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NATHALIE BAUER
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Le 24 juin 1965 à Rome, un bébé est abandonné sur la pelouse de la Villa Borghèse. Ses parents, ce sont Lucia et Giuseppe. Mariée de force, la jeune femme s'est enfuie, quittant un mari et une belle-famille violents, pour vivre son grand amour. À cette époque, en Italie, cela rend Lucia et son compagnon criminels, coupables d'adultère et d'abandon du domicile conjugal. Sans parler du statut d'enfant illégitime qui va planer toute sa vie au-dessus de leur fille. Acculé par l'impossibilité de faire famille, le couple se résout à l'abandonner et à se suicider ensemble, dans les eaux du Tibre.
L'enfant orpheline, c'est Maria Grazia Calandrone. Cinquante ans plus tard, elle mène l'enquête pour retracer l'histoire de ses parents biologiques et comprendre leur geste. En explorant leur trajectoire, Maria Grazia Calandrone fait aussi revivre avec réalisme, dans une langue poétique et singulière, l'Italie de l'après-guerre en pleine industrialisation et la pression sociale destructrice pesant sur les femmes. -
« La vérité, c'est qu'il faut lire pour connaître vraiment le monde parce que les gens qui écrivent partent toujours d'un détail qui cloche. »
Alba Donati menait une vie trépidante. Pourtant, à la cinquantaine, elle décide de tout quitter pour réaliser son rêve : ouvrir une librairie en Toscane, dans le village de son enfance. L'aventure semble rapidement vouée à l'échec. Perchée sur une colline, avec moins de deux cents habitants dans les environs, la librairie doit affronter un incendie destructeur, puis les restrictions du confinement. Mais alors que tout paraît perdu, s'organise autour d'Alba un étonnant et formidable mouvement de solidarité.
« Une épopée hors du commun. Cette librairie est une petite forteresse de résistance féministe et poétique qui a fini par prendre la forme d'un livre. » - Le Monde des livres -
11 septembre 1844, apparition. Heyum Lehman arrive de Rimpar, Bavière, à New York. Il a perdu 8 kg en 45 jours de traversée. Il fait venir ses deux frères pour travailler avec lui.
15 septembre 2008, disparition. La banque Lehman Brothers fait faillite. Elle a vendu au monde coton, charbon, café, acier, pétrole, armes, tabac, télévisions, ordinateurs et illusions, pendant plus de 150 ans.
Comment passe-t-on du sens du commerce à l'insensé de la finance ? Comment des pères inventent-ils un métier qu'aucun enfant ne peut comprendre ni rêver d'exercer ?
Grandeur et décadence, les Heureux et les Damnés, comment raconter ce qui est arrivé ? Non seulement par les chiffres, mais par l'esprit et la lettre ?
Par le récit détaillé de l'épopée familiale, économique et biblique. Par la répétition poétique, par la litanie prophétique, par l'humour toujours.
Par une histoire de l'Amérique, au galop comme un cheval fou dans les crises et les guerres fratricides.
Comment prendre la suite de Yehouda Ben Tema qui écrivit dans les Maximes des Pères :
« Tu auras cinquante années pour devenir sage.
Tu en auras soixante pour devenir savant » ?
Nous avons 848 pages et environ 30 000 vers pour devenir instruits, circonspects, édifiés. Groggy. -
Ce qu'il sait du cerveau humain, Davide Ricci l'a appris à l'université et le met en pratique en exerçant son métier de neurochirurgien. Avec sa famille, il vit dans une paisible normalité bourgeoise à la périphérie de Lucques. Mais lorsque sa femme et son fi ls sont attaqués par un homme ivre dans un restaurant, et qu'il regarde, figé, un autre client intervenir à sa place, tout bascule. Lui qui se pensait "génétiquement inapte à la violence" se découvre simplement lâche. Et cela ne peut plus durer. Aidé par Diego, son nouvel ami et maître zen, il s'initie aux arts martiaux et à une nouvelle philosophie de vie, apprivoisant une violence archaïque que son éducation et ses peurs l'avaient toujours conduit à refouler.
