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Quand Hanna découvre, parmi les effets de sa mère récemment décédée, des carnets, photographies et coupures de journaux, elle décide de descendre le cours du fleuve jusqu'à Kamouraska pour tenter de trouver le fil qui rattachera son histoire à celle de Simone, cette femme silencieuse, absente de sa propre vie.
Remontant le siècle, le long du Saint-Laurent, de Montréal à Pointe-au-Père, suivant des marées parfois cruelles, Hanna retrouvera la trace du premier amour de sa mère et retournera jusqu'en 1914, au moment du naufrage de l'Empress of Ireland. Elle apprendra qu'une catastrophe forme le tronc de tragédies intimes qui traversent les générations et que les survivants sont parfois les vrais naufragés. Sur cette route qui la conduit vers elle-même, elle pourra compter sur la force de l'art et de l'amitié pour éclairer sa quête. La poésie gonflant ses voiles, Pas même le bruit d'un fleuve emporte dans son sillage son lot de révélations, de miracles et de mystères. -
Un livre audio narré par Ariel Charest avec la musique de Evil Pupil
On la surnomme Méduse depuis si longtemps qu'elle en a oublié son véritable prénom. Elle marche tête baissée, le visage caché derrière ses cheveux, pour épargner aux autres la vue de ses Difformités - des yeux si horribles qu'ils révulsent les femmes et pétrifient les hommes. Elle-même n'a jamais osé se regarder dans un miroir.
Chassée du foyer familial, Méduse est enfermée à l'Athenæum, un institut pour jeunes filles malformées, qui se dresse sur les bords d'un lac infesté de méduses. Dans les abysses de cet endroit lugubre, où les bienfaiteurs s'adonnent à des jeux cruels avec leurs protégées, elle découvre peu à peu les prodigieuses et redoutables facultés de ses Révoltances.
Le jour où elle en émerge enfin, c'est pour semer la destruction sur son passage. Mais avant de pouvoir se venger des bienfaiteurs qui l'ont humiliée, elle devra d'abord affronter le regard perfide de son ennemi juré - et celui, mortel, de ses propres Abominations.
Martine Desjardins signe ici un récit incendiaire sur la honte du corps, l'oppression et le pouvoir de la féminité. Un renversement des rapports de force qui jette une lumière à la fois crue et raffinée sur la monstruosité. -
Dans une version imaginée du Détroit que l'on connaît, Gloria s'installe dans une maison à demi-morte. Étrangère dans une ville qui a connu toutes les fins du monde, elle cherche à déterrer la vérité sur le crime qui a avalé sa famille.
Petit à petit, elle prend la mesure de la désolation et de la violence qui l'entourent, mais aussi de la beauté d'une nature qui retrouve ses droits et de la résilience des humains qui tiennent bon. Au sein d'une communauté têtue et généreuse, elle s'éprend de la complexité de ce lieu où les rivières guérissent et empoisonnent, où les enfants fondent des royaumes dans les arbres, où les maisons brûlent pour mieux repousser, où la jeunesse arrache sa vie à l'ancien monde, et où passé et futur sont confondus dans un même mouvement libérateur.
Plaidoyer pour une humanité renouvelée, L'avenir sonde dans une langue ample et évocatrice la profondeur de notre déroute, la persistance de la vie et toute la force de ce qui cherche à advenir. -
À une époque où la nature a été entièrement cataloguée, colonisée ou éradiquée, on peut encore découvrir quelques espaces insoupçonnés à la lisière de la civilisation?: des chemins effacés par la neige, des villages mauvais. Il faut rester à l'affût pour les débusquer.
Ou il suffit de suivre Laura sur les routes menant à la brumeuse cité de Shivering Heights, vers le hameau flottant au milieu d'un lac infesté de dangers sous-marins. Dans ces lieux fuyants, là où les histoires se tissent comme des constellations, cette biologiste embrasse la fulgurance de la nature comme les secrets de la science avec la force d'une conquérante et l'innocence d'une volontaire promise au sacrifice. Scientifique têtue, amoureuse inquiète, Laura mène un combat pour la survivance sans se douter que le brouillard estompe les frontières entre les humains et les monstres, que l'eau charrie des menaces qui enflent avec la pluie.
Il n'y aura pas de vivant sans dévoration.
