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Bruno Karsenti
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La fin d'une illusion : Israël et l'Occident après le 7 octobre
Bruno Karsenti
- PUF
- Hors collection
- 2 Octobre 2024
- 9782130876038
L'attaque du Hamas du 7 octobre 2023, par sa violence inouïe, a fait vaciller nombre de nos représentations, dans le monde occidental comme en Israël. C'est l'abri des juifs dans leur Etat qui a été remis en question, et aussi ce que cet Etat représente pour tous les juifs de la diaspora. Plus largement, un point d'équilibre de la conscience commune post-Shoah a été touché. L'antisémitisme, dans sa passion exterminatrice, a refait irruption et il a été accompagné d'un écho favorable ailleurs dans le monde, notamment dans cette partie de l'opinion occidentale unifiée par l'antisionisme. La riposte israélienne qui s'ensuivit eut toute la légitimité d'une guerre défensive. Mais à mesure qu'elle se déployait et que la destruction de Gaza et les morts civils palestiniens augmentait, une autre interrogation a pris forme : que doit être Israël à la lumière de cette épreuve, en tant qu'Etat de droit démocratique qui se confronte réellement à la question palestinienne ? La conduite de la guerre sous son autorité n'a pas permis qu'elle se pose, et a mis à mal dans l'opinion mondiale la légitimité de la riposte. Pourtant, il est indispensable de la reformuler précisément aujourd'hui, pour qu'un avenir soit possible, à la fois pour ce pays, pour les juifs dispersés dans le monde qui comptent sur son existence, pour les Palestiniens en quête d'Etat, et pour les pays occidentaux pour lesquels Israël représente un point d'appui indispensable de la conscience qu'ils ont acquis d'eux-mêmes après la Seconde Guerre mondiale. Les textes réunis dans ce recueil parcourent l'ensemble de l'arc de la séquence qui s'est ouverte avec le 7 octobre et poursuivi par une guerre privée de vision d'avenir. Le livre s'efforce de prendre tous les angles possibles et de varier les points de vue de vue afin de prendre la pleine mesure de ce qui nous est arrivé à tous.
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Nous autres Européens : dialogue philosophique avec Bruno Latour
Bruno Karsenti
- PUF
- Hors collection
- 1 Mai 2024
- 9782130868675
A l'été 2022, Bruno Karsenti et Bruno Latour s'entretiennent au sujet de l'Europe. Le texte qui en ressort est l'un des derniers chantiers auquel Latour eut le temps de s'atteler, avant sa disparition à l'autome suivant. Plus qu'un dialogue, c'est un véritable essai de philosophie politique que nous livrent les deux hommes. De la crise actuelle de l'Europe depuis les années 1990, autour des trois grands enjeux que sont la crise climatique, la question musulmane et la divergence de conception entre Est et Ouest de l'État-nation, naît le péril de la montée des nationalismes - enjeu majeur du prochain scrutin de juin 2024. Loin de n'être qu'observateurs du présent, Latour et Karsenti proposent un autre regard, une « sociohistoire », pour sortir de cette crise : l'Europe ne peut se décrire correctement sans rappeler le sens exact des concepts modernes d'« individu », de « peuple », de « démocratie », et de « souveraineté ». Il s'agit en fin de compte d'appliquer à l'Europe la question posée par Bruno Latour dans l'un de ses derniers livres : où atterrir ?, et d'aménager le retour à soi comme à un lieu consistant où s'éprouvent et se forgent nos attachements réels. Ainsi seulement pourra-t-on délivrer de l'Europe un portrait qui corresponde à l'expérience européenne en train de faire, par-delà la crise.
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La place de Dieu : religion et politique chez les modernes
Bruno Karsenti
- Fayard
- Histoire de la Pensée
- 4 Octobre 2023
- 9782213728223
Ce que Dieu ou l'idée de Dieu est actuellement capable de déclencher provoque dans l'opinion éclairée de l'effroi. Face aux violences de l'époque qui s'en réclament, elle réagit par conjuration, affirmant soit qu'il n'y a pas de Dieu, soit que Dieu ne s'y trouve pas. Pour elle, la place de Dieu n'est pas dans la politique : le théologique et le politique n'ont en aucun cas partie liée.
Ce livre prend un autre point de vue. Il cherche à fournir une parade à notre désemparement sans esquiver le problème théologico-politique contemporain, en le traduisant en termes socio-politiques. Pour cela, il ne fixe pas une fois pour toutes la place de Dieu - dans ou hors de la politique - mais suit les variations de son tracé au sein des sociétés modernes selon le sens de la justice qui les anime. Cette généalogie des nouages entre Dieu et l'idée moderne de justice a pour enjeu de retrouver une prise là où, aujourd'hui, nous vacillons le plus.
