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Le Cri
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Gamine, j'éprouvais une joie vertigineuse à marcher en pantoufles sur le gel : l'intraitable Hiver m'admettait, si humblement chaussée, dans son palais. C'est cette gloire d'être une familière des plus barbares altesses qu'exprime, avec une royale modestie, Marie Gevers dans Plaisir des météores.
Je me suis promenée, un après-midi, avec elle, à Missembourg (domaine où elle naquit, vécut presqu'un siècle et mourut), dans l'incroyable odeur, si publiquement séminale des châtaigniers en floraison. Lui ai-je confié l'admirative envie que m'inspiraient l'unité de lieu de son destin, sa leçon d'univers dans un parc, son esprit fécondé chaque année par les mêmes très hauts pollens ? (Lucienne Desnoues)
À PROPOS DE L'AUTEURE
Marie Gevers (Edegem, 1883-1975) compte parmi les plus grands écrivains belges de langue française. Elle fut membre de l'Académie de langue et de littérature françaises (1938). D'abord poète, elle publia Missembourg, Les Arbres et le vent (prix Eugène Schmits 1924). Ses autres livres, récits et romans, chantent la sauvage beauté de la Campine anversoise, la « primitivité épique » des gens qui y vivent ou la somptuosité des saisons qui se posent sur les choses. Elle se révèle aussi fine psychologue dans Madame Orpha, ou la sérénade de mai (prix du Roman populiste 1934), Paix sur les champs, La Ligne de vie. Parmi ses autres livres : Plaisir des parallèles (Le Cri, 2002), Guldentop, Le Voyage de frère Jean, La Grande Marée, L'Oreille volée, Château de l'Ouest, L'Herbier légendaire, Vie et mort d'un étang (autobiographique). -
... L'aube vient quand-même
Le ciel est encore là
Il pleut
Vous sortez
Vous marchez
Attention !
Coupure
Éboulis
Écroulement
Partout des vagues
Félines blanches...
Chaque fois que je viens sur la hauteur du Cap Blanc-Nez, par temps clair et dégagé, je suis saisi du même frisson devant l'étendue des vagues qui cavalent jusqu'au mur de craie blanche au loin. Vertige du Temps ! Ici se chevauchent et s'intensifient toutes les coupures, mon bref segment de vie, les six millénaires d'irruption marine qui ont fait de cette vallée nommée Doggerland par les géologues un fossé large de trente-cinq kilomètres, la fracture entre langues anglo-saxonnes, celtes et romanes, l'interminable suite de liens et scissions dans l'Histoire de l'Occident. Debout à la verticale des craies fragmentée par l'érosion de l'eau c'est le bruit palpable du Temps lui-même que j'entends, corps d'écume et de vents. N'est-il pas nouveau que notre Mémoire s'approfondisse aux fosses de l'archéologie (St. Acheul, Chauvet, Lascaux), s'accroisse d'effondrements cosmiques (Storregas, Tsunamis) ? Et si c'était à l'horloge des irruptions marines que nous allions devoir calculer notre âge désormais ? Ici, à Blanc-Nez, promontoire miniature, je recommence d'aller cueillir la fleur ancienne «Sagesse des sommets». Tailler de minimes marches d'arrêt dans le Temps requiert le sens des pentes, de l'étalement des plans. Exercices de souffle suspendu, aujourd'hui, au-dessus du chenal, du Channel!
J. D.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Jacques Darras compose depuis 1988 un poème en huit chants sur une petite rivière côtière du Ponthieu et du Marquenterre, la Maye - il livre ici le premier texte du chant VIII intitulé « Le Choeur maritime de la Maye ». Il a par ailleurs traduit de l'anglais Walt Whitman, Samuel Taylor Coleridge, Ezra Pound, William Carlos Williams, Allen Ginsberg, Malcolm Lowry, etc. -
En même temps qu'elle réfléchit à ses rivières nos vies, nos pensées, l'eau avance. Le temps avance. Vers l'embouchure finale. Chaque fois individuelle, chaque fois renouvelée. La réflexion se fait toujours en allant, en marchant. C'est pourquoi le poème est ici « parlé marché ». Pourquoi il dialogue avec l'immobilité de la peinture (Rembrandt, Rubens, Mondrian, de Kooning, van Eyck, Spilliaert, Ensor etc...). Pourquoi il bouscule la philosophie (Descartes, Husserl, Heidegger). Pourquoi il marche joyeusement à travers la barrière des langues (Bruxelles, la Flandre). Pourquoi il réfléchit à l'Europe d'aujourd'hui, belle abstraction sans corps réel. Sans corps sensuel. Pourquoi enfin il se réjouit du goût des nourritures (les huîtres, les moules, la bière, le pain d'épice). Ici le poème réfléchit à la réflexion. Au réfléchissement et au mouvement qui nous emporte vers le large. Quel large ? C'est à venir. À deviner. À devenir.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Jacques Darras compose depuis 1988 un long poème en 8 chants, La Maye, dont il donne aujourd'hui le septième. Il a par ailleurs traduit de l'anglais Walt Whitman, Ezra Pound, Samuel Taylor Coleridge, Malcolm Lowry, Ted Hughes, William Carlos Williams, Allen Ginsberg etc. Il a écrit des essais sur la mort, sur la mer, sur le nord et le romantisme. Parmi lesquels Nous sommes tous des romantiques allemands (Calmann-Lévy) et Nous ne sommes pas faits pour la mort (Stock). Il a reçu le prix Apollinaire et le Grand Prix de l'Académie française pour l'ensemble de son travail. -
L'Exil du Centaure est l'histoire déchirante d'une jeune femme à travers ses fantasmes, à travers son passé. Une histoire d'amour aussi, où s'exacerbent romantisme, violence et passion. Ce roman poignant qui, à sa sortie en 1982, bénéficia des faveurs du public et obtint le Prix du roman de la Ville de Bruxelles, méritait d'être enfin réédité.