Première oeuvre fiévreuse, séduisante et imprévisible, Faunes dresse un inventaire fascinant de spécimens humains ballottés au gré d'instincts premiers. -
« Une réflexion enivrante sur un personnage intemporel, mais aussi sur ces lieux qui nous façonnent et qui peuvent influencer notre destinée. »
L'actualité
Comment mesure-t-on une vie ? Peut-elle se stérer en poèmes, comme on compte les pieds dans un alexandrin ? Que reste-t-il de nous quand nous ne sommes plus ?
À sa mort en 1886, Emily Dickinson a laissé derrière elle, pêle-mêle, des centaines de textes griffonnés sur des bouts de papier que sa soeur Lavinia découvre avec stupéfaction. Elle en confiera la publication à Mabel Loomis Todd, la maîtresse de leur frère. Sans ces deux femmes, et l'apport de Susan Gilbert Dickinson, belle-soeur et amie de coeur d'Emily, le monde n'aurait jamais rien connu de cette formidable oeuvre fantôme, sans doute l'entreprise poétique la plus singulière de toute l'histoire de la littérature américaine.
Les ombres blanches reprend l'histoire là où se terminait Les villes de papier, pour en raconter la suite improbable, quasi miraculeuse : la naissance d'un livre des années après la mort de son auteure. Dans ces pages sensibles et lumineuses, Dominique Fortier explore, à travers la poésie de Dickinson, le pouvoir mystérieux qu'exercent les livres sur nos vies, et sonde le caractère à la fois fragile et nécessaire de la littérature. -
À l'été 2001, un squelette apparaît à l'orée d'un petit bois, à quelques pas de l'Hôpital Royal Victoria à Montréal. Une enquête s'amorce, qui deviendra une quête?: découvrir l'identité de cette femme morte sans bruit. Mais toutes les pistes mènent à l'impasse?; celle qu'on a baptisée Madame Victoria continue d'attendre que quelqu'un prononce son nom.
Aujourd'hui, la fiction prend le relais.
À partir d'une série de portraits de femmes, Catherine Leroux décline les vies potentielles de son héroïne avec une grande liberté. D'abord nettes comme le jour, ses hypothèses plongent de plus en plus loin dans l'imaginaire, comme des flèches filant vers un point où la mémoire et l'invention se confondent, vers un minuit où tout est possible, jusqu'au dernier souffle. -
Depuis sa naissance, l'enfant est enfermé dans une minuscule cellule, au 804 du 5969e étage de l'Édifice.
Autour de lui, que du béton, sans ouverture sur l'extérieur. Et deux présences : le père qui s'abrutit de plus en plus et la mère qui redoute l'expulsion. Immobile dans son dortoir, l'enfant est bouleversé par une transformation qui lui révélera un horizon inattendu.
Dans une prose à la poésie implacable, Karoline Georges interroge le devenir de l'humain à travers une expérience littéraire inédite, à la frontière du récit d'anticipation et du roman d'apprentissage futuriste. Personne n'émerge indemne de Sous béton. -
Prix littéraire du Gouverneur général 2018
L'une s'immobilise devant les fenêtres de sa maison en banlieue avec le poids de la mort au creux du ventre; l'autre cherche à traverser l'écran pour se transformer en image grâce à son avatar numérique, en quête d'absolu.
L'une a donné naissance à l'autre, qui tente maintenant de renaître à travers un corps virtuel, loin de la morosité du nid familial.
Récit d'une lumineuse lucidité propre à ouvrir les consciences et à faire vibrer les âmes, De synthèse met en lumière l'aboutissement d'une relation filiale du point de vue d'une femme-image renouant avec sa famille au moment où sa mère entre en phase terminale, au terme d'une longue période de dégénérescence. C'est une histoire de corps, de disparition, de reflets, de composition et de décomposition. C'est l'histoire d'une image à parfaire, par-delà le désastre de la chair. -
Aux belles heures de sa bibliothèque, le Mont-Saint-Michel était connu comme la Cité des livres. C'est là, entre les murs gris de l'abbaye, que trouva refuge, au quinzième siècle, un peintre hanté par le souvenir de celle qu'il aimait. C'est là, entre ciel et mer, que le retrouvera cinq cents ans plus tard une romancière qui cherche toujours le pays des livres. Ils se rencontreront sur les pages d'un calepin oublié sous la pluie.
