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Sciences & Techniques
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Une histoire de l'ergot de seigle : du mal des ardents au LSD
Jean Vitaux
- PUF
- Hors collection
- 24 Mai 2023
- 9782130842842
L'ergot de seigle est un champignon parasite du seigle responsable de la mort de millions d'être humains au cours des siècles. Son ingestion dans le pain contaminé est à l'origine d'ergotisme aux formes gangréneuse, convulsive mais aussi psychiatrique et obstétricale. Connu dès le Moyen Âge sous le nom de « mal des Ardents » ou « feu de Saint-Antoine », la dernière grande épidémie fut la gangrène des Solognots en 1709. Au Moyen Âge, l'ergotisme fut attribué à la colère divine et on invoqua Saint-Antoine pour la guérir. Sa toxicité fut identifiée au XVIIIe siècle et sa nature mycologique au XIXe siècle. Au XXe siècle, on identifia ses principes actifs dont sont issus des médicaments et une drogue psychoactive redoutable, le L.S.D. L'ergotisme a été incriminé dans de nombreux phénomènes historiques, des mystères d'Eleusis à la sorcellerie et aux possessions diaboliques. Cette mycotoxicose fut la pire des intoxications alimentaires, actuellement quasi-disparue, mais impossible à éradiquer définitivement.
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Le cauchemar de Promethée : les sciences et leurs limites
Giuseppe Longo
- PUF
- Hors collection
- 31 Mai 2023
- 9782130843092
Ce livre tisse un fil qui traverse les sciences exactes et les sciences de la nature du point de vue de l'histoire de leurs concepts, mais aussi des visions du monde qu'elles rendent possibles, des mathématiques de la Gre?ce classique jusqu'a? leurs applications a? l'intelligence artificielle et à la biologie contemporaines. Ces deux dernie?res disciplines ont e?te? profonde?ment marque?es par des notions d'origine mathe?matique, en particulier celles de calcul, d'information et de programme. Ce qui permet de comprendre leur genèse est le « tournant linguistique » qui a marque? les fondements des mathe?matiques au XXe sie?cle : tout serait finalement une affaire de signes, à la fois alphabe?tiques et nume?riques, combinés selon des re?gles elles-mêmes conçues comme suites de signes formant des programmes. Pourtant, les limites de cette approche computationnelle sont aujourd'hui patentes du fait de l'avancement des sciences elles-mêmes : le livre propose des alternatives en reconstruisant les gestes fondateurs du savoir qui sont à l'origine de notre culture scientifique.
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Les émotions humaines sont non seulement des phénomènes organiques, dotés d'un « avantage adaptatif », mais aussi des phénomènes biologiques transformés par un environnement social et culturel. Les recherches actuelles en neurosciences des émotions expliquent bien la composante biologique, mais prennent peu en considération la façon dont un milieu socio-culturel peut l'imprégner. Elles s'inspirent de la théorie de Darwin, tout en prêtant peu d'attention à l'un des principes auxquels celui-ci rapportait l'expression des émotions chez l'homme et les animaux : « l'association d'habitudes utiles ». Cet ouvrage présente et discute les principales approches actuelles en neurosciences des émotions. Il tente de définir précisément les limites de ce qu'elles peuvent nous apprendre. Il pointe le caractère problématique de certains de leurs présupposés, en particulier leur propension à amalgamer le vocabulaire psychologique ordinaire, dont relève la notion d'émotion, et celui des sciences naturelles. Il s'applique enfin à penser à nouveaux frais l'« avantage adaptatif » des émotions humaines, et à expliquer, à l'aide d'une théorie des habitudes émotionnelles, la capacité d'un environnement culturel à pénétrer la dimension organique de ces émotions.
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Cet ouvrage explore la complexité et la richesse de l'événement de la naissance, la diversité des approches sociales et culturelles, la force des enjeux qui en découlent, qu'ils soient psychiques ou politiques. Comment se déroule une naissance, quels soins l'entourent, la précèdent, la prolongent, l'accompagnent ? Quels sont ceux et celles, parents, soignants, figures médicales ou symboliques, mythologiques ou magiques, qui participent à la naissance ou à la renaissance d'un individu ? Autour du paradigme de la naissance, se croisent d'anciennes questions et de véritables défis contemporains autour de la conception et de la fabrication des enfants. Que nous apprennent ceux qui accueillent les nouveau-nés et secondent leurs parents, mais aussi ceux qui entendent dans la souffrance d'un adolescent ou d'un adulte la douleur d'une impossible naissance à soi ?