À PROPOS DE L'AUTEURE
Thilde BARBONI est l'auteure de sept romans publiés en Belgique, en Suisse et à Paris. Trois de ses romans ont été traduits et publiés en allemand et en coréen. Traductrice et psychologue de formation, elle enseigne l'italien (littérature, histoire, traduction) à Mons (École d'interprètes Internationaux), et anime à Bruxelles des ateliers de psychologie de la traduction (Centre Européen de traduction littéraire). Elle est aussi critique littéraire pour l'émission « Avec vous partout » à la RTBF radio. -
Ayguesparse poète, Ayguesparse romancier, Ayguesparse critique ont longtemps occulté le nouvelliste, et cela méritait réparation. D'autant que les principales préoccupations de cet écrivain majeur (1900-1996) se retrouvent dans les trois recueils qu'il publia entre 1962 et 1985, dans son grand âge en somme. Il y brasse des récits glanés au fil de sa vie, on y décèle les retombées d'expériences historiques qu'il a traversées, comme la guerre d'Espagne ou le deuxième conflit mondial. L'écrivain engagé se devine, mais comme posté à la distance que suppose l'écriture à portée universelle.
Selon toute vraisemblance, Le partage des jours, La nuit de Polastri nous révèlent aussi la diversité de ses attentions, la vaste gamme de ses registres. Il a une visée principale: celle d'atteindre et de traduire la chair et l'âme de ses personnages, les ressorts de leurs passions, la forme de leurs rêves.
Quel que soit le rythme de la narration, précipité ou nonchalant, direct ou ambigu, le lecteur est toujours ramené à quelque équation fondamentale de l'existence, à un reflet de notre univers dérisoire et fascinant.
Tantôt drames de la misère quotidienne, tantôt contes lyriques, voire fantastiques, ces nouvelles sont celles d'un maître du genre, qui sous cette forme aussi se profile comme l'un des grands auteurs belges du vingtième siècle, seul au demeurant à l'avoir traversé quasiment de bout en bout. -
Sur la route du retour, je m'éloignais de son village fantôme. Le ciel reprenait son immense omniprésence. Qu'il fut étoilé ou embrasé par les feux rouges du couchant, il couvrait la vie, vaste, universelle et partagée. Ma voiture n'était plus qu'une coccinelle et je pouvais me perdre dans l'anonymat. Le lendemain s'emparait de ma pensée. Je récapitulais l'agenda, organisais l'emploi du temps, soupesais les promesses du jour, et le courant fragile des choses à venir se remettait en marche. Dans ce mouvement réel d'heures et de jours, le passé n'était pas aboli. Il ne s'était pas détérioré, l'ancien Luis pouvait réapparaître.
À PROPOS DE L'AUTEURE
Nicole Verschoore, née à Gand en Belgique, est docteur en philosophie et lettres. Boursière du Fonds national belge de Recherche scientifique et assistante à l'université de Gand, dès les années soixante-dix elle opte pour la presse quotidienne et publie toujours, entre autre, dans la Revue générale.
À Paris, Nicole Verschoore obtint pour son premier roman Le Maître du bourg (Gallimard 1994) le prix franco-belge de l'Association des Écrivains de langue française et, en mars 2008, à Bruxelles, le prix Michot de l'Académie royale de langue et de littérature françaises pour sa trilogie La Passion et les Hommes (Le Cri). -
Trois condisciples d'université aux parcours de vies très contrastés se retrouvent mêlés, quelques dizaines d'années plus tard, à l'assassinat d'une danseuse dans un bar à entraîneuses bruxellois, le Medusa.
Quels sont les liens entre Edgard Brandt, un célèbre et richissime avocat pénaliste, Grabowski, le patron pervers de la boîte de nuit et Antoine Maudet, un auteur en mal de succès ?
À la veille de sa mort, Brandt confie à Maudet le manuscrit de ses mémoires. Il y manque une cinquantaine de pages. Celles-ci parviennent mystérieusement à l'écrivain, au compte-gouttes et dans le désordre, sans qu'il en comprenne la raison.
Peu à peu, en y lisant les témoignages du nain Jérôme au passé douteux, homme lige de Grabowski, de José, le voyou recruteur du cabaret, et de Cloé, la tenancière, Maudet découvre dans ces feuillets oubliés des informations sur le crime. Pris au jeu, il mène l'enquête, accompagné par une jeune femme, Élise, qui travaille comme entraîneuse au Medusa depuis peu...
Profitant de l'aubaine, l'écrivain se saisit de l'histoire pour la transformer en roman. Il comprend alors avec effroi qu'il est lui-même lié de très près à l'affaire. De fictionnel, son roman dérive vers la chronique d'une réalité menaçante dans laquelle il se trouve piégé.
À PROPOS DE L'AUTEUR
JEAN-LOUIS DU ROY DE BLICQUY, banquier d'affaires dans une vie parallèle, partageant son temps entre la Suisse et la Belgique, est l'auteur de plusieurs romans, parus au Cri, dont :
o L'Argent du Bon Dieu
o Tirs
o D'un Sang bleu assez froid
o La Honte de Max Pélissier.
Roman haletant et prenant qui entraîne le lecteur au détour de surprises toujours plus étranges jusqu'à l'élucidation du crime... disons-le, à la manière de Simenon, avec qui l'auteur a aussi en commun d'avoir séjourné à Liège durant quelques années. -
Un essai littéraire sur l'une des figures de la littérature belge francophone
L'admiration, la vénération même de Gaston Compère pour Maurice Maeterlinck est un prodige en soi. À première vue, il ne devrait pas y avoir de rapport entre l'écriture économe, familière du silence de l'aîné et la faconde baroque de son disciple. Leur connivence ne se situe pas là, mais dans le pouvoir de percer à jour les mystères, d'explorer les confins du réel, de passer les miroirs.