Avec son ironie subtile et un style inimitable, Fabio Bacà pose une nouvelle fois son regard acéré sur le quotidien, en nous invitant à réfléchir à la part obscure et primitive présente en chacun de nous. -
Comment est né le football féminin en Angleterre ? Par ce hasard qui ne fait jamais rien au hasard.
Le 6 avril 1917, à la pause déjeuner de l'usine de munitions Doyle & Walkers, à Sheffield, Royaume-Uni, Violet Chapman, ouvrière, prise d'une inspiration subite, donne un coup de pied dans l'espèce de balle qui se trouve au milieu de la cour en brique rouge de 330 pieds de long par 240 pieds de largeur.
Aussitôt, les dix autres femmes présentes lâchent leurs casse-croûtes et sautent du muret où elles étaient assises en rang d'oignons pour se mettre à courir elles aussi.
Ce simple coup de pied aurait pu les tuer. Car la balle est un prototype de bombe légère destinée à calculer la trajectoire de chute, avant de massacrer l'ennemi. Mais la bombe n'explose pas. C'est leur coeur qui le fait. Ce coup de pied vient de leur sauver la vie, à toutes.
Elles jouent pendant plus d'une demi-heure.
Et recommencent le lendemain. Et encore, et encore.
Jusqu'à jouer dans un vrai stade, jusqu'à affronter des professionnels !
Jusqu'à ce que les hommes - patron, chéris, papas - mettent leur veto à cette passion, à cette obsession, à cette libération.
Avec Les Frères Lehman, Stefano Massini nous a raconté l'invention d'un métier par des hommes, avec le Ladies Football Club, il nous raconte l'invention d'une liberté par des femmes. -
Les nombres premiers ne sont divisibles que par 1 et par eux-mêmes ; soupçonneux et solitaires, certains possèdent cependant un jumeau dont ils ne sont séparés que par un nombre pair. Mattia, jeune surdoué, passionné de mathématiques, en est persuadé : il compte parmi ces nombres, et Alice, dont il fait la connaissance au lycée, ne peut être que sa jumelle. Même passé douloureux, même solitude à la fois voulue et subie, même difficulté à réduire la distance qui les isole des autres. De l'adolescence à l'âge adulte, leurs existences ne cesseront de se croiser, de s'effleurer et de s'éloigner dans l'effort d'effacer les obstacles qui les séparent.
Paolo Giordano scrute avec une troublante précision les sentiments de ses personnages qui peinent à grandir et à trouver leur place dans la vie. Ces adolescents à la fois violents et fragiles, durs et tendres, brillants et désespérés continueront longtemps à nous habiter.
Paolo Giordano est né en 1982 à Turin. Il prépare actuellement un doctorat en physique théorique. La Solitude des nombres premiers, prix Strega 2008, est son premier roman ; il est traduit dans de nombreux pays.
Traduit de l'italien par Nathalie Bauer
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En 1938, de jeunes et brillants physiciens juifs hongrois ayant fui l'Europe de Hitler pour se réfugier aux États-Unis pressentent le potentiel et les risques d'une utilisation militaire de la réaction en chaîne. Terrifiés à l'idée que le Führer, qui prépare alors l'Allemagne nazie à la guerre, puisse mettre au point une arme ultime, ils s'unissent dans une terrible course contre la montre pour concevoir puis construire - sous la direction de Robert Oppenheimer - la bombe atomique.
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Dix ans après La Solitude des nombres premiers, un adieu à la jeunesse dans un bouleversant roman d'amour et d'amitié.