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Les racines historiques de notre crise écologique
Lynn T. White
- PUF
- Classiques de l'écologie
- 20 Février 2019
- 9782130813262
Quelles sont les racines historiques du cataclysme écologique qui se prépare ? Lynn White est allé les trouver dans le puits culturel de l'Occident : le christianisme anthropocentré porte les gènes de l'accaparement et de la destruction de la planète. Sa conférence à l'origine de ce texte a été prononcée le 26 décembre 1966 à Washington, devant l'assemblée annuelle de l'American Association for the Advancement of Science. L'ouvrage s'ouvre sur une introduction de Dominique Bourg à l'article célèbre de Lynn White, repris par la prestigieuse revue Science en mars 1967. Il s'agit de faire comprendre aux lecteurs l'importance de cet article, qui fonde et inaugure la mise en relation de la religion et de l'économie, relation qui inspirera nombre de penseurs contemporains de l'écologie. La deuxième partie n'est autre qu'une traduction du texte par Jacques Grinevald. La troisième partie, par Dominique Bourg, retrace l'histoire des débats critiques auxquels cet article a donné lieu depuis cinquante ans. L'apport de Lynn White est ainsi circonscrit et discuté, et en un sens prolongé.
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Paru en 1968, Tragedy of the commons est ici pour la première fois traduit dans son intégralité. Garrett Hardin y montre comment une situation de libre accès à une ressource limitée, et pour laquelle la demande est forte, mène inévitablement à sa surexploitation et à sa disparition. Dans une telle situation, le progrès technique devient alors un accélérateur d'épuisement irréversible, et non plus une réponse à un problème. Il apparaît alors - et c'est pour ainsi dire pour la première fois - que certains problèmes ne disposent d'aucune solution technologique, et que les biens communs demandent une gestion et une législation particulières devenues urgentes.
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Cette plongée au coeur de la pratique médicale permet de traiter de la matière brute de l'expérience du clinicien, aux prises avec une réalité critique dans laquelle il doit agir. Tension vers la créativité quand elle stimule l'intelligence pratique, l'incertitude peut aussi précipiter la pratique dans l'excès technique standardisé. Refusant la dichotomie stérile entre science et art, cet ouvrage décrit la clinique comme un ensemble de gestes et de paroles ajustés à une situation singulière, expression d'un savoir-y-faire qui incorpore l'éthique comme tact. Le traitement du corps est indissociable de l'accueil de la parole, la confiance inséparable de l'absence de garantie, l'autonomie du patient insécable de la liberté du médecin.
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La violence des tensions liées à la situation, malcommode pour le médecin et sidérante pour le patient, d'une annonce de maladie, marque bien souvent le véritable début de la maladie pour le patient et fragilise la relation médicale. Elle est d'autant plus choquante que ce sont ici les mots, qu'on oppose habituellement à la violence, qui ont des effets délétères. Cela explique que la maladie puisse être mal annoncée, ajoutant au mal déjà présent. Il s'agit alors de rappeler que le langage a bien une origine éthique : on parle à autrui dans la perspective d'une sollicitude pour lui. Annoncer demande de renouer sans cesse avec cette origine et exige un engagement à chaque fois renouvelé du médecin, qui doit lui-même être soutenu dans cette épreuve.
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L'écologie intégrale ; pour une société permacirculaire
Christian Arnsperger, Dominique Bourg
- PUF
- Ecologie en questions (L')
- 4 Octobre 2017
- 9782130800194
La transition numérique mondiale s'accélère tandis que la transition écologique, au mieux, marque le pas. Cette situation ne sera pas longtemps soutenable. Il importe de se donner le plus rapidement possible un objectif collectif qui corresponde enfin à ce qu'exige l'état de dégradation du système-Terre. Comment concilier une empreinte écologique radicalement réduite avec la pluralité actuelle de nos sociétés et de leur tissu économique ?La réponse se trouve du côté d'une économie permacirculaire : le respect strict des limites planétaires exige, pour les pays riches, des métabolismes circulaires, mais aussi une réduction nette du substrat matériel de leurs activités - donc une décroissance - et une ouverture à l'expérimentation technologique et sociale la plus large possible. Cet ouvrage propose un cadre politique et éthique détaillé visant à bâtir progressivement, dans le respect du pluralisme moderne, une économie authentiquement durable.