L'un et l'autre ont été imprégnés par les sortilèges du romantisme allemand, ils savent traverser les apparences, nous entraîner dans une autre dimension. Compère a relevé cela très tôt dans l'oeuvre de Maeterlinck, au point de n'avoir de cesse, tout jeune, de le rencontrer et d'enfourcher sa motocyclette pour solliciter un entretien avec son idole dans le Midi de la France. Cette rencontre est l'un des fleurons de ce livre très différent de la thèse que Compère a par ailleurs consacrée au seul prix Nobel de littérature belge.
Ce livre-ci n'est pas moins savant, mais libéré des contraintes de l'académisme, il est un véritable essai au sens le plus noble du terme, un exercice d'admiration lucide, passionnée, d'une rare pénétration.
Riche de documentation, Gaston Compère nous offre une formidable référence biographique sur l'auteur récompensé par le Prix Nobel de littérature
A PROPOS DE L'AUTEUR
Gaston Compère, né dans le Condroz en 1929, docteur en philosophie et lettres, est un des grands écrivains d'expression française. Il a reçu en 1989 le Grand prix de Littérature de la francophonie. Outre ses romans (notamment chez Belfond), il a publié une biographie très remarquée de Maurice Maeterlinck (La Manufacture, 1989) et de nombreuses pièces de théâtre. Il est aussi poète et traducteur (Le Livre d'Heures de R. M. Rilke, Le Cri, 1989).
EXTRAIT
On peut tout comprendre des hommes engagés dans des événements qu'ils dominent ou qui les dépassent. Rien d'humain qui ne soit susceptible d'être compris. Maeterlinck l'a souvent souligné, et avec raison. Tel critique se voit invité d'écrire une monographie de Jacques Brel. Il ne connaît pas spécialement le chanteur. Il ne le goûte pas particulièrement. Il accepte. Pour diverses raisons, qui vont de l'argent à gagner au fait que tout homme, parce que homme, est digne d'intérêt. Il suffit de se sentir une vocation d'historien. L'historien, comme le souligne Fontenelle, « spectateur de toutes choses, indifférent et appliqué ». Maeterlinck, on ne peut guère dire qu'il ait éveillé de ces gens à sang froid pour qui, à la limite, tous les sujets se valent. Ni son oeuvre. Ni son oeuvre surtout. Les avis sont aussi variés que possible. -
« On pourrait prendre pour image de la puissance suggestive qu'a l'écriture de Tout est réel ici l'impact de la musique sur les choses, lors de l'étrange concert auquel assiste Jacques : les manteaux de fourrure y redeviennent les animaux qui ont servi à les fabriquer, les objets d'origine végétale retrouvent leur existence de plantes, les sièges de la salle se transforment en arbres. De même, tout semble s'animer dans ce livre, par l'effet des incessantes vibrations qu'y provoque l'analogie. Cette vitalité, la sensualité intense qui court à fleur de mot ne cesse de la renforcer : d'une page à l'autre ce ne sont que lumières palpables, frôlements des vagues, bouffées de chaleur dans la nuit ou gouttes de pluie sur la peau nue. Ou le vent qui passe entre les doigts et qui a la fraîcheur d'une pomme. Le vent qui vient du large, qui appelle au large. Comme si écrire, ici, c'était s'ouvrir aux quatre vents, franchir les frontières. Et tourner le dos à l'inerte et à la mort. » Paul Emond
À PROPOS DE L'AUTEUR
Paul Willems (Anvers, 1912-1997), écrivain et fils de l'écrivain Marie Gevers, a été élevé dans le domaine enchanté de Missembourg, non loin d'Anvers, dont l'univers n'a cessé de l'imprégner. Conseiller au palais des Beaux-Arts de Bruxelles (dont il fut jusqu'en 1982 le directeur-général), son activité d'organisateur culturel sera considérable, puisqu'il sera à la fois à l'origine des Jeunesses musicales, du volet culturel de l'Expo 58 ou du Festival Europalia. Il a débuté en littérature comme romancier, et l'on constate dès ses premiers livres, Tout est réel ici, L'Herbe qui tremble, Blessures, une capacité rare à débusquer, derrière les faits les plus apparement anodins, des développements insoupçonnés. Il se révéla par ailleurs un dramaturge d'une grande originalité, que la comparaison avec Maeterlinck ou l'évidente filiation avec le romantisme allemand ne suffit pas à résumer. Fréquemment joué dans les pays germaniques, il obtint en 1966 le prix Marzotto, la plus haute distinction internationale qui puisse échoir à un auteur dramatique. Il succéda à sa mère à l'Académie royale en 1977 et a été couronné en 1980 du prix quinquennal de Littérature française de Belgique. -
Extrait : « Les véritables souvenirs, les seuls qui survivent, les seuls qui ne vieillissent pas, les seuls qui soient enracinés, sont les souvenirs de l'enfance et de la première jeunesse. Jusqu'à la fin de nos jours, ils gardent la grâce, l'innocence, le velouté de leur naissance et ceux qui naissent contrefaits, malpropres, malheureux ou stupides tombent dans les ténèbres où ils rejoignent les souvenirs de l'âge mûr qui méritent rarement d'être recueillis. »
Comme le film des premières années se déroule dans la mémoire de celui qui est sur le point de quitter la vie, ces Bulles bleues apparaissent à Maeterlinck quelques mois avant son dernier appareillage. Elles s'imposent à lui, il ne les rédige pas, les dicte à sa femme au fil de ses souvenirs lointains. Et c'est tout un univers qui ressurgit de l'oubli, nimbé de poésie, mais précis comme des enluminures médiévales.
Maeterlinck n'idéalise pas ce qu'il se remémore. Il est quelquefois féroce, satirique, insolemment espiègle. Mais ce qu'il nous confie en toute simplicité, sans la moindre tentation d'autocélébration, c'est l'enfance d'un artiste qui deviendra poète, inspirera plasticiens et musiciens, sera l'un des pionniers de la modernité dont on mesure, plus encore aujourd'hui que jadis, quel découvreur il était.
