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Léviathan de Hobbes (qui paraît en 1651) est un des rares textes fondateurs de la philosophie, comme la République de Platon, auquel son auteur le comparait. Il jette, en effet, les bases de la tradition politique moderne, en inventant le mythe de la souveraineté : considérant leur état naturel, effrayés par l'exacerbation mortelle de leurs passions, les hommes décidèrent, par leur faculté propre de vouloir et de penser, de se doter d'une loi commune, artificielle, qu'un individu ou une assemblée aura pour tâche d'élaborer et de mettre en oeuvre. Avec Hobbes, l'histoire se substitue à la théologie : ce n'est plus dans le divin que la loi se fonde, mais dans l'humanité.
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Les Stoïciens : L'âme tranquille
Brigitte Boudon
- Éditions Ancrages
- Rencontres Philosophiques
- 19 Septembre 2024
- 9782385940201
Voulez-vous apprendre l'art de la maîtrise de soi pour dépasser les agitations journalières ? Souhaitez-vous cultiver la patience et accepter les choses que l'on ne peut changer, tout en développant de la gratitude envers autrui ? Si oui, devenez stoïcien ! Ce livre vous invite à être l'architecte d'une paix intérieure durable. De Sénèque à Épictète et Marc-Aurèle, cette approche vivante et accessible est une introduction indispensable à la lecture de ces philosophes. Laissez-vous tenter par la pratique d'une vie simple et équilibrée face au tumulte contemporain.
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Histoire de la sexualité Tome 1 ; la volonté de savoir
Michel Foucault
- Gallimard
- Tel
- 28 Janvier 2014
- 9782072159350
Nommé au Collège de France, Michel Foucault a entrepris, durant la fin des années soixante-dix, un cycle de cours consacré à la place de la sexualité dans la culture occidentale : l'Histoire de la sexualité, articulée en trois volumes (La volonté de savoir, L'usage des plaisirs et Le souci de soi). Il y prolonge les recherches entreprises avec L'archéologie du savoir et Surveiller et punir, mais en concentrant ses analyses sur la constellation de phénomènes que nous désignons par le "sexe" et la sexualité. L'axe de cette entreprise n'est pas de s'ériger contre une "répression" de la sexualité afin de la "libérer", mais de montrer comment la vie sexuelle a enclenché une volonté systématique de tout savoir sur le sexe qui s'est systématisée en une "science de la sexualité", laquelle, à son tour, ouvre la voie à une administration de la vie sexuelle sociale, de plus en plus présente dans notre existence. Foucault fait ainsi l'archéologie des discours sur la sexualité (littérature érotique, pratique de la confession, médecine, anthropologie, psychanalyse, théorie politique, droit, etc.) depuis le XVIIe siècle et, surtout, au XIXe, dont nous héritons jusque dans les postures récentes de libération sexuelle, l'attitude de censure et celle d'affranchissement se rencontrant finalement dans le même type de présupposé : le sexe serait cause de tous les phénomènes de notre vie comme il commanderait l'ensemble de l'existence sociale.
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Avant ? Justement j'y étais ! Je vais vous raconter...
« Dix Grands-Papas Ronchons ne cessent de dire à Petite Poucette, chômeuse ou stagiaire qui paiera longtemps pour ces retraités : "C'était mieux avant." Or, cela tombe bien, avant, justement, j'y étais. Je peux dresser un bilan d'expert. Qui commence ainsi : avant, nous gouvernaient Franco, Hitler, Mussolini, Staline, Mao... rien que des braves gens ; avant, guerres et crimes d'état laissèrent derrière eux des dizaines de millions de morts. Longue, la suite de ces réjouissances vous édifiera. »
Michel Serres -
De la démocratie en Amérique Tome 2, partie 4
Alexis de Tocqueville
- Flammarion
- GF
- 5 Juin 2019
- 9782081500501
Du voyage en Amérique qu'il effectue au début des années 1830, Tocqueville tire ce qui deviendra, dans la riche littérature politique du XIXe siècle, l'une des oeuvres les plus lues et les plus commentées. Car l'étude des institutions de la jeune république américaine lui inspire une véritable philosophie de la démocratie, toujours nuancée et souvent visionnaire.
Comment accorder l'égalité et la liberté, exigence centrale pour un régime démocratique ? Quels sont les effets pervers de ce système politique et les moyens de s'en prémunir ? Les réponses de Tocqueville à ces questions essentielles n'ont cessé de nourrir les réflexions des générations ultérieures, jusqu'à trouver leurs prolongements dans les débats citoyens d'aujourd'hui.