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L'univers peut-il être un objet scientifique ? La question s'est souvent posée. Ne représente-t-il pas un objet singulier parmi tous ceux que les scientifiques étudient ? Il est unique, inobservable dans sa totalité et constitue le cadre au sein duquel se situent tous les autres objets. À la suite de la consécration du modèle du big bang, au milieu des années 1960, la cosmologie a quand même fini par être considérée, par la plupart des chercheurs, comme une discipline scientifique à part entière. Mais cette reconnaissance n'a pas éliminé toutes les interrogations à son sujet. En outre, dès le début des années 1980, le concept d'univers a reperdu un peu de sa clarté avec l'introduction du celui de multivers qui est, quant à lui, resté relativement obscur. Aussi est-on en droit de s'interroger sur le statut de ces deux concepts d'univers et de multivers. Représentent-ils des objets qui existent ? Ou sont-ils uniquement des fictions heuristiques qui nous permettent de donner du sens à nos observations du ciel ?
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Les possibilités en matière de prédiction génétique, ouvertes par les technologies biomédicales, suscitent à la fois espoir et inquiétude. Elles soulèvent également d'importants enjeux subjectifs car elles interrogent profondément notre rapport à l'origine et notre conception du possible. François Ansermet s'appuie à la fois sur les questions cliniques suscitées par l'usage de la prédiction génétique et sur des références littéraires et mythologiques pour interroger les bouleversements produits et ouvrir une réflexion sur l'impact de ces avancées biotechnologiques. Ce que révèle la clinique, c'est que l'origine peut sans cesse être rejouée dans les tourbillons du devenir. L'enfant ne cesse de s'inventer à travers ses propres réponses, singulières et inattendues. Entre le passé et le futur, la béance du présent offre à chaque sujet la possibilité d'un acte qui l'amène au-delà de ce qui avait été prédit. L'enfant, par ses choix, résiste à ce qui le détermine : son devenir reste imprévisible. Mais du mythe de l'oracle aux cas les plus contemporains de prédiction génétique, l'enfant à naître, dès lors qu'une société prétend le « prédire », nous oblige à une vigilance critique sur le statut des possibles aujourd'hui.
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Faire face à l'effondrement ; politique de la catastrophe
Luc Semal
- PUF
- Ecologie en questions (L')
- 13 Mars 2019
- 9782130818748
Un vent de catastrophisme souffle aujourd'hui sur les mobilisations écologistes, et notamment sur sa jeunesse. Parce que nous n'avons pas su nous adapter, l'effondrement à moyen terme de nos sociétés s'est transformé en quasi-certitude. La perspective catastrophiste est loin d'être anodine. Elle fait partie intégrante des théories et des mobilisations écologistes depuis un demi-siècle. Et loin de déboucher nécessairement sur une rhétorique sacrificielle, elle peut constituer un aiguillon démocratique pour aider un collectif à réagencer ses théories, ses pratiques et ses projets politiques dans un sens plus compatible avec la réalité du contexte écologique et matériel qui s'annonce. Elle pourrait enfin permettre aux démocraties modernes de se réinventer par la formulation d'un projet qui, sans renoncer aux idéaux de liberté et d'égalité, prendrait en revanche ses distances avec son imaginaire trop continuiste, dans une forme - à ce jour inexistante - de démocratie post-pétrole et post-croissance.
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Cet ouvrage rend compte de la querelle qui oppose depuis l'Antiquité partisans et contempteurs du végétarisme. Alors que les débats faisaient rage entre les pythagoriciens, notamment, et les stoïciens à propos du droit qu'ont les hommes d'user des animaux et de leurs chairs, l'Église imposa très tôt aux fidèles de ne rejeter aucune nourriture, hors des périodes dites maigres, sous peine d'excommunication. Il faudra attendre les Lumières pour que « renaissent » le végétarisme et l'idée d'un éventuel droit des bêtes à ne pas être pas tuées et mangées par les hommes. Les principales figures de l'éthique animale qui s'inscrivent dans ce sillage prônent aujourd'hui le « véganisme », c'est-à-dire la fin de toutes les formes que peut prendre l'exploitation des animaux, et tout particulièrement l'élevage. De telles positions suscitent des réactions hostiles de la part des industriels, mais aussi des philosophes se revendiquant de l'humanisme. Selon ces derniers, l'intérêt que suscite le mode de vie végane témoignerait même du déclin des valeurs occidentales.