Avec ferveur et intelligence, Dominique Fortier grave dans notre esprit un texte en forme de révélation, qui a la solidité du roc et l'ivresse des navires aban-donnés. À la fois roman et carnet d'écriture, Au péril de la mer est un fabuleux hommage aux livres et à ceux qui les font. -
Au XXIe siècle, entre deux révoltes féministes, une écrivaine se retire dans un chalet après avoir été victime de harcèlement sur les réseaux sociaux. Remontant le cours de la colère, une histoire familiale revient la hanter. Au coeur d'une tempête qui à la fois obscurcit et enlumine le paysage, elle appréhende la forêt où rien n'est tranquille. Abandonné et rongé par la mérule, le chalet voisin se dresse comme une menace. Et si on l'avait suivie??
Tel le chevreuil qui avance dans la neige et trace un ravage, cette oeuvre haletante, lucide et splendidement ornementée provoque un nécessaire fracas et expose, au temps de la prédation, un drame trop familier pour qu'on puisse se permettre de ne pas le raconter. -
Samuel ne sait rien de la femme qu'il va épouser. Depuis des années, son père n'a ménagé aucun effort pour rendre son fils attirant, pour l'engraisser comme une volaille en vue du grand jour. La famille se réjouit, Madame est riche et les problèmes financiers se régleront bientôt. Samuel doit simplement se donner du temps pour l'aimer.
Sur l'île où habite Samuel, l'homme obéit à sa femme. Gare à celui qui tente de s'émanciper, car des vigiles armés surveillent les rues. Marié, il devra satisfaire les désirs de Madame et se taire. Que peut un homme facilement remplaçable dans un monde où les femmes dominent toutes les sphères de la société??
Avec toute la finesse et l'audace qui caractérisent son oeuvre, l'auteur de L'orangeraie nous livre une fable romanesque, miroir déformant qui ébranle nos préjugés et nos aveuglements volontaires, traversée par la question brûlante de la domination des sexes. -
Sous un morceau de ciel de la Louisiane s'étirent les sillons brun et blanc d'un champ de coton. Deux fillettes grandissent, l'une dans l'ombre de l'autre. On construit au milieu d'un marais une impossible église, un village oublié s'endort dans un méandre du fleuve. Tout près monte la clameur d'une guerre où les frères affrontent leurs frères sous deux bannières étoilées.
Dans ce troisième roman plus grand que nature, l'auteure Du bon usage des étoiles et des Larmes de saint Laurent offre le portrait d'une Amérique de légende qui se déchire pour mieux s'inventer. Roman labyrinthe, livre kaléidoscope, La porte du ciel nous entraîne par cent chemins entre rêve et histoire. -
Ils sont nombreux. Parmi eux, l'une attend sa naissance, l'autre est à l'apogée de son existence. Il y a quelques fous, des amants, un milliardaire, des enfants livrés à eux-mêmes. Ils sont animés par des intentions cruelles, sadiques, morbides ou masochistes. Ils tendent des pièges, mettent en scène leurs fantasmes, s'épuisent à poursuivre un idéal illusoire. Ils sont isolés. Ils s'apprêtent à mourir ou à commettre l'irréparable. Ils sont peut-être déjà morts.
Assemblés avec minutie par une auteure au regard aussi tranchant qu'une lame, les quatorze tableaux de Variations endogènes forment un fascinant cabinet
de perversités. -
Il y a plus de deux cents superhéros à Toronto. Aucun n'a d'identité secrète et peu d'entre eux portent un costume. Ils sont parmi nous. Ils se nomment Super-Influenceuse, Super-Amphibien, Super-Infosolde... Plusieurs sont des amis de Tom, sauf que Tom, lui, n'est pas super. Pire, il est invisible aux yeux de sa douce, Super-Perfectionniste, depuis que le très jaloux Super-Hypno lui a jeté un sort. Sa mission: réussir à se faire voir par celle qu'il aime et qui prend l'avion pour refaire sa vie, loin de lui.