Il est rare de pouvoir rejoindre avec une telle intimité la source de ce qui deviendrait un destin d'exception et une oeuvre d'une importance essentielle. Les Bulles bleues nous réservent cette grâce.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Maurice MAETERLINCK (Gand 1862-Nice 1949) est un des plus grand écrivains belges d'expression française. Il a obtenu le Prix Nobel en 1911. -
7 PIÈCES: Les Inconsolables (2004); Destin (2005); Anna (2006); Une rencontre (comme une autre) (2007); Une vie d'infortune (2008); Hôtel idéal (2009); Compartiment non-fumeurs (2009)
Les inconsolables :
Pour éviter d'attendre sous la pluie, quatre croque-morts et leur patron se retrouvent piégés au presbytère pendant la messe d'enterrement d'un important notable local. Ils tuent le temps en se racontant leur vie commune...
Entre vérités affligeantes et inventions aberrantes...
Destin :
Destin, c'est la rencontre de deux femmes. Dominique, une femme mûre qui croit connaître la vie, et Anna, une jeune femme qui sait ne rien connaître. Un soir en rentrant du travail, Dominique trouve Anna dans l'entrée de son appartement. Elle devrait la mettre à la porte de chez elle. Elle devrait appeler la police. Elle devrait avoir peur. Elle devrait courir chez le voisin... Elle l'accueille, l'écoute, la nourrit...
Anna :
Anna est une pièce de combat entre un frère et une soeur.
Un règlement de comptes.
Marco a créé le label « Anna Star », qui a transformé Anna en une vedette mondiale du show-biz. Suite à la mort de leur mère, ils se sont séparés.
Quatre ans plus tard, Anna revient. Mais le décalage entre leurs mondes a creusé un sillon infranchissable. Elle va détruire ce que Marco avait patiemment bâti durant leur séparation. Les dommages collatéraux sont irréversibles... et les deuils inévitables.
Une rencontre (comme une autre) :
Cette pièce nous plonge au coeur d'une rencontre improbable entre une femme qui vit avec ses certitudes depuis longtemps et un jeune homme qui n'accepte que l'instant présent.
Une vie d'infortune :
Voici l'histoire d'un homme sans nom. Un homme solitaire, méthodique et consciencieux, qui a appris son métier avec son père, comme un bon artisan. Un invisible qui accomplit ses contrats avec soin. Mais aussi un homme de principes, qui n'hésite pas à refuser certains objectifs.
Hôtel idéal :
Dans ce qu'on pourrait prendre pour la réception d'un ancien « grand » hôtel se trouvent Willis et Wallace qu'on pourrait prendre pour des réceptionnistes. Que font-ils dans cet hôtel ? Pourquoi occupent-ils ce lieu ? Ont-ils toujours été là ?
Nous sommes au coeur d'un affrontement dans lequel les mots sont des armes servant un questionnement perpétuel. Condamnés à parler, les deux personnages sont intégrés dans un processus qui empêche la moindre initiative. De dialogues absurdes en clients virtuels, ils avancent dans ce qu'ils pensent être la vraie vie.
Compartiment non-fumeurs :
Marco Bodoni est écrivain. Auteur de romans policiers aux tirages fabuleux !
Il veut se débarrasser de cette étiquette. Il veut être reconnu « à sa juste valeur ». Après un dernier polar, il passe à autre chose et se met à écrire uniquement pour le théâtre...
Un jour, lors d'un voyage international en train, une jeune femme vient squatter le compartiment qu'il a reservé. Elle est étudiante, elle écrit un mémoire sur... Marco Bodoni.
Leur rencontre n'est pas due au hasard. Mais qui a vraiment suivi l'autre ?
À PROPOS DE L'AUTEUR
Outre ses propres pièces, Fabrice Gardin a adapté Candide de Voltaire (Compagnie des Galeries, été 2002), L'assassin habite au 21 de S.-A. Steeman (Théâtre des Galeries, octobre/novembre 2008) et La Souricière d'Agatha Christie (Théâtre des Galeries, octobre 2009).
Avec Christian Lutz, il est l'auteur de deux romans, Peut-être rencontrerons-nous des pintades en route (éditions Le Cri, 2006) et Davies, la mort qui tue (éditions Le Cri, 2009). -
(Traduit de l'allemand par Alain Préaux)
Cette nouvelle de Theodor Storm, intitulée en allemand «Auf der Universität» (À l'Université), appartient à la période où son auteur habitait Heiligenstadt (1862). Elle se fonde sur un fait réel, le drame d'une jeune fille de tailleur, aussi ravissante que mystérieuse, désireuse de changer de classe sociale et de se hisser au rang de la moyenne bourgeoisie. Ce qui fascine en elle est d'abord et surtout son regard, une arme pour celle qui le possède et arrive à s'en servir.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Né le 14 septembre 1817 à Husum, petite ville du Slesvig, alors danois, Hans Theodor Storm était le fils aîné de l'avocat Johan Casimir Storm et de Lucie Woldsen. Son père, jugeant que le niveau des études secondaires à Husum n'était pas suffisant, l'envoya terminer son parcours scolaire au célèbre Katarineum de Lübeck (que devraient fréquenter également, mais quelques décennies plus tard, les frères Heinrich et Thomas Mann). Grâce à son ami Ferdinand Rse, il s'initia à la littérature allemande moderne et se montra surtout impressionné par les Lieder de Heinrich Heine, les oeuvres de Joseph von Eichendorff et le Faust de Goethe. -
D'abord le trou rond, aux bords roussis, dans la nappe... Adélia trouve très mal élevé qu'on écrase ses cigarettes à côté des cendriers. Et puis, quel désordre dans la salle à manger : assiettes sales, verres poisseux, chaises renversées même... Oh ! pas de doute, les amis de Jo - enfin de Luke, puisque c'est comme ça qu'ils l'appellent - ne sont pas des "gentlemen". Mais il y a pis. La grande malle en osier qu'ils ont transportée dans la chambre d'amis, au milieu de la nuit, eh bien, elle bouge ! Adélia y a jeté un oeil ce matin et pas d'erreur : quelque chose remue à l'intérieur. Quelque chose qui cherche à en sortir...