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L'impossible dialogue ; sciences et religions
Yves Gingras
- PUF
- Hors collection
- 16 Mars 2016
- 9782130748441
Le 5 mars 1616, un décret de la Congrégation de l'Index annonçait officiellement la condamnation des idées de Copernic sur le mouvement de la Terre. Cette censure ecclésiastique est devenue l'emblème d'une négation de l'autonomie de la recherche scientifique par les dogmes religieux. Aujourd'hui, la question des relations entre sciences et religions et des appels au « dialogue » entre ces deux domaines pourtant si éloignés par leurs objets et leurs méthodes refait surface.Le thème du conflit a dominé les débats qui ont opposé depuis le XVIIe siècle les savants aux autorités religieuses sur des questions d'astronomie, de géologie, d'histoire naturelle ou sur l'origine de l'homme et des religions. Cet essai prend le contre-pied du courant actuellement dominant chez les historiens des sciences qui minimise les conflits les plus connus entre sciences et religions et propose une version oecuménique et édulcorée de l'histoire des rapports entre deux institutions, dont chacune tente d'imposer sa vision du monde, l'une fondée sur la nature, l'autre sur le surnaturel.
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Qu'est-ce que l'Homme ? Voilà la question fondamentale qui nous agite. D'où venons-nous, quelles sont nos racines ?SOMMAIREPréface de Yves CoppensI -- La création de l'homme : Les mythes fondateurs -- Mythes et religions de l'Occident -- Mythes et voies d'éveil de l'Asie -- La science -- La Genèse et les certitudes de la chrétientéII -- Un certain doute : Géologie et histoire de la Terre -- Fossiles et histoire de la vie -- L'Homme, diversité mais surtout pas d'histoire ! III -- Histoires naturelles : Transformisme et catastrophisme -- L'uniformitarisme -- L'évolutionnisme -- L'origine de l'Homme -- Le chaînon manquant -- La diversité humaine et la notion de race -- La nuit des temps IV -- Datation relative et datation absolue : Les premières chronologies -- Radioactivité et âge de la Terre -- Techniques radiométriques de datation -- Autres méthodes de datation -- Les grands âges de la Terre et de la vieV -- L'espèce humaine en famille : L'Homme tel qu'en lui-même -- L'Homme remis en place -- Un grand singe pas comme les autres -- Bébé d'homme et bébé de singe -- Les chromosomes ont de la mémoire -- Anthropologie moléculaire -- Petites causes, grands effetsVI -- Les grands ancêtres : Les vieux singes du Faypum -- Proconsul et les premiers hominoïdes africains -- Ouverture sur l'Eurasie -- Retour en Afrique, la fracture -- Comment devenir un singe verticalVII -- Le singe du sud et l'homme habile : Un berceau africain pour l"humanité -- Les trois Australopithèques -- Les Australopithèques graciles -- Les Australopithèques robustes -- Station érigée et "Rubicon" cérébral -- Le premier homme, Homo habilisVIII -- Aux quatre coins du monde -- Les gens du voyage -- Les Homo erectus classiques -- Les hommes-charnière -- Des hommes et des climatsIX -- L'homme européen de Néandertal et ses cousins exotiques : Trop vilain pour être un homme -- Caricature et protrait robot -- L'homme qui venait du froid -- Un européen très spécial -- Vie sociale, outillage et culture -- Les cousins exotiques -- Partis sans laisser d'adresseX -- Les voies de la sagesse : Les premiers Homo sapiens -- Totem monocentriste et Arche de Noé -- Candélabre et dents en pelle -- L'évolution réticulée -- Mise en scène pour un Homme nouveau -- Le Paléolithique supérieurXI -- Homo communicans : La prise de conscience néolithique -- La mémoire génétique de l'humanité -- La neuromémoire individuelle -- La mémoire collective externeIndex
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L'eugenisme, la science et le droit
Bachelard-Jobard C.
- PUF
- Partage du savoir
- 1 Juillet 2014
- 9782130638506
Catherine Bachelard-Jobard a choisi une approche pluridisciplinaire afin de comprendre, sans aucun manichéisme, si notre société est réellement en marche vers l'eugénisme. En d'autres termes, sommes-nous en train de nous diriger vers un monde d'enfants parfaits procédant de la sélection pré-natale, décidée par les parents et autorisée par la loi ? Les parents peuvent-ils encore choisir de mettre au monde un enfant différent ? Enfin, les barrières posées par le législateur aux désirs individuels sont-elles suffisantes ? C'est ce débat passionnant que l'auteur se propose d'éclairer, à la lumière des origines historiques de ce problème, dans un ouvrage de référence.
