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Jean Echenoz
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Cinq hommes sont partis à la guerre, une femme attend le retour de deux d'entre eux. Reste à savoir s'ils vont revenir. Quand. Et dans quel état.
« On ignorait, au terme du triptyque remarquable des "vies imaginaires" qu'il a composé autour de Maurice Ravel (Ravel), d'Emil Zátopek (Courir) et de l'ingénieur Nikola Tesla (Des éclairs), vers où s'avancerait Jean Echenoz. [...] Refusant l'emphase tragique, mais imprégné d'un indicible chagrin, un fatalisme énoncé à mi-voix, 14 est, à cette interrogation, l'admirable réponse. Une méditation sur la destinée de l'individu, celle aussi des générations. Portée par une phrase qui atteint aujourd'hui sa perfection. Maîtrisée, renversante, superbe jusque dans ses feints relâchements, ses moments d'apparente et grisante désinvolture. » (Nathalie Crom, Télérama)
Suivi de Jean Echenoz, rescapé de la Grande Guerre par Bernard Pivot et d'un entretien avec Jean Echenoz par Eléonore Sulser. -
La carrière de Gérard Fulmard n'a pas assez retenu l'attention du public. Peut-être était-il temps qu'on en dresse les grandes lignes. Après des expériences diverses et peu couronnées de succès, Fulmard s'est retrouvé enrôlé au titre d'homme de main dans un parti politique mineur où s'aiguisent, comme partout, les complots et les passions. Autant dire qu'il a mis les pieds dans un drame. Et croire, comme il l'a fait, qu'il est tombé là par hasard, c'est oublier que le hasard est souvent l'ignorance des causes.
« Sur le chemin de Gérard Fulmard, établi comme détective privé et bientôt devenu l'homme de main d'une petite formation politique déchirée par les rivalités de pouvoir, le romancier place des politiciens sans convictions ni scrupules, des femmes plus ou moins fatales, un psychiatre douteux, des menteurs et manipulateurs de tous poils, deux frères coréens passionnés par le jeu de go, et même un requin vorace... À coups de détails minutieusement choisis (vêtements, technologies...), il dessine autour de lui notre époque, et le promène dans un paysage parisien si prégnant et rigoureusement tracé qu'il est bien plus qu'un décor, plutôt une matrice - s'autorisant néanmoins des excursions hors du périphérique, jusqu'à la lointaine Indonésie... Le résultat est virtuose, laconique et précis, comme fi guré de la main d'un maître de la ligne claire, semé de références et irrigué de cet humour métaphysique échenozien qui est bien plus que de l'ironie - une mélancolie qui ne dit pas son nom. » (Nathalie Crom, Télérama)
Ce roman a paru initialement en 2020. -
Je m'en vais a obtenu le prix Goncourt en 1999.
Ce n'est pas tout de quitter sa femme, encore faut-il aller plus loin. Félix Ferrer part donc faire un tour au pôle Nord où l'attend, depuis un demi-siècle, un trésor enfoui dans la banquise.
« Je m'en vais, ce sont les premiers mots prononcés par le héros du roman d'Echenoz, qui vient de décider de quitter sa femme. Ce sont également les derniers mots du livre, émis par ce même héros lorsque, après une année d'errance et d'aventure, le coeur brisé, il revient hanter ce qui fut le domicile conjugal. La boucle est bouclée, la révolution est terminée, la parenthèse se ferme, le héros a simplement un peu vieilli. Il a connu des aventures qu'on dirait palpitantes à cause des dérèglements de son muscle cardiaque, il est allé jusqu'au pôle Nord pour récupérer un trésor d'ancien art esquimau, il a été volé et voleur, escroc et escroqué, séducteur et séduit, il a vécu. Il ne lui en reste qu'un vague malaise et un essoufflement. De livre en livre, depuis Le Méridien de Greenwich, Jean Echenoz s'est fait le cartographe de son temps. De ses séismes, de ses catastrophes, de son imaginaire, de ses objets, de ses rêves et de sa longue glissade hors du réel : dans les images, dans les fantasmes, dans les rêveries de conquête, dans l'éloignement de soi et des autres. Je m'en vais, c'est aussi la formule d'adieu d'un siècle bien incapable de savoir où il va et qui oublie même de se poser la question. Il s'en va, c'est tout. » (Pierre Lepape, Le Monde) -
On a dû insister pour qu'Émile se mette à courir. Mais quand il commence, il ne s'arrête plus. Il ne cesse plus d'accélérer. Voici l'homme qui va courir le plus vite sur la Terre.