À PROPOS DE L'AUTEUR
Stanislas-André Steeman (Liège 1908 - Menton 1970) n'a que quinze ans lorsqu'il publie ses premiers textes dans la Revue Sincère. Un ans plus tard, il entre comme journaliste au quotidien La Nation belge. Après avoir écrit à quatre mains avec un collègue, il publie Péril en 1929, son premier livre en solo. La notoriété suit rapidement. En effet, Six hommes morts remporte le Grand prix du roman d'aventure en 1931. C'est dans ces années aussi qu'apparaît son héros favori, Wenceslas Vorobeïtchik (dit M. Wens). L'Assasin habite au 21 (1939) et Légitime Défense (1942) (sous le titre Quai des orfèvres) sont portés à l'écran par Henri-Georges Clouzot. Pas moins de treize films seront ainsi tirés de ses romans policiers, et son oeuvre traduite dans de nombreuses langues à travers le monde. Steeman est sans conteste, avec Agatha Christie et Georges Simenon, un des maîtres du genre. Il se distingue notamment par son humour, sa précision narrative et la finesse de ses analyses psychologiques.
À l'occasion des 100 ans de la naissance de Steeman, les éditions Le Cri publient, durant 2008, neuf chefs-d'oeuvre du maître du polar. -
Après 1984 de George Orwell ou Le meilleur des Mondes d'Aldous Huxley - auxquels on ne peut s'empêcher de penser -, Raymond Duesberg nous livre ces Grenouilles, véritable poème visionnaire de la cruauté, de l'érotisme... Mais c'est surtout, dans sa cohérence implacable, le monde de demain : Lémuria, une ville où semblent s'être réfugié les ultimes survivants de l'humanité, qui y vivent tapis dans des « cros », marqués en leur chair de maladies incurables, définis par des tâches grotesques et dérisoires, asservis à un régime dictatorial, à une religion sans amour, habités, cependant, par quelque obscure nostalgie...
Dans notre littérature trop quiète, Raymond Duesberg introduit cette violence précise et folle qui fut celle d'un autre visionnaire, cinq cents ans plus tôt, son compatriote Jérôme Bosch. Son écriture unique, surgissement magnifique et insolite, profuse, cocasse, révèle un de ces écrivains de la race des grands visionnaires.
Lors de sa publication en 1962, ce roman provoqua un véritable séïsme littéraire et une critique unanime, il fut un best-seller commercial. Nous nous devions de rééditer ce chef-d'oeuvre, dont le propos est plus que jamais d'actualité.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Raymond Duesberg, industriel retiré des affaires, vit à Bruxelles. Il est l'auteur d'un seul livre, mais quel livre ! -
Au bord du monde ; un film d'avant-guerre au cinéma Éden
Maxime Benoît-Jeannin
- Le Cri
- 10 Août 2021
- 9782871067092
Dans les semaines qui précèdent l'invasion de la Belgique, Joseph et Leni, deux écrivains, trouvent refuge dans un hôtel d'Ostende. Lui est autrichien, elle allemande, ils viennent de Paris et des hôtels de la rive gauche. Lui écrit beaucoup depuis plusieurs années et est alcoolique. Elle a publié un roman à succès dans l'Allemagne des débuts du nazisme et a vingt ans de moins que lui. À Ostende, leur histoire se cristallise et prend les accents d'un film d'avant-guerre avec tous ses excès romanesques. Une sorte d'hyperfilm naturaliste du samedi-soir...
Par ailleurs, le roman est entrecoupé de chapitres d'entretiens entre l'auteure Ursula Baum et un certain Franz, quarante ans après, à l'hôtel des Thermes d'Ostende. On découvre que tous deux se sont connus, mais à des âges différents, au cinéma Éden, à Saint-Dié, une petite ville de l'Est de la France.
Ainsi, comme il y a des romans dans le roman et des films dans le film, Au bord du Monde est un roman dans le film, et un roman du film, tout en étant un film du roman en train de se faire... On y vit, on croit y mourir mais on survit, ailleurs, dans une autre dimension, celle du cinéma comme monde plus réel que la vie et, en somme, plus désirable.
Serait-ce l'ombre alliée à la lumière du cinéma Éden sur l'écran de nos imaginaires ?
À PROPOS DE L'AUTEUR
Maxime Benoît-Jeannin, biographe, essayiste et romancier, est également scénariste. Il rend ici hommage au cinéma de sa jeunesse. Parmi ses livres récents, on peut citer Histoire de la Toison d'or (avec Pierre Houart), chronique du fameux ordre de chevalerie, et Mémoires d'un ténor égyptien, roman, tous deux parus aux Éditions Le Cri en 2006. -
Dans les salons de cénacles parisiens dont elle faisait tout de même partie, il arrivait à cette romancière de déclarer que Marcel Proust était, à ses yeux, un humoriste et qu'elle riait souvent aux larmes en le relisant. Autour d'elle, alors, un silence prudent s'installait, car il s'il est aisé et nécessaire de donner la réplique à des auteurs « arrivés », ce n'est pas à une dame, certes publiée mais peu connue en librairie, de porter des jugements... Autre maladresse, cette romancière s'embourbait davantage quand elle demandait à la cantonade des nouvelles de la petite phrase musicale de Vinteuil si chère à Charles Swann, ou bien quand elle rappelait avec enthousiasme les parlotes de la tante Léontine et de la géniale Françoise dans la fameuse chambre et le passage où Legrandin affirme au père de Marcel que Balbec est un désert, alors que madame de Cambremer - sa soeur - y vit fastueusement. Sans oublier le clan Verdurin et les salonards...