Chaque été, Teresa passe ses vacances chez sa grand-mère, dans les Pouilles. Une nuit, elle voit par la fenêtre de sa chambre trois garçons se baigner nus dans la piscine de la villa. Ils s'appellent Nicola, Bern et Tommaso, ce sont " ceux de la ferme " d'à côté, jeunes, purs et vibrants de désirs. Teresa l'ignore encore, mais cette rencontre va faire basculer sa vie en l'unissant à ces trois " frères " pour les vingt années à venir, entre amours et rivalités, aspirations et désillusions. Fascinée par Bern, personnage emblématique et tourmenté, viscéralement attaché à la terre somptueuse où il a grandi, elle n'hésitera pas, malgré l'opposition de sa famille, à épouser ses idéaux au sein d'une communauté fondée sur le respect de la nature et le refus du monde matérialiste, à l'image de la génération des années 90, tiraillée entre le besoin de transgression et le désir d'appartenance, mais entièrement tendue vers l'avenir, avide de tout, y compris du ciel.
Traduit de l'italien par Nathalie Bauer
Né en 1982 à Turin, Paolo Giordano est docteur en physique théorique. À l'âge de 26 ans, avec son premier roman, La Solitude des nombres premiers, il est le plus jeune auteur à obtenir le prestigieux prix Strega : deux millions d'exemplaires vendus, une trentaine de traductions dans le monde. Il confirme ensuite son talent dans Le Corps humain et Les Humeurs insolubles.
Nathalie Bauer a publié plusieurs romans et traduit plus de cent ouvrages italiens, dont des œuvres de Mario Soldati, Primo Levi, Natalia Ginzburg, Marcello Fois et Michela Murgia.
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À vingt-cinq ans, Daniele, un poète, se noie dans l'alcool pour oublier la crise existentielle qu'il traverse. Alors que sa mère, déchirée de voir son fils se faire du mal, lui propose de mettre fin à leurs jours ensemble, Daniele se résout à prendre un emploi d'agent d'entretien dans le plus grand hôpital pédiatrique européen, l'Enfant-Jésus à Rome. Très vite, le jeune homme à la sensibilité exacerbée pense abandonner, tant l'injustice et la douleur qui s'imposent à ces enfants malades dépassent l'entendement et les mots. Mais le quotidien, la camaraderie et la solidarité qui se créent avec les collègues et les patients lui montreront l'authentique visage de la vie, levant le voile épais des ténèbres qui l'empêchait de vivre.
Bouleversant de tendresse et d'humanité, La Maison des regards est le récit autobiographique d'une résurrection et rend un hommage poétique et vibrant à ceux, travailleurs ou proches, qui accompagnent les malades. -
« Ma mère m'a légué un mot de son dialecte qu'elle employait pour décrire son état d'esprit lorsqu'elle éprouvait des impressions contradictoires qui la tiraillaient et la déchiraient. Elle se disait en proie à la frantumaglia. »
Écrivaine légendaire dont l'identité est tenue secrète, Elena Ferrante lève ici une part du mystère qui l'entoure. Au fil des lettres et entretiens qui composent ce livre, l'autrice de L'amie prodigieuse évoque les thèmes qui lui sont chers - l'écriture comme tentative de recomposition d'une intériorité morcelée, la complexité d'être femme, son enfance dans les rues périlleuses de Naples - mais aussi ses influences littéraires et l'incroyable succès de ses romans. Intime et passionnant, voici l'autoportrait d'une romancière à l'oeuvre. -
Dans ce bref ouvrage, Elena Ferrante se confie sur sa vision de l'écriture et du roman à travers trois « conférences » - qui n'en sont peut-être pas vraiment - et un essai. L'autrice de la saga de L'amie prodigieuse revisite l'écrivaine en devenir qu'elle était sur les bancs de l'école jusqu'à la parution des best-sellers qui ont fait sa renommée actuelle. En se souvenant de ses cahiers d'écolière, elle relève une tension qui marque encore aujourd'hui sa plume : elle s'appliquait à respecter les marges tout en désirant les dépasser. Elena Ferrante apparaît dans Entre les marges comme une romancière qui interroge sa pratique en profondeur. Elle n'hésite pas à s'appuyer sur les citations d'écrivains qui ont compté pour enrichir ses réflexions et évoque, notamment, Goliarda Sapienza comme un véritable séisme dans sa vie de lectrice et d'écrivaine. Cette découverte lui a permis de s'émanciper d'une forme d'écriture « masculine ». À travers ces interrogations, Elena Ferrante s'aventure sur des territoires plus vastes, ne questionnant pas seulement sa propre oeuvre mais nourrissant une réflexion sur l'art et l'écriture créative en général. Ces courts textes, que l'on peut voir comme une continuation de Frantumaglia (2019), éclairent avec finesse et profondeur le chemin d'écriture d'une des autrices les plus énigmatiques de notre époque.