Dossier :
1. Sur les valeurs d'égalité, de fraternité et de souveraineté
2. Les perversions de la société démocratique : entre désordre et uniformisation
3. L'exercice du pouvoir démocratique : tyrannie de la majorité et despotisme pastoral
4. Les remèdes à la centralisation. -
Histoire de la sexualité Tome 4 ; les aveux de la chair
Michel Foucault
- Gallimard
- Bibliothèque des Histoires
- 8 Février 2018
- 9782072700354
Les aveux de la chair, qui paraît aujourd'hui comme le quatrième et dernier volume de L'histoire de la sexualité, est en réalité le premier auquel Michel Foucault s'était consacré après La volonté de savoir (1976) qui constituait l'introduction générale de l'entreprise. Il s'attachait aux règles et doctrines du christianisme élaborées du IIe au IVe siècles par les Pères de l'Église.
Au cours de son travail, Michel Foucault s'était persuadé que l'essentiel de ces règles et doctrines était un héritage remanié des disciplines de soi élaborées par les philosophes grecs et latins de l'Antiquité classique et tardive. C'est à leur analyse qu'il s'est courageusement appliqué, pour aboutir en 1984 à la publication simultanée de L'usage des plaisirs et du Souci de soi.
L'ouvrage est donc un premier jet auquel Foucault comptait se remettre au moment de sa mort. La réunion des quatre volumes de Dits et Écrits (1954-1988) publiés en 1994, puis celle des treize volumes des Cours au Collège de France en ont retardé l'édition et la mise au point dont s'est chargé Frédéric Gros, l'éditeur des oeuvres de Michel Foucault dans la Bibliothèque de la Pléiade.
Tel quel, cet ouvrage constitue un état très élaboré de la pensée de l'auteur et peut-être le coeur même de l'entreprise, la partie à laquelle il attachait assez d'importance pour se lancer dans l'aventure. -
Le désenchantement du monde ; une histoire politique de la religion
Marcel Gauchet
- Gallimard
- Folio essais
- 1 Juin 2016
- 9782072656873
Il est des ouvrages qui, très vite, s'imposent comme des classiques contemporains. Depuis sa parution en 1985, cette Histoire politique de la religion est tenue pour telle. L'ouvrage comble, il est vrai, une grande lacune, depuis les travaux pionniers de Durkheim, Max Weber et Rudolf Otto, en rendant au sujet la place qu'il mérite.
Car le religieux a modelé activement, et plus profondément qu'il n'y paraît, la réalité collective dans toutes les sociétés jusqu'à la nôtre, en particulier les formes politiques.
Marcel Gauchet propose un renversement de perspective : on a voulu voir l'histoire des religions comme un développement ; or la religion pure est au commencement. Ce que nous appelons 'grandes religions' correspond, en fait, à autant d'étapes d'une mise en question du religieux dans sa rigueur primordiale. De ce point de vue, il faut mesurer la spécificité révolutionnaire du christianisme et son rôle à la racine du développement occidental. Marcel Gauchet caractérise le devenir des sociétés contemporaines, depuis l'essor des techniques jusqu'à l'enracinement des procédures démocratiques, comme un mouvement vers une société hors religion. Le monde d'aujourd'hui ne s'explique que par la sortie et l'inversion de l'ancienne économie religieuse. Sa particularité, c'est le désenchantement du monde. -
Des principes fondamentaux de la connaissance aux questions de morale, de la philosophie des sciences à la métaphysique, Alain donne une vue d'ensemble de ce qu'est la philosophie.
Tous les élèves d'Alain ont gardé un souvenir ineffaçable de son enseignement. Dans les Éléments de philosophie, on retrouve le grand professeur qui a marqué tous ses disciples : ses cours constituent l'introduction à la fois la plus claire et la plus profonde aux problèmes essentiels de la philosophie. -
À la fois évident et impalpable, substantiel et fuyant, le temps s'impose dans toutes les disciplines sans être l'apanage d'aucune. Avec le talent de vulgarisateur qu'on lui connaît, Étienne Klein nous entraîne du temps de la physique à la philosophie du temps.
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Signes, pour Maurice Merleau-Ponty, n'était pas un alphabet complet, mais plutôt ces signaux soudains comme un regard que nous recevons des événements, des livres et des choses.
