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Michaël Foessel
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Quartier rouge : le plaisir et la gauche
Michaël Foessel
- PUF
- Hors collection
- 2 Février 2022
- 9782130834267
Peut-on jouir, dans un monde injuste, sans être complice de l'injustice ? La question se pose aujourd'hui alors que nos plaisirs, qu'ils soient érotiques, alimentaires ou festifs, semblent formatés par le capitalisme contemporain et butent sur des impératifs politiques nouveaux : le refus de la violence patriarcale, la préservation du vivant, les exigences sanitaires. Plutôt que de céder à l'ascèse, ce livre nous invite à redécouvrir la dimension politiquement subversive du plaisir. La gauche n'a aucune raison d'abandonner l'allégresse à la pensée réactionnaire et sa défense de l'« art de vivre à la française » opposé au « moralisme progressiste ». A condition d'être partagé, le plaisir est une émotion qui inscrit dans les corps une issue positive à la catastrophe. Dans cet essai, Michaël Foessel propose de renouer avec les traditions qui articulent plaisirs et émancipation. Il montre que les expériences politiques prometteuses sont celles d'où la terreur et la honte sont absentes.
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Tombé presque par hasard sur l'année 1938, un philosophe inquiet du présent est allé de surprise en surprise. Au-delà de ce qui est bien connu (les accords de Munich et la supposée «faiblesse des démocraties »), il a découvert des faits, mais aussi une langue, une logique et des obsessions étrangement parallèles à ce que nous vivons aujourd'hui. L'abandon de la politique du Front populaire, une demande insatiable d'autorité, les appels de plus en plus incantatoires à la démocratie contre la montée des nationalismes, une immense fatigue à l'égard du droit et de la justice : l'auteur a trouvé dans ce passé une image de notre présent. Récidive ne raconte pas l'histoire de l'avant-guerre. Il n'entonne pas non plus le couplet attendu du « retour des années 30 ». Les événements ne se répètent pas, mais il arrive que la manière de les interpréter traverse la différence des temps. En ce sens, les défaites anciennes de la démocratie peuvent nous renseigner sur les nôtres. Récidive est le récit d'un trouble : pourquoi 1938 nous éclaire-t-elle tant sur le présent ?
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La loi de la nuit se décline suivant une grande variété de situations : festives ou angoissées, solitaires ou politiques. Consentir à la nuit, c'est accepter de se soumettre aux expériences singulières qu'elle seule rend possibles. Bonne ou mauvaise, intime et sensible, elle ouvre un espace où l'on peut, enfin, vivre sans témoin.
Au fil des pages, le lecteur s'apercevra qu'il peut être minuit à midi, et que les expériences nocturnes contribuent à montrer les choses sous un nouveau jour. -
Un geste ou une parole devraient suffire, et pourtant... Consoler est une activité difficile qui implique de prendre la parole sur une souffrance que l'on ne partage pas, mais à laquelle on cherche à prendre part. Comment, sans la trahir, se frayer un chemin jusqu'à l'intimité de l'autre ? Quels mots employer qui ne suscitent pas le soupçon ?
Ces questions relèvent aujourd'hui de la psychologie ou de la religion. Pourtant, la philosophie a longtemps été un baume pour les douleurs humaines. De Platon à Boèce en passant par les stoïciens, la raison s'impose comme la grande consolatrice. En s'appuyant sur cette tradition, ce livre propose dans un premier temps une grammaire de la consolation. Acte social qui mobilise le langage, la consolation dit quelque chose de la condition humaine. Si elle ne résorbe pas la souffrance, elle répond à la " souffrance de la souffrance " qui est solitude, honte ou culpabilité. Le consolateur apprend à vivre au-delà du point où cela semble impossible.
Si l'homme est un animal qui a besoin de consolation, il reste que la philosophie moderne semble avoir abandonné le projet de satisfaire ce désir. Nous ne croyons plus qu'il existe un savoir qui, à lui seul, permette d'affronter les tourments de la vie. Cette défiance constitue un événement dont ce livre, dans sa deuxième partie, retrace l'histoire. L'auteur montre que nous vivons le " temps de la consolation ", c'est-à-dire un temps marqué par la perte des modèles communautaires, rationnels et amoureux qui justifiaient l'existence face au pire. Repenser la consolation, c'est éviter le double écueil de la restauration de ces anciens modèles et du renoncement mélancolique au sens.
Michaël Fœssel, né en 1974, est philosophe, maître de conférences à l'université de Bourgogne et professeur à l'École polytechnique. Il est notamment l'auteur de La Privation de l'intime (Seuil, 2008) et d' Après la fin du monde. Critique de la raison apocalyptique (Seuil, 2012).
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Après la fin du monde ; critique de la raison apocalyptique
Michaël Foessel
- Seuil
- L'Ordre philosophique
- 11 Octobre 2012
- 9782021094633
Notre temps est, dit-on, celui des catastrophes. Face aux crises sanitaires, écologiques ou à la menace nucléaire, la croyance dans le progrès a cédé la place à l'angoisse. Cette résurgence des thèmes apocalyptiques est plus qu'un symptôme. La dissolution moderne des hiérarchies traditionnelles a provoqué une nouvelle inquiétude : devoir vivre « après la fin du monde ». Ce livre propose une généalogie de l'idée de fin du monde qui distingue deux voies de la modernité : celle qui privilégie la vie et sa conservation, aujourd'hui à l'oeuvre dans la plupart des conceptions précautionneuses du réel ; celle qui fait du monde le thème principal de la philosophie en même temps qu'un enjeu politique primordial. Michaël Foessel interprète les peurs apocalyptiques actuelles à partir d'expériences contemporaines où les sujets sont dépossédés du monde. Le triomphe de la technique sur l'action, du capital sur le travail, du besoin sur le désir sont autant de phénomènes qui expliquent pourquoi l'on est pressé de voir finir un monde que l'on a déjà perdu. Les théories de la catastrophe ne se soucient plus de savoir quel monde mérite d'être défendu. Le plus urgent n'est pas d'éviter l'apocalypse à venir, mais de réinvestir le monde après sa disparition comme ordre hiérarchique. En ce sens, le fait que la fin du monde a déjà eu lieu est une bonne nouvelle qui nous place face à une alternative : perpétuer la vie ou édifier un espace pour le possible.