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La mort et le soin, autour de Vladimit Jankélévitch
Elodie Lemoine, Jean-Philippe Pierron
- PUF
- Questions de soin
- 4 Mai 2016
- 9782130785590
En 1966, Vladimir Jankélévitch a proposé d'examiner l'indomptable sujet de la mort, en tentant d'en proposer une approche restituant les éléments d'une pensée avant, pendant et après la mort. Les soins palliatifs, en tant qu'ils accompagnent toujours singulièrement des existences en fin de vie, doivent composer quotidiennement avec l'incertitude devant laquelle nous installe la question mortelle. Aidés des enjeux développés par le philosophe, les différents textes présents dans cet ouvrage proposent chacun à leur façon, un regard sur cette question délicate de la fin de vie, quand il s'agit de l'interroger, de la penser et surtout de l'accompagner.
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Faust ; le diable et la science
Augusto Forti
- PUF
- Science histoire et société
- 10 Mai 2017
- 9782130795971
Le personnage de Faust trouve ses origines dans une Allemagne tourmentée, dans laquelle nombre de libres penseurs sont accusés par l'Église de pactiser avec le diable. Et si Christopher Marlowe s'est inspiré de la figure du nécromant du XVIe siècle, son Faust, l'original, est avant tout un bourgeois inventif, opportuniste, individualiste, désireux d'entreprendre, curieux de découvrir les lois du monde, prêt à se vendre au diable pour savoir, pouvoir et aventures galantes, le tout sous le signe du doute et de la précarité de la condition humaine. Partant, il incarne l'homme européen, assoiffé de connaissances et de sciences, sur fond d'essor de la bourgeoisie, de développement du théâtre élisabéthain, de conflits religieux, d'athéisme déguisé et de diverses activités d'espion et de faussaire. Pour qui sait les voir, le texte de Marlowe comporte des allusions aux savants, principalement Roger Bacon et Pietro d'Abano, liés aux théories d'Averroès, peut-être à Giordano Bruno, c'est-à-dire à une pensée scientifique libérée de la théologie. Raconter les histoires de ces savants permet de relire le Faust d'un point de vue renouvelé et original, et de méditer sur les autres figures faustiennes (chez Goethe, Thomas Mann, Spengler, Boulgakov) qui marquent la décadence de notre société contemporaine - la fin du rêve faustien ?
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Soin du corps, soin de soi
Jean-christophe Mino
- PUF
- Questions de soin
- 1 Septembre 2018
- 9782130811565
Le corps, centre névralgique de notre vitalité, conditionne l'ensemble de notre vécu. De fait, qu'est-ce que la maladie, si ce n'est l'entrave de notre puissance d'agir, une atteinte directe à notre « corporéité » ? En parallèle de l'approche classique sur le traitement médical, l'ouvrage développe une nouvelle théorie, s'appuyant sur de nombreuses recherches scientifiques, autour des bienfaits de l'activité physique adaptée, afin de lutter contre les pathologies et les conséquences du vieillissement. Bien plus qu'une simple méthode pour réparer un « corps machine », l'activité physique adaptée permet de saisir la santé comme l'expérience d'un « corps vivant », à la fois individuelle et singulière. Ainsi par-delà ses vertus thérapeutiques, le programme d'APA offre aux patients la possibilité de retrouver le sentiment d'unité et de complétude, abîmé par la maladie.
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L'analyse philosophique d'un chef d'oeuvre d'Akira Kurosawa, Barberousse (1965), qui conte la formation clinique d'un jeune médecin, montre que l'essence de la médecine réside dans le soin, celui-ci comprenant tout autant la compréhension et l'accompagnement des malades que la lutte contre les maladies. Barberousse rappelle aussi que le soin demande d'écouter les récits de vie des malades et de porter attention, selon les termes du philosophe Georges Canguilhem, à la subjectivité de leur expérience vécue. Dès lors, c'est plus largement l'apport de la narration et de la fiction cinématographiques à la formation et à la réflexion éthique de nos futurs médecins et professionnels de santé qui est démontré. L'ouvrage plaide pour une rénovation de la formation médicale dans laquelle cinéma et philosophie s'allieraient pour interroger les pratiques et les relations médicales et pour mieux cerner les fins, les valeurs et les difficultés du soin. Cinéma et philosophie peuvent aider les soignants à imaginer l'histoire et la vie des malades, à les regarder non seulement comme des patients mais aussi comme des sujets psychiques, politiques et sociaux et, dans cette rencontre, à s'exercer à se projeter eux-mêmes en situation de malades.