« Comme l'éblouissant Ravel, le non moins merveilleux, non moins métaphysique Courir est un roman où rien n'est inventé, mais qui n'est cependant en aucun cas une biographie. Un roman pur et simple, vif, elliptique, ironique. Où l'écrivain cueille Zatopek à l'adolescence, au début des années 40, dans une petite ville de Moravie, pour suivre son parcours glorieux sur tous les stades du monde. Un parcours pourtant initié par le hasard. » (Nathalie Crom, Télérama)
« Instrumentalisation d'un athlète à des fins de propagande, censure et contrôle des informations derrière la façade d'une médiatisation à outrance : la lecture de Courir entre en résonance avec le succès en trompe-l'oeil des dernières olympiades à Pékin, capitale d'un régime qui, à l'instar des Soviétiques, n'a pas hésité à employer les chars pour écraser toute velléité de liberté. L'histoire ne se répète pas, mais il lui arrive de bégayer, semble nous murmurer ce roman à triple fond qui déploie tous les paradoxes propres aux grandes oeuvres. Complexe dans sa structure mais aérien d'allure, mêlant l'allégresse de la victoire sur soi-même à la mélancolie de l'impuissance face à un État tentaculaire, Courir décrit merveilleusement la montée, aussi irrésistible que sa chute fut brutale, d'un homme qui trouva la gloire sans la chercher ni même la désirer, un homme qui, en digne personnage d'Echenoz, connut la lumière de manière illusoire et disparut littéralement dans l'ombre, comme effacé du monde. » (Minh Tran Huy, Le Magazine littéraire) -
Constance étant oisive, on va lui trouver de quoi s'occuper. Des bords de Seine aux rives de la mer Jaune, en passant par les fins fonds de la Creuse, rien ne devrait l'empêcher d'accomplir sa mission. Seul problème : le personnel chargé de son encadrement n'est pas toujours très bien organisé.
« Autour de l'enlèvement de Constance, son héroïne, l'écrivain tisse un dispositif romanesque complexe et génial. Voyage entre Paris, Pyongyang et la Creuse.
Mélange indistinct de modestie et d'aristocratique désinvolture, Jean Echenoz aime à définir ses romans comme des machines à fiction, des mécaniques bricolées. Soit, mais pas si bricolées que ça, disons plutôt des mécanismes de haute précision, divinement conçus, réglés avec une minutie d'horloger suisse et huilés par un humour hautement métaphysique à la Chaplin. La pièce centrale du nouveau dispositif échenozien, de la radieuse machine à fiction qui sous-tend Envoyée spéciale, se nomme Constance.
Reste que l'intrigue d'Envoyée spéciale est résolument rétive à tout résumé. Ce n'est pas qu'on s'en moque, loin de là, au contraire, des aventures de Constance, qui la mèneront jusqu'à Pyongyang - cela, on peut le révéler sans déflorer le suspense. On est même captivé, littéralement fasciné par le génial dispositif romanesque dont Jean Echenoz tire ici les ficelles. On croirait entendre l'écrivain soudain prendre la parole lorsque au coeur du livre un agent des services secrets (car, oui, la DGSE, ou quelque officine de ce genre, est mêlée à toute cette affaire, et Envoyée spéciale est un roman d'espionnage) se félicite : Tout est en place et chacun joue sa partie. Ils n'ont aucune idée de ce qu'ils font, mais ils font tout comme je l'avais prévu. Plus sophistiquée, plus maîtrisée que jamais, la machine à fiction de Jean Echenoz est une incomparable fabrique de sortilèges... » (Nathalie Crom, Télérama)
Ce roman est initialement paru en 2016. -
Ravel fut grand comme un jockey, donc comme Faulkner. Son corps était si léger qu'en 1914, désireux de s'engager, il tenta de persuader les autorités militaires qu'un pareil poids serait justement idéal pour l'aviation. Cette incorporation lui fut refusée, d'ailleurs on l'exempta de toute obligation mais, comme il insistait, on l'affecta sans rire à la conduite des poids lourds. C'est ainsi qu'on put voir un jour, descendant les Champs-Élysées, un énorme camion militaire contenant une petite forme en capote bleue trop grande agrippée tant bien que mal à un volant trop gros. (J. E.)