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Octobre 1493. Alors que Florence pleure Laurent le Magnifique, Milan connaît sous le règne de Ludovic le More un essor florissant, et bien des artistes de renom sont invités à la cour ducale. Léonard de Vinci partage son quotidien avec sa mère Caterina et son apprenti bien-aimé Salaï. Il travaille au gigantesque cheval de bronze qu'il a promis au duc de Milan pour honorer son père, Francesco Sforza, et doit affronter des problèmes techniques qu'il n'avait pas soupçonnés. Accaparé par d'innombrables projets, il confie les secrets de ses recherches à un carnet, fort convoité par certains.
Quand un cadavre est retrouvé au milieu de la cour du château, Ludovic le More fait appel au génie multiforme de Léonard, comptant sur ses connaissances en anatomie et sur son intuition pour éloigner les soupçons de peste et démasquer le jeu d'intérêts croisés des Este et du roi de France, dans lequel banquiers et religieux ne sont pas en reste.
Un roman historique plein d'invention, un voyage surprenant dans une des périodes les plus fascinantes de l'histoire italienne, la Renaissance.
Marco Malvaldi est né à Pise en 1974. Il est l'auteur d'une série policière (La Briscola à cinq et Un tour de passe-passe), de romans policiers historiques et de livres de vulgarisation scientifique. Le Cheval des Sforza est un immense best-seller en Italie.
Traduit de l'italien par Nathalie Bauer
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Ippolito tapait à la machine les mémoires que leur père dictait en se réjouissant du bon tour qu'il jouait au roi, à Mussolini et aux «crapules» fascistes. Concettina ne cessait de changer de fiancé, et Giustino disait à Anna qu'elle était trop laide pour pouvoir songer à se marier. Tous les quatre épiaient leurs jeunes voisins de derrière la haie. Ils recevaient de grandes boîtes de chocolats d'un ami de leur père, Cenzo Rena. Et madame Maria évoquait les splendeurs du passé. Mais tout ça c'était avant. Avant d'être engloutis par les deuils, les vilénies du fascisme et le vacarme de la guerre. Avant que ces années-là ne deviennent «tous leurs hiers».
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Celle qui est revenue
Donatella Di Pietrantonio
- Le Livre de Poche
- Littérature
- 2 Mars 2022
- 9782253105855
À treize ans, la narratrice apprend brutalement qu'elle n'est pas la fille de ceux qui l'ont élevée. Enfant unique, choyée, elle doit quitter la ville où elle a grandi pour être rendue à sa famille biologique. Dans son nouveau foyer, au village, il lui faut désormais partager une chambre et de maigres repas avec une soeur et quatre frères. Pauvreté, violence, usages, dialecte : tout, ici, lui est incompréhensible. « Orpheline de deux mères vivantes », elle ne sait plus qui elle est. Car, finalement, de qui est-on l'enfant ? Pourquoi ses parents adoptifs l'ont-ils abandonnée ? L'amour fraternel de Vincenzo et d'Adriana pourra-t-il dissiper ses doutes et sa détresse ?Une histoire pétrie d'émotion et tenue par une écriture charnelle. Christine Ferniot, Télérama.Sobre, dépourvu de pathos, ce récit, d'une certaine façon initiatique, captive et bouleverse. Delphine Peras, L'Express.Une expérience brutale de perte des repères. Florence Courriol-Seita, Le Monde des livres.Cet ouvrage a été précédemment publié aux éditions du Seuil en 2018 sous le titre La Revenue.Traduit de l'italien par Nathalie Bauer.