Tous mes amis sont des superhéros est accompagné d'illustrations de Pishier, alias Super-Dessinateur. À la fois imprévisible et irrésistible, cette variation moderne en rire majeur sur l'amour au XXIe siècle est l'objet d'un culte fervent depuis sa publication au début du millénaire. -
Les traces de pas dans la neige finissent toujours par disparaître, comme des souvenirs qu'on est forcé d'oublier, soufflés par le vent ou effacés par le soleil. Celles de Suzor, parti un soir de décembre 1976, n'existent plus depuis longtemps. Pourtant, Jeanne les voit encore chaque jour par la fenêtre du salon.
Pendant quarante ans, elle s'est promis de ne jamais le chercher, mais lorsqu'elle apprend qu'il est atteint d'alzheimer, sa promesse ne tient plus?: elle doit retrouver Suzor avant qu'il oublie.
Dans un Montréal enneigé, aidée par une jeune complice improbable, Jeanne retracera le chemin parcouru
par Suzor et devra, pour ce faire, revisiter leur passé.
La famille qu'ils n'avaient pas. Leur jeunesse en solitaire. Le voyage en Russie dont elle porte encore les cicatrices. Le trou dans le mur de la cuisine. Le carnet que la petite n'avait pas le droit de lire. Les boutons trouvés sur le trottoir.
«?Je ne veux pas être la seule condamnée au souvenir de nos bonheurs?», dira Jeanne dans ce doux roman sur les caprices de la mémoire, sur ces choses qu'on oublie sans le vouloir et celles qu'on choisit d'oublier. -
Une écrivaine part sur les traces de sa tante, morte tragiquement des décennies plus tôt. Avec cette femme au destin singulier qui n'a laissé que peu d'écrits, elle amorce une conversation impossible sur l'art, la folie, l'exil, la pensée et la mort, tout en faisant résonner un faisceau de correspondances poétiques.
Élise Turcotte dessine une généalogie de la tristesse et de la création, et pose son regard sur celles qui nous ont précédés, sur ce qu'elles nous apprennent sur nous- mêmes et ce qu'elles nous permettent d'imaginer. Parce que toutes les histoires, même les vraies, sont des fictions. -
La ferme québécoise n'est ni verdoyante, ni paisible; elle est hantée. Par les disparus, les histoires de peur, les secrets de famille et les poussins morts dans leur coquille.
Parmi ces ombres, un garçon marche à la lisière des champs et des bois pour finalement franchir cette fine frontière, rejoignant corps flottants, acouphènes et cauchemars. Mais même hospitalisé, il continue d'arpenter le rang, de chercher ce qui, entre la servitude des humains et des bêtes, n'est peut-être pas perdu.
Injectant une bonne dose de gothique dans le terroir québécois, Lait cru se boit d'une traite. -
Professeure de littérature dans un collège de Montréal, Irène retourne enseigner après un long congé de maladie. Le désir de faire voir à ses étudiants le pouvoir de résistance qu'exerce la poésie est toujours là. Et ni un contexte politique assez sombre, ni Théa, sa perfide alliée,
ni même la mort n'arrivent à l'éteindre.
C'est qu'à l'horizon le printemps rougit, et bientôt l'engagement d'Irène dans la révolte grandissante la forcera à renoncer à son travail. Mais ce n'est pas fini pour elle, car la voici ensuite obligée de donner ses leçons devant une bien étrange assemblée.
Avec cette fable où les sucs vénéneux se mêlent aux parfums les plus enivrants, Élise Turcotte signe un envoûtant plaidoyer pour la littérature qui est une arme contre le vacarme des lâches. -
Angèle voyage sans bagages. Elle croit au destin et ne tourne pas le dos aux miracles. Personne ne lui veut du mal. Pas depuis qu'un tir groupé d'infortunes l'a prise pour cible. Pas depuis que la vie lui a offert le plus grand des bonheurs pour, peu après, le lui arracher et la jeter sur une île déserte.
Presque quatre ans plus tard, l'île d'Angèle s'est repeuplée. À Shédiac, où elle vit entourée de voisins parfois turbulents et d'une tribu de meneuses de claques,
elle compte les heures et apprivoise le mode d'emploi de sa nouvelle existence.
C'est une histoire vraie, mais ce n'est pas tout à fait la vérité. Plutôt un récit à moitié inventé, un refrain consolateur où ailes rime avec embellie et force, avec mémoire. La preuve que l'imagination a toujours le dernier mot. -
Imaginez un monde où se côtoient la radio à ondes courtes, la polka soviétique, une arme de jet aborigène, la force gravitationnelle, un monstre babylonien, Petzi, le chemin de fer, le chaos universel, Albert Einstein, les caramels mous et la roulette russe. Bienvenue dans le petit laboratoire d'Alexandre Bourbaki.