Philosophe, Bruno Karsenti est directeur d'études à l'EHESS. Il est notamment l'auteur de L'Homme total, Sociologie, anthropologie et philosophie chez Marcel Mauss (PUF, 1997) ; D'une philosophie à l'autre. Les sciences sociales et la politique des modernes (Gallimard, 2013) ; et La question juive des modernes. Philosophie de l'émancipation (PUF, 2017). -
La question juive des modernes ; philosophie de l'émancipation
Bruno Karsenti
- PUF
- Hors collection
- 25 Janvier 2017
- 9782130790228
Avec l'entrée des juifs dans la modernité démocratique et leur présence dans les sociétés européennes qui cherchent à la réaliser, il en va d'une question de philosophie politique générale. C'est aussi le cas quand a lieu leur sortie, qui prend sens dans une histoire où nous sommes tous impliqués.Ce livre enchaîne différents gestes conceptuels par lesquels certains juifs, au cours des deux derniers siècles, ont entrepris de penser les liens entre judaïsme et modernité : certaines oeuvres d'Émile Durkheim, de Leo Strauss, de Bernard Lazare, de Joseph Salvador ou encore d'Heinrich Heine sont ainsi traversées à l'aide d'une même interrogation : à quelles alternatives est confronté le juif moderne, celui qui, en tant que juif, fait l'épreuve de l'émancipation ?
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D'une philosophie à l'autre ; les sciences sociales et la politique des modernes
Bruno Karsenti
- Gallimard
- NRF Essais
- 4 Mars 2013
- 9782072282980
À l'origine, avec Socrate, la philosophie est une forme singulière de discours par lequel, selon Max Weber, on 'coince quelqu'un dans un étau logique'. Acte politique de résistance à un certain dévoiement de la parole publique et politique, le dialogue philosophique exige de ses interlocuteurs non plus qu'ils se conforment à un type de vérité susceptible d'exposition doctrinale, mais qu'ils entrent dans sa recherche commune - que la vie commune se reconfigure à travers ce type d'expérience dont la philosophie dégage le socle.
Or, la situation change du tout au tout avec l'émergence au XIXe siècle des sciences sociales qui font leur miel, à l'âge démocratique, de la connaissance relative au gouvernement des hommes, aux groupements qu'ils forment, aux liens qui les rassemblent, aux régimes de pensée et d'action qu'on peut y rattacher. Auguste Comte appelle à passer de la philosophie métaphysique à une autre, positive, dont la seule fonction, ancillaire et résiduelle, est d'aider à la clarification et à l'articulation méthodologiques des travaux scientifiques.
Assurément, à la manière de la Grèce ancienne, les sciences sociales ont imposé un nouvel 'étau logique' au discours public, opposé leur résistance mentale et normative à une conjonction délétère entre parole et pouvoir politique, et, en définitive, modifié la perception que les individus ont de leur existence dans leur situation sociale et politique en même temps qu'elles inventent des manières d'agir sur cette situation même. L'enfermement des disciplines institutionnalisées dans leur champ respectif acheva de les convaincre que la philosophie était seconde par rapport à leur rationalité propre.
C'est justement à l'articulation de ces disciplines et ambitions, démontre Bruno Karsenti, que la philosophie doit se déployer : si le discours des sciences sociales est bel et bien requis par le développement des sociétés modernes en ce qu'elles sont vraiment démocratiques, la philosophie se doit, elle, d'interroger cette exigence par-delà toute contrainte imposée par la division en disciplines particulières. -
Politique de l'esprit : Auguste Comte et la naissance de la science sociale
Bruno Karsenti
- Hermann
- 7 Février 2006
- 9791037000330
La sociologie n'est pas un savoir quelconque. Dans son statut scientifique, elle entretient un rapport à la politique qui, loin d'être extérieur, touche à sa définition même. Voulue par une société déterminée, à un moment déterminé de son histoire, la sociologie a surgi sur l'onde de choc de la Révolution française comme un savoir manquant, une tâche à remplir pour que la politique moderne puisse enfin s'accomplir. Son but fut d'abord d'élever la pensée à la hauteur du grand défi lancé par la Révolution : faire de la société le sujet de ses propres transformations, lui fournir les moyens d'agir sur elle-même.