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Dans un bourg proche de Turin, durant les années 1940, celles de la guerre et de l'après-guerre, quelques familles de la bourgeoisie piémontaise se croisent dans une paisible cohabitation. Leur petite communauté assigne à chacun un rôle déterminé et des aspirations convenues. L'occupation favorite des uns et des autres consiste à «enterrer ses pensées» pour laisser place à d'insignifiants commentaires sur un quotidien étriqué et répétitif. Un environnement étouffant pour les plus jeunes parmi lesquels se trouve l'invisible narratrice de ce récit distancié, Elsa. Étrangement absente de ces histoires familiales, elle sort soudain de l'ombre, révélant un visage jusque-là inconnu de tous, comme du lecteur.
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Dans un petit village sarde, la vieille couturière, Tzia Bonaria, accueille chez elle Maria, " cédée " bien volontiers par une veuve d'humbles origines. Elle offrira à sa " fille d'âme " son métier et des études, choix audacieux pour une femme dans cette Sardaigne des années cinquante.
Maria grandit entourée de soins et de tendresse; mais certains aspects de la vie de Tzia Bonaria la troublent, en particulier ses mystérieuses absences nocturnes. Elle ignore en effet que la vieille couturière est, pour tous ses concitoyens, l' accabadora, la " dernière mère ". Le jour où ce secret lui sera dévoilé, sa vie sera définitivement bouleversée et il faudra bien des années pour que la " fille d'âme " arrive enfin à pardonner à sa mère adoptive.
Dans une langue poétique et essentielle, Michela Murgia décrit les plis et replis les plus intimes du rapport très singulier unissant la vieille Tzia Bonaria et la jeune Maria, dans une Sardaigne atemporelle, aux us et coutumes fascinants.
Michela Murgia est née à Cabras en 1972. En 2006, elle a publié Il mondo deve sapere, le journal tragicomique d'un mois de travail dans un call center (dont Paolo Virzì a tiré un film). Avec Accabadora, traduit en quinze langues, elle a obtenu le prix Campiello 2010.
Traduit de l'italien par Nathalie Bauer
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Sofia s'habille toujours en noir
Paolo Cognetti
- Liana Levi
- Littérature Générale
- 15 Mars 2018
- 9782867466953
Depuis le jour de sa naissance, la vie est une guerre pour Sofia. Une guerre qu'elle mène contre ses proches, contre le monde entier. Inquiète, excentrique, débordante, insaisissable, Sofia est toujours habillée en noir. Et son humeur aussi. Pourtant elle fascine tous ceux qui l'approchent. De Milan à Brooklyn, leurs paroles dessinent le portrait de cette rebelle et, en filigrane, celui d'une société qui depuis la fin des années 70 cherche ses repères. De gentils ghettos résidentiels s'installent en bordure des villes, la politique perd de son aura, la liberté individuelle est le nouveau Graal... Mais Sofia, fille unique de la bourgeoisie ordinaire, trace son chemin. Résolument.
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Anno Domini 1555 : soulèvements contre les empires, révolte contre la papauté, rebellions paysannes, hérésies... Dans cette Europe en pleine fermentation, un même espoir unit le rêve communautaire de Thomas Müntzer et les visions des anabaptistes : celui d'ouvrir une brèche dans l'alliance diabolique qui unit tous les Grands de ce monde, les rois, les papes et les « nouveaux » chrétiens de Luther.
Au centre de toutes ces batailles et insurrections, dans cette foule d'illuminés, d'usurpateurs et d'esprits éclairés, un capitaine aux mille noms, ex-étudiant en théologie, et son ennemi, Q, œil et espion du Grand Inquisiteur, le futur pape Carafa, se livrent un combat sans merci dans lequel tous les coups sont permis. De l'Allemagne à l'Italie, en passant par la Hollande et la Suisse, les deux antagonistes se poursuivent pour se retrouver à Venise, porte de l'Orient, et dévoiler enfin l'énigme de leur identité.