En dix-neuf récits et quelques images, cet étonnant bricoleur décompose et reconstruit l'histoire de la science moderne comme un vieux grille-pain, depuis la Seconde Guerre mondiale jusqu'à un point éloigné dans le temps. Un livre qui vous fera oublier vos leçons de physique.
Finaliste - Grand Prix littéraire Archambault 2008
Pré-sélection - Prix des libraires 2007 -
Edgar est un trentenaire timide et asocial qui a toujours vécu dans l'ombre de sa mère, décédée depuis peu. Une nuit, dans un cimetière, il assiste à la violente agression d'une jeune femme que quatre cavaliers de l'Apocalypse laissent à demi morte. Edgar décide de recueillir chez lui la victime inconsciente. Il en fait le serment :
il sera son sauveur.
Mais que sait véritablement le jeune homme, hanté par le souvenir de sa mère, de la personne qu'il a recueillie ? De son identité, de son passé ? Au fil des jours, une étrange relation fusionnelle s'installe entre les deux êtres, pour le meilleur et pour le pire.
Servi par une écriture nerveuse et teintée d'une singulière humanité, Le Christ obèse est un roman implacable sur les racines du Mal et de la Bonté. Une oeuvre forte signée par l'un de nos dramaturges les plus étonnants, qui déploie ici une redoutable maîtrise des mécanismes du suspense. -
Au matin du 8 mai 1902, la montagne Pelée entre en éruption, tuant la population entière de la ville de Saint-Pierre. Un homme survit miraculeusement à l'hécatombe : Baptiste Cyparis, le Revenant de l'Apocalypse. À la même époque, en Angleterre, un mathématicien et une musicienne tentent de percer ensemble les secrets de la terre et du feu.
À Montréal, cent ans plus tard, deux inconnus se rencontrent sur le mont Royal dans un jardin semé d'arbres et de croix, avec pour témoins un chien et l'esprit de la ville qui les entoure.
D'une geôle martiniquaise au grand chapiteau du cirque Barnum & Bailey, des flancs du Vésuve au boulevard Saint-Laurent, l'auteur du Bon usage des étoiles nous entraîne dans un roman où passé et présent se répondent. Une fresque baignée de lumière, où l'on entend aussi battre le coeur de la terre. -
Grégoire Barrow a toujours rêvé de monter sur scène pour interpréter des personnages plus grands que lui, mais c'est dans la pénombre d'un studio de doublage qu'il exerce son art. Que ce soit pour faire mousser les ventes de Viagra, doubler un canard ou un acteur américain de second ordre, il s'exécute avec la même touche surréelle : la manière Barrow.
Jusqu'au jour où il décide de faire les choses à sa façon et de suivre sa propre voix.
Variation empreinte de sensibilité sur les errances d'une société du divertissement qui, sous le couvert de la démocratie culturelle, nie la diversité des goûts et des couleurs, La manière Barrow se veut un hommage aux mots, à leur pouvoir d'élévation, à leur façon d'instiller leur magie là où on l'attend le moins, pour mieux infléchir les destins. À une certaine manière de résister, en somme. -
Édition vingtième anniversaire revue et suivie d'une postface de l'autrice
Au tournant du millénaire, Ariane parcourt l'Allemagne, découvrant les traces de la barbarie des guerres. Elle cherche aussi à surmonter les séquelles d'une autre incarnation de la violence, une agression brutale à laquelle elle a survécu de justesse.
Au même moment, dans un pénitencier de l'Ontario, son assaillant macère dans la haine et la rage qui ont fait de lui un prédateur, naviguant entre pulsions et punition, entre ses fantasmes et ses mauvais souvenirs.
Au son de Portishead et de PJHarvey, dans les rues d'un Montréal cru et vivant, ce roman-culte donne la parole aux deux acteurs d'une rencontre fracassante. Loin de toute ambition moralisatrice, Soudain le Minotaure se lit comme une exploration frontale de la violence faite aux femmes. Une lecture qui se révèle, vingt ans plus tard, plus pertinente que jamais, plus déroutante qu'une avancée dans le labyrinthe d'un monstre.