Bruno Karsenti explore ici cette refondation de la politique au prisme de l'oeuvre d'Auguste Comte. Grâce à Comte, une alternative s'ouvre, en marge des conceptions qui dominent et structurent le débat public, où les conditions de fonctionnement des sociétés post-révolutionnaires sont projetées en pleine lumière. À l'appui d'une conception de l'esprit radicalement nouvelle qui culmine dans une anthropologie, il s'agit de déployer sans fléchir toutes les conséquences du fait qu'une société parvienne au gouvernement d'elle-même. Et il s'agit aussi, en contrepoint, de rendre plus apparents nos propres évitements, lorsque nous nous contentons d'une acception convenue, et au fond peu exigeante, de la démocratie. -
Etat et société politique
Bruno Karsenti, Dominique Linhardt, Collectif
- Éditions de l`École des hautes études en sciences sociales
- 2 Juillet 2020
- 9782713231056
La question de l'État, dans les sciences sociales, ne peut se cantonner à étudier les rapports entre l'État et la société. Bien que souvent spontanément présente dans ces disciplines, une telle représentation les condamne de facto à démissionner devant l'État et à adopter des langages étrangers à leur épistémologie. Au mythe de la dissociation de l'État et de la société, les sciences sociales sont obligées d'opposer une autre conception de l'État qui le maintient dans une étroite dépendance de l'ensemble social dont il est un élément de différenciation. État et société ne sauraient par conséquent être considérés comme deux entités de nature équivalente, car l'un est contenu par l'autre. Cela n'empêche pas toutefois de reconnaître à l'État une place prééminente et de concevoir qu'il participe à la reproduction des rapports sociaux de pouvoir. La perspective sociologique donne ainsi à l'État une physionomie particulière. Elle fait porter des exigences fortes sur l'enquête empirique. Elle modifie également profondément le concept de l'État lui-même. Les contributions à ce volume, qui proviennent de la plume de juristes et de politistes, d'anthropologues, de sociologues et de philosophes, ont en commun d'assumer cette perspective dans ses attendus et ses conséquences. Elles jettent ainsi une lumière plus réaliste aussi bien sur la genèse historique de l'État, telle qu'elle procède de l'avènement des sociétés modernes, que sur l'expérience politique que nous faisons, dans la vie sociale telle que nous connaissons aujourd'hui, de l'État et du rôle qu'il y joue comme institution.
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Le socialisme et l'Europe ; trois études
Bruno Karsenti, Cyril Lemieux
- Éditions de l`École des hautes études en sciences sociales
- 15 Juillet 2019
- 9782713231698
Comment faire barrage au retour des nationalismes réactionnaires en Europe ? Inédite depuis la Seconde Guerre mondiale, leur poussée laisse les partis libéraux dans un état d'hébétude. Quant au socialisme, il connaît l'un des ébranlements les plus profonds de son histoire, lui qui, jusqu'à une date récente, fournissait son assise au camp des progressistes. Foyer de la critique, il est passé du côté de sa cible. Mais c'est alors la critique elle-même qui échoue à s'articuler. Les trois études réunies dans ce livre cherchent à reprendre à la racine le double problème de l'hégémonie nationaliste et de la crise du socialisme. Cette tâche impose d'abord de redéfinir le socialisme dans son irréductibilité aux autres doctrines politiques et courants idéologiques. Elle oblige ensuite à reprendre le dossier de la contribution des sciences sociales à la politique. Elle conduit enfin à envisager l'avenir de l'Europe à la lumière de deux questions majeures : l'éducation et l'écologie.
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La croyance et l'enquête aux sources du pragmatisme
Bruno Karsenti, Louis Quéré
- Éditions de l`École des hautes études en sciences sociales
- 2 Juillet 2020
- 9782713230936
Pourquoi vouloir, aujourd'hui, retourner aux sources du pragmatisme américain et à sa conception de la croyance et de l'enquête ? Essentiellement pour mettre en évidence le parallélisme de son effort pour dépasser l'idéalisme de l'héritage cartésien et kantien avec celui opéré par la sociologie naissante à la même époque. Nous découvrons alors que le rapport de ce courant de pensée aux sciences sociales en général, à la sociologie en particulier, est interne. Car s'il est un aspect essentiel dans le pragmatisme, c'est la reconnaissance de la constitution sociale de l'esprit et de l'antécédence de la société sur le soi. Le « facteur social » est Inscrit au plus intime de la croyance et de l'enquête, de la connaissance et de l'action, de la conscience et de la conscience de soi. Et le principe de la société est à chercher non pas dans le psychique, mais dans les processus de la communication humaine. C'est sur un tel constat que doit se fonder tout projet de naturalisation de l'esprit.