« J´ai vécu puisque tu voulais que je vive. Mais vécu comme je l´ai appris là-bas, en prenant les jours les uns après les autres. Il y en eut de beaux tout de même. T´écrire m´a fait du bien. En te parlant, je ne me console pas. Je détends juste ce qui m´enserre le coeur. Je voudrais fuir l´histoire du monde, du siècle, revenir à la mienne, celle de Shloïme et sa chère petite fille. »M.L.-I.
« Le téléphone sonne. C'est Charlotte qui m'appelle d'Israël. Nous étions dans la même classe à Montélimar. Elle a été arrêtée après moi, mais je ne l'ai pas croisée à Birkenau.
- Qu'est-ce que tu fais en ce moment ? demande-t-elle.
- Je travaille sur l'amour.
Un silence alors, comme si le mot amour s'égarait, se cognait dans sa tête. Elle ne sait qu'en faire.
- L'amour au camp ou quoi ?
- Après les camps.
- Ah, c'est mieux. L'amour au camp, j'en ai pas vu beaucoup. »
Comment aimer, s'abandonner, désirer, jouir, quand on a été déportée à quinze ans ?
Retrouvant à quatre-vingt-neuf ans sa « valise d'amour », trésor vivant des lettres échangées avec les hommes de sa vie, Marceline Loridan-Ivens se souvient...
Un récit merveilleusement libre sur l'amour et la sensualité.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.