Ce roman retrace les dix dernières années de la vie du compositeur français Maurice Ravel (1875-1937). -
La pratique professionnelle du piano suppose une discipline stricte. Elle exclut tout divertissement susceptible d'éloigner l'artiste de son clavier. Pourtant il aimerait, lui aussi, jouir de la lumière du monde, de la douceur de vivre, de la tiédeur de l'air et de l'amour des femmes. Eh bien non : mort ou vif, le pianiste se doit d'abord à son public.
« Tout y est. Il y a le noir de son costume et le blanc de ses cheveux, les boutons de son imperméable prêts à se détacher un par un, son visage livide et ses yeux vides à force de peur. Max Delmarc, pianiste d'une cinquantaine d'années, va bientôt mourir. Jean Echenoz, dès les premières lignes, campe le décor. La lutte entre la vie et la mort symbolisée par le contraste des couleurs, les traits du visage comme coulés dans du marbre, le compte à rebours égrené par la perte des boutons. Au piano, qui commence et se termine aux alentours de la rue de Rome dans le 17e arrondissement de Paris, raconte un voyage. On y retrouve les thèmes de la fuite, de l'aller-retour, de l'ennui. Une impression de cataclysme maîtrisée par la tenue d'une langue infrangible.
Au piano n'est pas seulement le plus beau livre de Jean Echenoz. C'est le plus personnel. Le plus risque-tout. On y parle de l'approche de la mort, de la vie mal pesée, de la fuite en avant, de la femme inaccessible. Du non-sens perpétuel dans lequel il faut quand même trouver ses marques. On y voit un homme croiser le fer avec son destin. » (Marie-Laure Delorme, Le J.D.D.)
Ce roman est pau en 2003. -
Vous travaillez pour la télévision. Comme vous souhaitez produire une série sur les grandes filles blondes au cinéma, mais aussi dans la vie, vous pensez faire appel à Gloire Abgrall qui est un cas particulier de grande blonde. On l'a vue traverser, dans les journaux, les pages Arts et spectacles puis les pages Faits divers du côté des colonnes Justice, il y a quelques années. Ce serait bien, pensez-vous, de lui consacrer une émission. Certes. Malheureusement, Gloire est un peu difficile à joindre.
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Cherokee, deuxième roman de Jean Echenoz, a reçu le prix Médicis en 1983.
Georges Chave, né à Ivry-sur-Seine le jour de la bataille d'Okinawa, domicilié à Paris dans le 11e arrondissement. Vit de peu. Meuble son existence d'une activité de bars, de cinémas, de voyages en banlieue, de sommeils imprévus, d'aventures provisoires. Écoute souvent des disques américains ; l'un de ces disques lui manque, une version rare de Cherokee, qu'on lui a dérobé il y a dix ans. Tout cela n'est rien, mais il s'en contente jusqu'à ce que Véronique surgisse dans sa vie. Dès lors Georges s'agite un peu. -
« Une jeune femme, prénommée Victoire, découvre un matin son ami Félix mort près d'elle dans son lit. Elle ne se souvient pas de ce qui est arrivé, mais elle file, dans le Sud-Ouest, en emportant ses économies. Sa fugue va durer un an, d'où le titre. Au début, tout va bien. Elle loue une villa au Pays basque, se trouve un amant. Mais l'amant lui vole ses sous et Victoire va parcourir une à une les étapes de la dégringolade sociale : après la villa, les chambres d'hôtel, de plus en plus miteuses, puis la belle étoile ; le vélo, puis l'auto-stop et, quand elle est devenue trop sale, trop dépenaillée pour le stop, la marche au hasard, l'association avec d'autres clochards, le chapardage, la promiscuité, la perte progressive de soi et du monde. L'histoire d'une errance en forme de descente, une aventure picaresque que l'auteur achève en la ramenant à son point de départ.