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Art médical et normalisation du soin ; le médecin automatisé
Julien Dumesnil
- PUF
- Souffrance et théorie
- 20 Avril 2015
- 9782130742036
À l'instar d'autres branches professionnelles, le monde des soignants souffre de réformes managériales engagées depuis plusieurs décennies par les pouvoirs publics. Mais il pâtit aussi des évolutions de la société, telles que la judiciarisation des rapports sociaux entre les soignants et les usagers ou encore de la montée d'un « consumérisme médical ». L'analyse nous montre que des logiques cohérentes sont à l'oeuvre derrière ces différentes évolutions. Il s'agit de logiques de standardisation censées nous « sécuriser », de la réaffirmation du risque zéro comme objectif ou du principe de précaution comme méthode. La science et l'objectivité sont alors présentées comme des réponses rassurantes face aux vicissitudes de la maladie ou aux difficultés du soin. Il y a ici une méconnaissance profonde du débat épistémologique sur la nature de la maladie ou de la thérapeutique dont les principaux arguments sont ici récapitulés.
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En médecine, la technique est souvent opposée à la relation, en particulier en réanimation et soins intensifs. Cet ouvrage montre que les termes de cette opposition doivent être reposés grâce à une analyse de l'approche du malade au sein d'une unité de soins intensifs. Celle-ci est caractérisée au quotidien par la manière d'agencer un ensemble de tâches : attitude générale, disponibilité, manière de se comporter, de mener l'examen clinique et les examens complémentaires, d'interroger et d'écouter, d'être attentif (ou non) à leur expérience, de répondre et expliquer (ou non), de prendre en compte leur point de vue, d'organiser les décisions, d'éviter de nuire, de prescrire certains traitements, de mettre en oeuvre les gestes sur le corps etc. Ainsi, l'orientation des pratiques techniques à l'égard des patients apparaît comme le fruit d'un véritable travail visant à personnaliser (ou non) les soins. Ces pratiques ne s'inscrivent pas dans le registre d'être « bon » ou « gentil », elles s'ancrent dans l'exercice même du métier et sont constitutives de la professionnalité. Bien différentes d'un supplément d'âme, elles permettent de réaliser l'équilibre qui caractérise l'activité soignante entre objectivation, activisme et compassion.
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Cet ouvrage prend au sérieux le concept de « société du risque » d'Ulrich Beck (1986) et s'interroge sur ce que nous avons appris depuis les années 1980.Quelle est la réalité des changements qui ont eu cours dans les années 1970-80 ? A-t-on assisté à une montée générale des incertitudes liées au processus de modernisation, à une prise de conscience collective de la vulnérabilité des sociétés contemporaines, ou au passage d'une société du progrès à une société du risque où l'on sait le caractère fondamentalement ambivalent des changements scientifiques et techniques ? Si ces années ont été celles d'une prise de conscience des dégâts du « progrès », comment expliquer le tournant néo-libéral qui l'ont accompagnée et dont les effets dévastateurs se déroulent sous nos yeux? Les questions abordées sont également réflexives. Que peut-on dire de l'emprise de la notion de risque en sciences sociales, des approches qu'elle a permises, des objets qu'elle a rendus visibles. Mais aussi des objets qu'elle contribue à invisibiliser. Les « nouveaux risques » ne masquent-ils pas des risques plus anciens comme les risques sociaux? Quelle est la politique de la connaissance liée au concept de société du risque? La notion de risques a-t-elle ouvert de nouveaux horizons et lesquels?
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L'anthropocène rend la Cité des hommes vulnérable, avec un dérèglement climatique qui globalise les risques de guerres civiles et de catastrophes environnementales. En à peine quelques siècles, la Modernité, qui a fait de l'accumulation sans fin de l'excédent d'énergie la solution pour durer dans la paix, a trahi sa promesse, et éviter l'effondrement de notre civilisation est à présent une urgence collective. Or, la Modernité était déjà une réponse face à un risque antérieur d'effondrement, produit par le gouvernement classique de l'excédent, fondé sur la consumation du trop-plein et incapable de contenir les guerres civiles des XVIe-XVIIIe siècles. Survivre à l'anthropocène revient donc à bâtir un gouvernement enfin durable de l'excédent, c'est-à-dire une théorie de l'écologie politique qui permette à la fois de réduire le risque d'effondrement hérité de l'ère moderne sans pour autant réactiver la menace de guerre civile issue de l'ère classique.