commencer par certains des plus grands génies de l'humanité, qui ont fait son histoire et sa grandeur. C'est cette passion que le présent ouvrage veut rendre compréhensible. Il explique ce qu'est la philosophie, comment elle a évolué à travers les siècles, enfin quels sont les grands courants, dans chaque domaine, qui la traversent ou s'y affrontent. L'ensemble constitue une introduction à la philosophie, donc aussi - mais c'est à chacun d'inventer la sienne - à la sagesse.
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Le sexe ni la mort ; trois essais sur l'amour et la sexualité
André Comte-Sponville
- Albin Michel
- Essais Et Documents Albin Michel
- 4 Janvier 2012
- 9782226269621
« Le soleil ni la mort ne se peuvent regarder fixement », écrit La Rochefoucauld. Cela fait au moins une différence avec le sexe : le regarder fixement, voilà ce que peu d'hommes et de femmes, de nos jours, s'interdisent ou redoutent. Pourquoi, s'agissant de sexualité, est-ce pourtant cette formule qui m'est venue, jusqu'à me fournir, ou peu s'en faut, mon titre ? Peut-être parce que l'essentiel, ici aussi, échappe au regard, ou l'aveugle, tout en continuant de le fasciner. Le sexe est un soleil ; l'amour, qui en vient, s'y réchauffe ou s'y consume.
Les mortels, disaient les Anciens pour distinguer les hommes des animaux et des dieux. Nous pourrions, tout autant, nous nommer les amants : non parce que nous serions les seuls à avoir des rapports sexuels, ni à aimer, mais parce que le sexe et l'amour, pour nous, sont des problèmes, qu'il faut affronter ou surmonter, sans les confondre ni les réduire l'un à l'autre. Cela définit au moins une partie de notre humanité : l'homme est un animal érotique. » André. Comte-Sponville. -
Le capitalisme est-il moral ? Nul ne peut se soustraire à la question puisque aucun d'entre nous n'échappe ni à la morale ni au capitalisme.
Par son travail, son épargne et sa consommation, chacun participe à un système économique que les uns justifient et que d'autres condamnent au nom de concepts éthiques. Deux démarches intellectuelles que le philosophe André Comte-Sponville passe au crible de l'analyse lucide.
Une grille de lecture étonnamment claire, qui débouche sur un appel à la responsabilité. -
C'est chose tendre que la vie ; entretiens avec François l'Yvonnet
André Comte-Sponville
- Albin Michel
- 2 Septembre 2015
- 9782226382283
« Citons une dernière fois la formule de Montaigne, qui pourrait servir de titre à notre livre : C'est chose tendre que la vie, et aisée à troubler... La philosophie, pour la plupart d'entre nous et quoi qu'ait pu prétendre Épicure, n'abolit pas ce trouble, toujours possible, mais rend cette tendresse-là un peu plus précieuse, un peu plus consciente, un peu plus réfléchie, un peu plus forte, un peu plus libre, un peu plus sage... Puis il y a le plaisir de penser, qui est l'un des plus vifs qui soient ! »André Comte-Sponville
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L'inconsolable et autres impromptus
André Comte-Sponville
- PUF
- Hors collection
- 7 Mars 2018
- 9782130804253
« Ce recueil d'impromptus obéit aux mêmes principes que le précédent, Impromptus, publié chez le même éditeur, il y a une vingtaine d'années : il s'agit toujours de textes brefs, écrits sur le champ et sans préparation, entre philosophie et littérature, entre pensée et mélancolie, sous la double invocation de Schubert, qui donna au genre ses lettres de noblesse musicale, et de Montaigne, philosophe "imprémédité et fortuit". Je m'y suis interdit toute technicité, toute érudition, toute systématisation. Ces douze textes, dans leur disparate, dans leur subjectivité, dans ce qu'ils ont de fragile et d'incertain, visent moins à exposer une doctrine qu'à marquer les étapes d'un cheminement. Un impromptu est un essai, au sens montanien du terme, donc le contraire d'un traité. Si vous n'aimez pas ça, n'en dégoûtez pas les autres. »
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J'ai cru que c'était un homme ; Alain, les religions, la laïcité, l'antisémitisme
André Comte-Sponville
- L'Herne
- 15 Janvier 2020
- 9791031902791
Alain, philosophe athée, s'intéressait passionnément aux religions. Il y voyait comme des miroirs, où l'humanité, qui les a produites, se projette et se reconnaît. Mais comment celui qui écrivait qu' « il n'est permis d'adorer que l'homme » put-il tomber - tout en se le reprochant - dans l'antisémitisme que révèle son Journal inédit ? C'est ce que j'ai voulu essayer de comprendre.