À PROPOS DE L'AUTEUR
Marie NICOLAÏ, romancière, adaptatrice, essayiste, a mené une activité soutenue auprès des Femmes Chefs d'Entreprises. Elle est, notamment, vice-présidente de l'Association des écrivains belges de langue française, membre administrateur de la Société royale protectrice de l'enfance, membre du comité de l'International P. E. N., sociétaire de la Société des gens de lettres (Bruxelles, Paris). Deux de ses romans, Une Dévotion (1999) et Les Feuilles bleues (2005), ont été publiés aux éditions Le Cri. -
Davies a une double vie : détective privé le jour, agent de la sureté de l'État la nuit. Davies a un don : le don de se placer au centre des situations les plus rocambolesques.
Engagé par le notaire Gentil - qui n'a de gentil que son nom - pour retrouver l'assassin de son client décédé, Davies doit combattre des terroristes internationaux tout en poursuivant des agents secrets qui en savent beaucoup trop... Une seule certitude : si Davies ne sauve pas la capitale de l'Europe de la menace terroriste, personne ne pourra le faire !
Au cours de cette aventure, nous faisons la connaissance de personnages pas très nets issus de la CIA, du Hamas et/ou du Mossad, le tout agrémenté d'une dose d'amour, d'humour noir, et d'une intrigue non conventionnelle.
Davies est parmi nous. Prenez garde en traversant !
À PROPOS DES AUTEURS
Fabrice Gardin associe dans son travail quotidien au Théâtre des Galeries la communication à sa passion du théâtre et de l'écriture. Il est l'auteur de Les Inconsolables (lecture-spectacle en mai 2004 au Théâtre du Parc), Destin (Théâtre du Méridien, octobre 2005, éditions Le Cri), Anna, Une rencontre comme une autre (La Samaritaine, avril 2007, éditions Le Cri), L'Hôtel idéal, Compartiment non-fumeurs et Une vie d'infortune (L'Arrière-Scène, octobre 2008). Il a adapté Candide de Voltaire (Compagnie des Galeries, été 2002) et L'assassin habite au 21 de S. -A. Steeman (Théâtre des Galeries, octobre/novembre 2008).
Christian Lutz est né à Léopoldville en 1954. Après un passage par les multiples réseaux du livre - de la librairie à la distribution en passant par l'imprimerie -, il fonde les éditions Le Cri en 1981. Il a été administrateur de la Foire internationale du Livre de Bruxelles de 1984 à 1992. Outre un roman écrit avec Fabrice Gardin, il est aussi l'auteur d'un roman historique, Marie ou la Renaissance (avec Arnaud de la Croix, Legrain, Bruxelles - rééd. Le Cri, Bruxelles, 2002) et d'une adaptation de Dracula de Bram Stoker (avec Denis Leddet).
Ensemble, ils ont publié Peut-être rencontrerons-nous des pintades en route (roman, Le Cri, 2006). -
Pérégrinations à l'époque du IIIe Reich
De l'Inde capiteuse des comptoirs français à l'atelier berlinois du sculpteur favori du IIIe Reich, en passant par un Paris mondain promis aux lâchetés de la collaboration, Roman Vanderloo, jeune homme que sa beauté expose, connaîtra tous les visages de la trahison, tous les corps du désir, avant de trouver, retrouver, celle qui incarnera pour lui le seul amour.
Une fabuleuse histoire d'amour sous fond de roman historique
À PROPOS DE L'AUTEUR
Yves-William Delzenne, acteur dès l'âge de seize ans, donne quelques années plus tard des récitals " poésie et musique " en compagnie de la pianiste Bernadette Notelet. Devenu galeriste, il est aussi le commissaire de diverses expositions d'Art contemporain. Poète (Le Polonais, Poèmes d'asnourpersans, Via Venezia, L'immortel bien-aimé), dramaturge (Les Désirables), nouvelliste (La Nostalgie batailleuse) et romancier (La Course des chevaux libres, Un Amour de fin du monde, Le Sourire d'Isabella, L'Orage, Les Tours de Dresde) ; sa personnalité mystérieuse très " fin de siècle ", moderne cependant, en rupture souvent, éclaire le paysage littéraire d'un jour singulier.
EXTRAIT
Le conservateur du musée Guimet l'avait retenu ; il y avait tant à faire, la guerre et le temps avaient mis tant de désordre dans le passé des civilisations extrême-orientales et puis, en ce qui concernait l'art du sud de l'Inde, tout était à revoir ; tel dieu local était donné à tort à une province étrangère, les étiquettes erronées pullulaient, des bodhisattvas étaient orphelins de dénomination et bien souvent couverts de poussière...
Roman s'était montré circonspect, à peine découragé.
- Vous qui connaissez si bien l'Inde elle-même, avait dit le conservateur en chef.
- Le Tamil Nadu surtout, avait rectifié Roman, et ce n'est pas toute l'Inde, loin s'en faut.
Il avait jeté un coup d'oeil sur sa montre-bracelet, sous la manchette de sa chemise que la poussière avait gâtée, en espérant ne rien laisser voir de son impatience qu'une longue journée dans le clair-obscur du musée justifiait pourtant. -
Récits d'apparence anodine qui, en quelques phrases assassines, rappellent les questions et la réflexion de l'être en devenir dans un monde trop humain : faut-il s'intégrer ? comprendre le mystère des victimes ? le mal et le bien faits à autrui ? la raison et le but des comportements ?
Grâce au silence de la solitude, mais aussi au rire, découvrons ici avec un personnage central l'efficacité libératrice d'une candeur plus tout à fait innocente...