Michaël Foessel, né en 1974, est philosophe, maître de conférences à l'université de Bourgogne et membre de l'Institut universitaire de France. Il est notamment l'auteur de L'Équivoque du monde (CNRS Éditions, 2008) et de La Privation de l'intime (Seuil, 2008). -
L'avenir de la liberté ; de Rousseau à Hegel
Michaël Foessel
- PUF
- Une histoire personnelle de ...
- 25 Octobre 2017
- 9782130799443
De 1750 à 1830, l'Europe traverse une époque d'intenses bouleversements politiques et sociaux. Entre ces deux dates, la Révolution française éclate comme un coup de tonnerre qui met à l'ordre du jour l'émancipation historique de l'humanité. Elle constitue un événement total : pour la première fois, la liberté devient, à la place de Dieu ou de la nature, le principal objet de la pensée, puisque la souveraineté du peuple et l'autonomie deviennent les horizons de la philosophie.De Rousseau, qui élève la liberté au rang de toute légitimité, à Hegel et aux idéalistes allemands pour qui l'esprit est liberté, en passant par Kant qui consacre le droit inaliénable des peuples à disposer d'eux-mêmes et fait de la liberté l'absolu à l'échelle de la finitude humaine, cet ouvrage revient sur les théories qui ont marqué cette période et continuent d'influencer notre histoire démocratique.
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Considéré dans ce texte: L'obsession de l'apocalypse et le catastrophisme. Le triomphe de l'hygiénisme. Le progrès, les Lumières, la science et la technique. L'expérience et la biodiversité.
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Histoire de la philosophie moderne. De Rousseau à Hegel
Michaël Foessel
- Frémeaux & Associés
- 17 Février 2016
- 3561302855318
"Entre 1750 et 1830, l'Europe traverse une époque d'intenses bouleversements politiques et sociaux. Pour la première fois, la liberté devient, à la place de Dieu ou de la nature, le principal objet de la pensée. Avec Rousseau, Kant et Hegel, Michaël Foessel nous propose une analyse originale de la philosophie moderne, pour décrire ces décennies où l'indépendance morale, la souveraineté du peuple et l'autonomie deviennent les horizons de la pensée occidentale. Les Presses Universitaires de France et Frémeaux & Associés présentent ce cours particulier sur l'histoire de la philosophie par Michaël Foessel, professeur à l'École polytechnique et spécialiste de l'histoire de la philosophie moderne."
Claude COLOMBINI FRÉMEAUX -
" Que puis-je connaître ? ", " Que dois-je faire ? ", " Que m'est-il permis d'espérer ? " : ces trois grandes questions de la philosophie, Kant les a affrontées dans sa Critique, méthode qui marque une rupture radicale dans l'histoire de la pensée.
Textes choisis et présentés
par Michaël Fœssel et Fabien Lamouche
Cette anthologie propose un parcours réfléchi à travers l'ensemble de l'œuvre de Kant, à la lumière de questions saillantes :
– les limites de la connaissance
– la métaphysique, seule vraie philosophie
– la raison pratique
– les formes du jugement : l'art et la vie
– les aventures de la liberté
Introduction générale, présentation des textes, bibliographie, chronologie.
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Une étrange victoire : L'extrême droite contre la politique
Michaël Foessel, Etienne Ollion
- Seuil
- 18 Octobre 2024
- 9782021568684
De quelle victoire parle-t-on à propos de l'extrême droite ? Attendue, crainte, inéluctable : les adjectifs se bousculent pour la qualifier. Il se pourrait que cette victoire soit d'abord étrange. Il est étrange, par exemple, de voir la xénophobie érigée en rempart de la république ou d'entendre que son projet économique s'apparente à celui de la gauche. Étrange aussi de constater son soutien à la constitutionnalisation de l'IVG et son ralliement au libéralisme culturel.
En France comme ailleurs, cette étrangeté constitue un élément de la victoire. Celle-ci résulte d'un brouillage des coordonnées politiques de la démocratie contemporaine. L'affaiblissement du clivage entre la gauche et la droite, l'abandon d'une mémoire commune, l'affaissement du débat public ont contribué à rendre méconnaissable un courant qui, pour l'emporter, a besoin d'être méconnu. Ce ne sont pas tant les idées de l'extrême droite qui ont triomphé que son infrapolitique, faite d'un prétendu bon sens et de valeurs nationales accommodées au goût du jour.Face à cette morale identitaire, les auteurs proposent de réinvestir une politique de l'égalité. Et de penser un « nous », alternatif à l'assignation au « chez nous ».Michaël Foessel est philosophe, auteur notamment de Récidive. 1938 (PUF, 2019).
Étienne Ollion est sociologue, auteur notamment de Les Candidats. Novices et professionnels en politique (PUF, 2021).