Le talent des quatre auteurs mystérieusement dissimulés derrière le pseudonyme de Luther Blissett a été reconnu par d'innombrables lecteurs, qui ont fait de ce livre un nouveau classique du roman historique d'aventures. Publié dans 30 pays, ce fut le dernier acte de ce collectif subversif qui a disparu de la scène littéraire pour renaître sous le nom de Wu Ming, « sans nom », en chinois mandarin.
Préface inédite de Wu Ming.
Traduit de l’italien par Nathalie Bauer. -
Qui est fou ? Où est la folie ?
Parce qu'il a brusquement plaqué son boulot, sniffé de la coke et tout vandalisé dans l'appartement de ses parents, Daniele, vingt ans, se retrouve placé sous le régime de l'hospitalisation sans consentement pour une semaine à l'ouverture de la Coupe du monde de football. Forcé de se soumettre aux soins et de se tenir à carreau, il partage une chambre avec Alessandro, Gianluca, Giorgio, « Bonne-Dame » et Mario.
Où est la folie ? Dans les manies, les obsessions et les maladresses des malades, dans le feu noir sans fin qui embrase leurs regards éperdus ? Ou dans l'organisation à grand spectacle de la Coupe par les États-Unis - nation la moins portée sur le football de la planète ?
Qui est fou ? Ces six compagnons qui souffrent chacun d'un chagrin d'enfant inconsolable mais qui sont capables de fraterniser en un clin d'oeil ? Ou des médecins entraînés à qualifier de « trouble mental » le moindre scrupule de conscience, la peur de la mort et la soif de trouver un sens à la vie ?
Avec cette description au scalpel mais baignée de tendresse du quotidien d'un hôpital psychiatrique, Daniele Mencarelli signe un livre puissant et roboratif qui lui a valu le prestigieux prix Strega Giovani, équivalent de notre prix Goncourt des lycéens en Italie. -
Voici l'histoire que raconteraient les maisons si elles pouvaient parler, ce qu'elles révéleraient des vies, des amours et des disputes, des élans et des chutes de ceux qui les ont habitées.
À travers les lieux dans lesquels il a vécu, ceux qu'il a fantasmés, ou ceux parfois métaphoriques qu'il a imaginés, se dessinent le portrait kaléidoscopique d'un homme né au milieu des années soixante-dix, mais aussi l'histoire de son pays, de la mort de Pasolini à l'enlèvement d'Aldo Moro, événements marquants d'une Italie en mutation.
Andrea Bajani joue avec le silence apparent des maisons pour narrer avec une précision poétique les histoires qui composent l'essence même d'une vie. De Rome à Turin, de Paris aux paysages montagneux des Alpes, ce carrousel de maisons défile, aléatoire, charriant en même temps que son lot de souvenirs une profonde réflexion sur la mémoire et le temps. -
Marina Jarre eut du mal à se faire à l'idée qu'elle appartenait à une famille. La sienne lui paraissait lointaine, éclatée entre plusieurs langues, cultures, et appartenances religieuses. Dans ce grand récit autobiographique enfin traduit en français, elle évoque cette étrangeté dans une prose singulière et dépeint l'interrogation lancinante qui l'habitat toute sa vie, sur sa place de fille, de mère et d'autrice. Roman de formation autant que témoignage d'une exilée perpétuelle, Les Pères lointains nous offre une étonnante traversée du vingtième siècle.
Marina Jarre est née à Riga en 1925 d'un père juif letton et d'une mère italienne et protestante, puis elle a vécu en Italie de l'âge de dix ans jusqu'à sa mort en 2016. Elle a fait paraître une quinzaine d'ouvrages de son vivant, sans jamais connaître la consécration. Les Pères lointains, publié une première fois en 1987, a été salué comme un chef-d'oeuvre oublié au moment de sa réédition récente, et le livre est maintenant traduit dans le monde entier.