À PROPOS DE L'AUTEURE
Nicole Verschoore, née à Gand en Belgique, est docteur en philosophie et lettres, anciennement boursière du Fonds national belge de Recherche scientifique, assistante à l'université de Gand. Elle publie régulièrement dans diverses revues. -
Manuel et anthologie de littérature belge à l'usage des classes terminales de l'enseignement secondaire
Paul Aron, Françoise Châtelain
- Le Cri
- 11 Février 2015
- 9782390010180
Enseigner la littérature belge de langue française dans l'enseignement secondaire est un objectif commun aux programmes de tous les réseaux. Mais pourquoi ? Et comment ? Telles sont les questions auxquelles répond ce manuel novateur destiné aux enseignants et aux élèves.
Les auteurs n'ont pas voulu écrire une nouvelle histoire de cette littérature, ni composer un recueil de morceaux choisis. Ils proposent des séquences et des « situations-problèmes » concrètes permettant aux élèves de s'approprier du savoir littéraire. Ils rassemblent à cette fin des textes connus et moins connus, des références, des suggestions, bref un matériau volontairement diversifié décliné en de multiples séquences d'apprentissage. Chaque extrait peut, à son tour, susciter des travaux personnels, tant en compréhension qu'en production, et faire l'objet de comptes rendus, de débats, ou être le point de départ d'une recherche personnelle ou en groupe.
Une approche originale pour permettre aux étudiants de secondaire de découvrir les auteurs de la littérature belge.
À PROPOS DES AUTEURS
Françoise Chatelain est licenciée en philologie romane (ULB) et prépare une thèse sur l'enseignement de la littérature française en Belgique francophone. Elle est professeur de français dans l'enseignement secondaire depuis trente ans.
Paul Aron est directeur de recherches au FNRS et professeur à l'Université libre de Bruxelles. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur l'histoire de la littérature belge et collaborateur de la revue Textyles.
EXTRAIT
L'enseignement de la littérature belge est mentionné dans tous les programmes de français du troisième degré des Humanités générales des différents réseaux de l'enseignement en Communauté française. Il ne fait pourtant pas l'objet d'une rubrique séparée. Des courants littéraires particulièrement féconds en Belgique, comme le symbolisme, et quelques auteurs, comme Maeterlinck ou Simenon, figurent sur les listes de références proposées. Mais comme l'objectif des « compétences terminales » en ce domaine privilégie les « références culturelles françaises, belges et européennes », rien ne permet de distinguer les productions littéraires selon le champ national où elles prennent sens, et rien non plus ne les inscrit dans l'histoire des formes, de la langue ou des genres, bref dans la tradition qui permet de les comprendre effectivement.
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La Belgique et le Congo (1885-1980) ; l'impact de la colonie sur la métropole
Guy Vanthemsche
- Le Cri
- 24 Février 2017
- 9782390010531
Quelle a été l'influence congolaise en Belgique ?
Ce volume de la Nouvelle Histoire de Belgique vient clore la série en présentant une vue d'ensemble (de 1885 à 1980) de l'impact du Congo sur la Belgique. En 1885, deux destins se sont croisés : celui d'une petite nation européenne, la Belgique, et celui d'une vaste région de l'Afrique centrale. Cette rencontre a été d'une importance capitale pour cette dernière puisque de ce choc est né le Congo, une des principales nations africaines actuelles. Si beaucoup de choses restent à dire sur le destin, à maints égards tragique, de ce grand pays africain, notre attention s'est également portée sur l'autre protagoniste de cette histoire.
Aussi curieux que cela puisse paraître, on s'est rarement penché sur les effets que l'aventure africaine a eus sur la Belgique. Il faut bien avouer que, hormis pour quelques spécialistes, la connaissance de la dimension africaine de l'histoire belge se résume bien souvent soit à des souvenirs personnels - pour celles et ceux qui ont participé à l'activité coloniale -, soit à des clichés et à des idées préconçues - pour les autres. Cette méconnaissance n'est évidemment pas étrangère à la passion qui imprègne régulièrement les réactions du grand public face à l'évocation d'événements historiques liés au passé colonial belge.
Ce livre nous aide dès lors à répondre à des questions essentielles sur les relations belgo-congolaises. Quel impact l'aventure africaine de la Belgique a-t-elle eu sur sa position sur l'échiquier international ? Quel rôle le Congo (colonial et postcolonial) a-t-il joué dans la politique intérieure belge ? Dans quelle mesure la vie économique de la Belgique a-t-elle été influencée par sa colonie, puis par le Congo indépendant ?
Un livre intéressant et documenté qui répond à des questions essentielles sur les relations belgo-congolaises.
EXTRAIT
La Belgique, jeune nation créée en 1830, participe à ce grand bouleversement. Dès le XIXe siècle, hommes d'affaires et missionnaires belges sillonnent la planète ; les premiers implantent des entreprises et exportent marchandises et capitaux, les seconds propagent la foi catholique. Toutefois, cette participation belge revêt aussi une dimension politique. La Belgique colonise de vastes régions au coeur de l'Afrique, bouleverse les sociétés qui y sont implantées depuis de nombreux siècles et crée une nouvelle entité politique appelée « Congo » - une entité qui, tant bien que mal et contre vents et marées, s'est maintenue jusqu'à ce jour. Un petit pays européen marque ainsi d'une profonde empreinte ce continent souvent qualifié de « noir » pour de mauvaises raisons. Mais on assiste aussi au phénomène inverse. Bien malgré lui, le Congo laisse une empreinte sur la Belgique : l'activité coloniale suscite des changements au sein même du pays colonisateur. Ces transformations - l'impact de la colonie sur la métropole - constituent l'objet de ce livre.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Guy Vanthemsche, professeur d'histoire contemporaine à la Vrije Universiteit Brussel, a publié plusieurs ouvrages concernant l'économie et la société belges du XXe siècle. Ce domaine de recherche l'a amené à s'intéresser également à l'histoire coloniale. -
Prudence. Le décor d'une vie active est un grand échiquier, domaine de l'intelligence et des erreurs, de manoeuvres habiles, souvent ratées. Politiques, financières, diplomatiques, toutes sont tributaires de l'imprévu.