Un an, dans sa simplicité linéaire, immédiate, met en valeur la poétique d'Echenoz. Celle-ci repose sur le combat perpétuel que se livrent une réalité mystérieuse et dont le sens fuit sans cesse - le monde, les objets, les personnes, les formes, les sons, les paroles, l'espace, le temps - et les mots pour la dire le plus exactement possible. » (Pierre Lepape, Le Monde)
Ce roman est paru en 1997. -
Gregor a inventé tout ce qui va être utile aux siècles à venir. Il est hélas moins habile à veiller sur ses affaires, la science l'intéresse plus que le profit. Tirant parti de ce trait de caractère, d'autres vont tout lui voler. Pour le distraire et l'occuper, ne lui resteront que la compagnie des éclairs et le théâtre des oiseaux.
Fiction sans scrupules biographiques, ce roman utilise cependant la destinée de l'ingénieur Nikola Tesla (1856-1943) et les récits qui en ont été faits. Avec lui s'achève, après Ravel et Courir, une suite de trois vies.
« C'est par touches légères, au fil d'une narration elliptique et rapide, que Jean Echenoz trace et peaufine ce portrait qui, après Ravel et Courir, constitue le dernier volet d'une trilogie remarquable, qui, achevée désormais, s'offre à lire comme une variation infiniment mélancolique sur la solitude, le délitement des rêves et du monde - derrière l'ironie, la vivacité, l'élégance, la grâce, le tragique toujours affleure. » (Nathalie Crom, Télérama)
« Des éclairs est un livre bourré de trouvailles, où l'on retrouve tout ce que l'on aime chez Echenoz : ce présent d'éternité avec lequel il conte un destin, cette manière de jouer avec le temps comme avec un élastique, de zoomer sur un détail pour en faire toute une affaire, d'interrompre une phrase en cours de route avec une grande confiance dans son lecteur. » (Olivia de Lamberterie, Elle) -
« Jean Echenoz construit l'une des entreprises littéraires les plus originales et les plus fécondes du roman français d'aujourd'hui : la subversion du roman par déstabilisation douce.
En surface, tout semble calme, ou presque. L'Équipée malaise raconte les aventures drolatiques de deux hommes, Jean-François et Charles, que leur amour déçu pour une même femme va conduire l'un dans une plantation d'hévéas en Malaisie, l'autre parmi les clochards de Paris. Ils se retrouveront bien des années plus tard, embringués sans trop y croire dans un complot minable, avec trafiquants d'armes, indigènes sournois, rafiot de contrebande et mutins d'opérette. Du romanesque de carton-pâte, avec des acteurs qui jouent systématiquement à côté de leur rôle.
Mais tout, précisément, dans ce livre, se joue à côté, avec ce tout petit décalage qui fait que rien jamais ne colle, sans qu'on puisse dire précisément à quel moment, dans quelle marge, se sont produits les gauchissements, quand on a décroché de la réalité - de ce qu'on nomme réalité dans les romans - pour se retrouver dans une sorte de no man's land où rien ne va plus, où les vêtements sont trop petits ou trop grands, où les images ne correspondent pas aux paroles qui les accompagnent, où les conséquences et les causes qui devraient les produire ne s'enchaînent pas vraiment. » (Pierre Lepape, Le Monde) -
Le Théâtre national de l'opéra-comique m'a proposé d'adapter mon roman Des éclairs, paru en 2010. Ce livret reprend donc l'argument général de l'ouvrage, mais dans une organisation entièrement différente. Les personnages, les lieux, les situations et les dialogues ont été recréés pour servir la forme singulière d'un opéra. (J. E.)
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Franck Chopin n'est pas de ces hommes qui ont eu très tôt un but dans la vie. Nulle vocation chez cet individu sinon celle de vétérinaire, vers dix ans, lorsqu'il aimait tellement soigner les petits mammifères, puis à vingt ans celle de chef de la révolution mondiale (Marx, Engels, Lénine, Chopin) - ensuite plus rien. Ensuite il va faire des études de sciences, qui le ramèneront à s'occuper des animaux - mais son objet d'étude est devenu l'insecte, la mouche plus précisément, qui est un genre qu'on ne soigne pas. Et quatre ou cinq fois dans sa vie, il a disparu deux mois ; comme il connaît peu de personnes, on ne s'est pas trop inquiété.