Traduit de l'italien par Nathalie Bauer. -
Kurt O'Reilly est expert en probabilités : il occupe un poste important dans un institut de statistiques à Londres. Or, depuis quelque temps, pas un jour ne s'écoule sans qu'une série d'événements lui apporte un lot d'avantages inespérés. Mais pour cet esprit cartésien l'improbable n'a pas de place, et cette chance irrationnelle qui s'abat sur lui est aussi agaçante qu'inquiétante. Bien décidé à comprendre ce qu'il lui arrive, il consulte des professionnels variés. Thérapeutes, chamanes, conseillers en tout genre vont mettre Kurt sur la voie d'un étrange complot céleste. Parviendra-t-il à se défaire de cet alignement des planètes et à retrouver la part d'inconnu qui lui semble être le fondement de toute humanité ?
Derrière ses allures de fable usant de l'absurde, Une chance insolente offre une lecture fine de notre société. Distillant un suspense en sourdine et une ironie omniprésente, Fabio Bacà compose un roman singulier aux accents philosophiques. Il se moque de nos habitudes modernes, de nos obsessions de contrôle, et dessine un subtil éloge du risque, de l'imprévu. -
Pendant des années ils se sont abandonnés à ses soins, à la sécurité qu'elle leur transmettait : madame A., la servante au grand cœur, a élevé avec amour le petit Emanuele et materné ses parents, faisant face à toutes leurs incertitudes. Aussi, quand elle s'éloigne discrètement pour affronter seule la maladie, le monde semble s'écrouler. Nora et le narrateur s'aiment, mais cela ne suffit pas; ils se sentent soudain démunis, ne savent comment s'y prendre, et les humeurs de chacun prennent le dessus. Contrairement à ce qu'ils pensaient, les fluides qui coulent en eux ne peuvent se mélanger. Mais, avant de les quitter définitivement, madame A. saura leur insuffler le courage de prendre en main leur vie.
Dans ce roman d'apprentissage familial, intimiste, habité, une histoire de deuil se mue en histoire d'amour.
Né en 1982 à Turin, Paolo Giordano est docteur en physique théorique. Ses deux premiers romans, La Solitude des nombres premiers (2008) et Le Corps humain (2013), se sont vendus dans le monde entier à plusieurs millions d'exemplaires et ont obtenu de nombreux prix parmi les plus prestigieux.
Traduit de l'italien par Nathalie Bauer
Nathalie Bauer, auteur de romans, a traduit plus de cent ouvrages italiens en français dont des œuvres de Mario Soldati, Primo Levi, Natalia Ginzburg, Elisabetta Rasy.
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« Était-ce cela, l'adolescence ? Où est le sexe en voiture ? Les cachets de Xanax ingurgités par dizaines, les entailles sur les bras ? Où sont les dangers de mort, les viols dans les passages souterrains, les violences familiales, la pilule du lendemain (à l'époque, elle n'existait pas) ? Où est la drogue que vous nous avez promise ? »
Lorsque son amie du lycée, Federica, ressurgit dans la vie de la narratrice, celle-ci renoue avec les conversations imaginaires qu'elle tenait avec ses anciens camarades de classe d'un quartier bourgeois de Rome. Ces personnages hostiles dans leur perfection ont habité le moment décisif de l'adolescence, participé à construire - et fragiliser - son identité, jusqu'à ce qu'un drame mette fin à cette période qui n'était peut-être pas celle de l'innocence. La figure évanescente de la belle Livia, soeur aînée de Federica, disparue dans les années 80, va alors revenir hanter la narratrice devenue écrivaine à succès - telle la Laura Palmer de Twin Peaks, absente, fantasmée, terrifiante.
Avec la voix entêtante et sans fard de cette narratrice non fiable - qui se rendra bientôt compte que la célébrité est aussi fugace que la jeunesse -, Teresa Ciabatti brouille les pistes entre le réel et la fiction, se jouant des codes de l'autofiction pour placer le lecteur au centre d'un procédé narratif qui met à l'épreuve ses certitudes. Car dès lors que l'imagination compte comme expérience vécue, tout semble possible.
Traduit de l'italien par Nathalie Bauer.