Et les pions ?
Dans ce monde d'hier qui est déjà celui de demain, ils sont deux à avoir joué et observé. Le climat spirituel de leur dialogue n'exclut ni le rire, ni les plaisirs, ni même celui de l'autodérision.
Imprégnée de quotidien, d'aventure et de charme, la rencontre recrée une épopée individuelle où le romanesque n'écarte pas la vérité. Un siècle s'étend entre les premiers souvenirs et le dernier mot. Notre siècle.
À PROPOS DE L'AUTEURE
Nicole Verschoore, née à Gand en Belgique, est docteur en philosophie et lettres. Boursière du Fonds national belge de Recherche scientifique et assistante à l'université de Gand, dès les années soixante-dix elle opte pour la presse quotidienne et publie toujours, entre autre, dans la Revue générale.
Autobiographie d'un siècle est son septième ouvrage, dont six ont parus aux éditions Le Cri. À Paris, Nicole Verschoore obtint pour son premier roman Le Maître du bourg (Gallimard 1994) le prix franco-belge de l'Association des Écrivains de langue française et, en mars 2008, à Bruxelles, le prix Michot de l'Académie royale de langue et de littérature françaises pour sa trilogie La Passion et les Hommes (Le Cri). -
"Monsieur le préfet de police, je vous préviens qu'un crime sera commis demain dans le XVIIe arrondissement. Signé : Le Furet."
Des lettres de ce genre, la police en reçoit des dizaines. Elles échouent dans la corbeille à papiers et on n'en parle plus. À moins que... À moins qu'un assassinat ne soit effectivement commis dans le XVIIe arrondissement... Simple coïncidence ? Peut-être... Pourtant, lorsque le Furet récidive, sa lettre est examinée d'un peu plus près. Cette fois, c'est le XVIe qui est visé. Et cette fois encore, le Furet a vu juste. Trop bien informé pour être honnête, le Furet. Il faut le coincer avant que la population de la capitale ne soit décimée...
À PROPOS DE L'AUTEUR
Stanislas-André Steeman (Liège 1908 - Menton 1970) n'a que quinze ans lorsqu'il publie ses premiers textes dans la Revue Sincère. Un ans plus tard, il entre comme journaliste au quotidien La Nation belge. Après avoir écrit à quatre mains avec un collègue, il publie Péril en 1929, son premier livre en solo. La notoriété suit rapidement. En effet, Six hommes morts remporte le Grand prix du roman d'aventure en 1931. C'est dans ces années aussi qu'apparaît son héros favori, Wenceslas Vorobeïtchik (dit M. Wens). L'Assasin habite au 21 (1939) et Légitime Défense (1942) (sous le titre Quai des orfèvres) sont portés à l'écran par Henri-Georges Clouzot. Pas moins de treize films seront ainsi tirés de ses romans policiers, et son oeuvre traduite dans de nombreuses langues à travers le monde. Steeman est sans conteste, avec Agatha Christie et Georges Simenon, un des maîtres du genre. Il se distingue notamment par son humour, sa précision narrative et la finesse de ses analyses psychologiques.
À l'occasion des 100 ans de la naissance de Steeman, les éditions Le Cri publient, en 2008, neuf chefs-d'oeuvre du maître du polar. -
L'Orbieu se traverse à gué, ensuite, c'est la montée difficile par un sentier large qui permet le passage des forestiers et de leur matériel. Une sorte de montée aux cieux en beauté graduelle : les Corbières, cela se distille, les splendeurs ne vous sont pas assénées comme à la Côte d'Azur où, les constructions mises à part, on ne peut que s'extasier. Une forêt de chênes verts ébréchée en dissimule une autre, unie et drue, nourrie d'humus, les samares, akènes volants qui, dirait-on, savent où se déposer, forêt comme hissée vers des sommets, lesquels, quand il a neigé, sont blanchis pour toujours. Ce blanc et ce vert nous escortent sans que jamais la pierre ne les déshonore ou ne les détrône, hormis quelque château-fort, délité comme il se doit, mémoire des hommes, rappel de la peur des uns pour les autres et de leur vigilance forcenée... On marchait d'un bon pas ; chemin faisant, je me suis bien gardée de signaler à Charles l'appellation de la moindre brindille : il préfère ne pas savoir, il me traite de pédante dès que je cite ; alors, l'arbuste mahonia, l'herbe rue, la lentisque, le cade pointu, le négunda - qui croît au bord de l'Orbieu - ou le genêt à deux faces, bouche cousue, ma fille, le grand homme apprécie le mystère, bien que ses reportages, il les truffait de précisions fatigantes. Oui mais c'était de l'exotisme. Nécessaire à la compréhension de millions de téléspectateurs. Tandis que moi, je compte pour du beurre ! Quand on grimpe, comme nous le faisons, on la boucle ! ...
À PROPOS DE L'AUTEURE
Marie NICOLAÏ est choisie toute jeune par Yves Allégret pour jouer dans Félicie Nanteuil aux côtés de Micheline Presle et de Louis Jourdan. Romancière, adaptatrice, essayiste, elle a mené par ailleurs une activité soutenue auprès des Femmes Chefs d'Entreprises ; dans le domaine de l'audio-visuel avec Femmes dans le monde, dont elle est titulaire, et au coeur du Groupe du roman. Elle est aujourd'hui vice-présidente de l'Association des écrivains belges de langue française, membre administrateur de la Société royale protectrice de l'enfance, membre du comité de l'International P.E.N., sociétaire de la Société des gens de lettres (Bruxelles, Paris).