« Echenoz aime les lieux. Il a un talent fou pour suggérer, décrire une résidence anonyme, un lac artificiel, une gare parisienne, toute la poésie de Paris dans les vitres d'un RER. Il est de cette génération journalistique et voyageuse qui ne croit plus au roman, comme Balzac y croyait : naïvement. » (Jacques-Pierre Amette, Le Point)
« Le narrateur de Lac ne se contente pas de multiplier les rebondissements sans se prendre au sérieux. Des morceaux de réalité sont saisis dans les mailles et les miroitements de ses descriptions pour rire. La banlieue, par exemple, est présente avec une intensité qui renseignera les historiens du futur sur l'urbanisme parisien des années 80. Elle le fera mieux que les photographies, parce que les odeurs rôdent autour des fouillis de formes, les destins s'y faufilent, et les moeurs s'y impriment, comme sur les murs en démolition où restent accrochés des lambeaux de papiers peints usés à la tête des lits, des porte-savons suspendus, et autres vestiges de gestes quotidiens fossilisés.
Lac porte également témoignage sur la façon décousue de parler et de se taire, à la même époque - la nôtre. Les producteurs de cinéma seraient bien avisés de repérer l'aigu des répliques. » (Bertrand Poirot-Delpech, Le Monde) -
Nous sommes, Meyer et moi, des agents de l'astronautique. Hélicoptères, avions, fusées, tout est bon pour nous élever l'esprit. Même les ascenseurs et les grues. Nous aimons tout ce qui est vertical. Nous sommes aussi des hommes à femmes. Nous connaissons par coeur leurs numéros de téléphone et leurs parfums, nous gardons leurs photos, leurs affaires oubliées chez nous. Nous ne les séduisons pas toujours avec le même bonheur.
Elle est sans doute une femme inaccessible mais nous la voulons, nous l'aurons. Nous la suivrons partout. Nous trois parcourrons des millions de kilomètres pour découvrir que, si l'espace n'est que routine, la Terre ne manque pas d'affreux imprévus. -
« Ce petit livre, tout frais sorti de la machine à écrire de Jean Echenoz, est, n'ayons pas peur des mots, une petite merveille. [...] Cela raconte l'histoire d'un homme et de son fils dont la seule image de l'épouse et mère défunte qu'ils peuvent contempler est peinte sur un immeuble dans un quartier en rénovation. On est ébloui par l'inspiration, par le style, par la cocasserie, par l'impressionnante efficacité narrative d'Echenoz. Si quelqu'un vous propose d'échanger 90 % des romans français publiés depuis un an contre ces seize pages-là, n'hésitez pas, acceptez, c'est une bonne affaire ! » (Pierre Lepape, Le Monde)
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Ça s'arrête un matin gris, dans une rue de Trouville, le jeudi 12 avril 2001. Je suis en train de faire des courses quand mon téléphone sonne dans ma poche. C'est Irène qui m'annonce que Jérôme Lindon est mort lundi, et enterré ce jeudi matin même. Les heures qui suivent, je n'ai pas envie d'en parler.
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Sept récits, sept lieux : un parc, un pont, un fond sous-marin, le Suffolk et la Mayenne, Babylone et Le Bourget.
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Une île fort exotique, une fille qui s'ennuie, un inventeur, des tueurs, des mercenaires et un bateau, bien sûr. Et puis, après une explosion, quatre rescapés qui s'en vont, sans peur ni reproche, pour le pôle Nord.
Publié en 1979, Le Méridien de Greenwich est le premier roman de Jean Echenoz.
« On est en pleine série noire. Autour du secret, les comparses tombent comme des mouches. Russel, l'exécuteur aveugle, au sens concret du mot, a la main infaillible. Tueurs en loden vert, petits malfrats, patrons à couverture respectable, patronymes à coucher dehors, pauvres poulettes égorgées, tous les clichés, tous les stéréotypes du genre policier - roman ou film - sont mobilisés. Autour du secret d'un inventeur - Byron Caine ! - secret dont la possession met aux prises deux organisations (...). Ce premier livre éveille l'intérêt par sa maîtrise et son tremblé. (...) Et le méridien de Greenwich ? dira-t-on. Il est, je crois, le signe de la recherche d'Echenoz. De chaque côté de cette ligne imaginaire cohabitent une journée et son lendemain. C'est un scandale, dit l'inventeur, c'est la preuve que l'on n'est jamais arrivé à concilier le temps et l'espace. À suivre. » (Georges Raillard, Le Monde, 6 juillet 1979)