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« Lucrèce, philosophe épicurien, est aussi un immense poète. Le paradoxe est que sa poésie semble prendre perpétuellement l'épicurisme à contre-pied, comme si le poète, chez lui, donnait tort au philosophe à moins que ce ne fût l'inverse. C'est ce que j'ai essayé d'exprimer (notamment en retraduisant les plus beaux passages de son chef-d'oeuvre) et de comprendre. De la philosophie d'Epicure, la plus lumineuse, la plus douce, la plus sereine, peut-être la plus heureuse de toute l'Antiquité, Lucrèce a tiré le poème le plus sombre, le plus âpre, le plus angoissé, le plus tragique. Cela nous dit quelque chose sur l'homme qu'il fut, certes, mais aussi sur l'épicurisme, sur la philosophie, et sur nous-mêmes. Si nous étions des sages, nous n'aurions pas besoin de poètes. Mais aurions-nous besoin de philosophes ? »
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« Philosopher, c'est penser sa vie et vivre sa pensée. Entre les deux un décalage subsiste pourtant, qui nous constitue et nous déchire... A quoi bon tant penser si c'est pour vivre si peu ?... On voudrait ici essayer autre chose... une philosophie à découvert, au plus près de la vie réelle, de ses échecs, de sa fragilité, de sa perpétuelle et fugitive improvisation... C'est ce que le mot d'impromptus, emprunté à Schubert, a paru pouvoir désigner à peu près. »
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L'esprit de l'athéisme ; introduction à une spiritualité sans Dieu
André Comte-Sponville
- Albin Michel
- Sciences humaines
- 14 Janvier 2009
- 9782226197672
Peut-on se passer de religion ? Dieu existe-t-il ? Les athées sont-ils condamnés à vivre sans spiritualité ? Autant de questions décisives en plein « choc des civilisations » et « retour du religieux ». André Comte-Sponville y répond avec la clarté et l'allégresse d'un grand philosophe mais aussi d'un « honnête homme », loin des ressentiments et des haines cristallisés par certains. Pour lui, la spiritualité est trop fondamentale pour qu'on l'abandonne aux intégristes de tous bords. De même que la laïcité est trop précieuse pour être confisquée par les antireligieux les plus frénétiques. Aussi est-il urgent de retrouver une spiritualité sans Dieu, sans dogmes, sans Église, qui nous prémunisse autant du fanatisme que du nihilisme. André Comte-Sponville pense que le XXIe siècle sera spirituel et laïque ou ne sera pas. Il nous explique comment. Passionnant.
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Textes choisis et présentés
par André Comte-Sponville
Sages
ne pouvons-nous
être que de notre
propre sagesse.Michel de Montaigne -
Toute philosophie est un combat. Son arme ? La bêtise, le fanatisme, l'obscurantisme. Ses alliées ? Les sciences. Son objet ? Le tout, avec l'homme dedans. Ou l'homme, mais dans le tout. Son bût ? La sagesse : le bonheur, mais dans la vérité. Philosopher, c'est penser par soi-même ; mais nul n'y parvient valablement qu'en s'appuyant d'abord sur la pensée des autres, et spécialement des grands philosophes du passé. La philosophie n'est pas seulement une aventure : elle est aussi un travail, qui ne va pas sans efforts, sans lectures, sans outils. Qu'est-ce que la philosophie ? Les réponses sont aussi nombreuses, ou peu s'en faut, que les philosophes. Cela n'empêche pas toutefois qu'elles se recoupent ou convergent vers l'essentiel : Le bonheur. Il y a du pain sur la planche, comme on dit, et c'est tant mieux : les philosophes ont bon appétit !
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André Comte-Sponville, un des plus grands noms de la « philosophie populaire à la française », a capté pour nous la quintessence de la pensée de grands auteurs et philosophes, de l'Antiquité à nos jours (Aristote, Descartes, Spinoza, Alain, Schopenhauer, Camus...), sur un grand thème parmi les plus éternels : l'amour.
« Ce qui est fait par amour est toujours fait par-delà le bien et le mal. » (Nietzsche)
Un petit un livre qui s'offre, se picore, se savoure et se médite. Une présentation du thème par Comte-Sponville, limpide d'intelligence et de talent d'écriture, introduit le recueil. -
Dialogue entre un philosophe et une artiste, ce livre propose une double méditation - par des mots, par des images - sur les âges de la vie et les expériences cruciales de l'humanité. L'ouvrage se compose de douze chapitres, qui sont comme autant d'étapes qui rythment notre vie, dans ce qu'elle a de plus intime et de plus quotidien. En somme, c'est un livre qui aide à penser la vie au plus près, pour la vivre mieux.
M. Comte-Sponville cherche un langage capable de porter en pleine lumière et raison l'expression du langage philosophique. Objectif atteint ! François Nourissier, Le Figaro Magazine -
Du tragique au matérialisme (et retour) ; Vingt-six études sur Montaigne, Pascal, Spinoza, Nietzsche et quelques autres
André Comte-Sponville
- PUF
- Hors collection
- 14 Janvier 2015
- 9782130653134
André Comte-Sponville livre ici vingt-six études d'histoire de la philosophie, portant principalement sur les traditions tragique et matérialiste, depuis l'Ecclésiaste jusqu'à Marcel Conche, en passant par Montaigne, Pascal, La Rochefoucauld, Spinoza, La Mettrie, Jean-Marie Guyau, Nietzsche et Alain.La préface propose une longue analyse de la notion de tragique. L'auteur y prend au sérieux ce que la littérature et la vie nous apprennent : que le tragique a à voir avec le malheur, mais réel plutôt que possible (par différence avec le « suspense ») et nécessaire plutôt que contingent (par différence avec le drame). Loin d'être l'affirmation joyeuse de tout, comme le voulait Nietzsche, le tragique est plutôt la prise en compte inconsolée de ce qu'il y a de catastrophique dans la condition humaine : la mort, la solitude, l'insatisfaction - trois formes de la finitude, qui ne sont tragiques que par la conscience, en l'homme, d'un infini au moins pensable.La conclusion, elle aussi fort développée, montre que le matérialisme, s'il est rigoureux, se doit d'être une pensée tragique, c'est-à-dire aporétique, déceptive, inconsolée. Et qu'une sagesse qui se sait insuffisante et insatisfaite (une sagesse tragique) vaut mieux, de ce point de vue, que la suffisance d'une sagesse prétendument satisfaite. Cela amène à prendre quelque distance avec Épicure, Spinoza, Nietzsche et Marx. Et à se trouver plus proche de Lucrèce, de Montaigne ou du dernier Althusser.