Ou qu'il nous semble recevoir d'eux : il faut croire que nous y mettons du nôtre, puisqu'il y a des constantes dans ces messages. En philosophie, l'idée d'une vision, d'une parole opérante, d'une opération métaphysique de la chair, d'un échange où le visible et l'invisible sont rigoureusement simultanés. En politique, le sentiment que les mécanismes d'étouffement, de paralysie ou de terreur ne sont pas irréversibles. Si l'auteur a bien lu, ces signes, donc, ne seraient pas de si mauvais augure.
En sorte que Signes, loin d'être une traversée des apparences, devient pour le lecteur d'aujourd'hui une traversée de l'oeuvre même, dans ses grandes interrogations, de Merleau-Ponty. -
La vie des plantes ; une métaphysique du langage
Emanuele Coccia
- Éditions Rivages
- Philosophie Rivages
- 25 Avril 2018
- 9782743644611
Elles sont parmi les habitants les plus nombreux de notre planète et pourtant la philosophie les a négligées, voire haïes : les plantes ont depuis toujours été la cible d'un snobisme métaphysique. Malgré le développement de l'écologie, la démultiplication des débats sur la nature ou sur les questions animales, les plantes - leur forme de vie, leur nature - restent une énigme pour la philosophie. En mêlant exemples tirés de la philosophie, des sciences naturelles et de l'art, ce livre s'efforce de pénétrer le mystère de ces êtres singuliers.
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En déclarant la mort de la nature, nombreux sont ceux qui voient dans l'Anthropocène l'opportunité de prendre enfin les commandes d'un système-terre entièrement modelé par les humains.
À rebours de cet appel au pilotage global, Virginie Maris réhabilite l'idée de nature et défend la préservation du monde sauvage. Elle revisite pour cela les attributs de la nature que les fantasmes prométhéens du contrôle total s'appliquent à nier : son extériorité, en repensant la frontière entre nature et culture ; son altérité, en reconnaissant la façon dont les non-humains constituent leurs mondes tout comme nous constituons le nôtre ; et enfin son autonomie, en se donnant les moyens de respecter et de valoriser ces mondes multiples.
L'auteure invite à remettre au cœur de la réflexion sur la crise environnementale la nécessité de limiter l'emprise humaine sur la planète, en redonnant toute sa place au respect de cette nature indocile qui peuple nos paysages, nos imaginaires, et qui constitue finalement l'autre face de notre humanité.
Virginie Maris est philosophe de l'environnement au CNRS. Elle travaille au Centre d'écologie fonctionnelle et évolutive (CEFE) à Montpellier. Ses travaux portent sur la biodiversité, les sciences de la conservation, les valeurs de la nature ou encore les rapports entre écologie et économie. Elle est l'auteure de Philosophie de la biodiversité. Petite éthique pour une nature en péril (Buchet-Chastel, 2010) ainsi que de Nature à vendre. Les limites des services écosystémiques (Quæ, 2014).
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La démocratie règne sans partage ni mélange. Elle est venue à bout de ses vieux ennemis, du côté de la réaction et du côté de la révolution. Il se pourrait toutefois qu'elle ait trouvé son plus redoutable adversaire : elle-même.
Ce livre rassemble des textes écrits sur vingt ans qui scrutent sous différentes faces le prodigieux changement auquel il nous a été donné d'assister. Nous avons vu la démocratie non seulement l'emporter et avancer de façon décisive, mais revenir à ses sources en se recentrant sur les droits de l'homme et en se remodelant à leur école. Sauf que, par un retournement encore plus inattendu, cette ressaisie des premiers principes la conduit en réalité à saper ses propres bases. Elle se défait en progressant. C'est cette difficulté d'être inédite qu'explore Marcel Gauchet, de la politique à la psychologie, en passant par l'éducation.
"Rien n'échoue comme le succès", observait Chesterton. La démocratie survivra-t-elle à son triomphe ? -
Quelle place la philosophie, au sein de ses différents courants, a-t-elle réservé à l'animal ? Cette discipline, qui se définit historiquement comme « l'amour du savoir », rend-elle justice à la richesse du monde animal ? Comment et où a-t-elle fixé la différence entre l'être humain et les autres animaux ? A-t-elle pris la mesure de la singularité des espèces animales, sur laquelle des disciplines nouvelles comme l'éthologie la renseignent ? Et aujourd'hui, quelles sont les conséquences éthiques à tirer de notre savoir grandissant sur l'intelligence, les émotions, la sensibilité chez les animaux ?D'Aristote à la philosophie contemporaine, du rationalisme cartésien creusant l'écart entre l'homme et l'animal à la phénoménologie de l'existence animale qui tente d'en penser l'originalité, cet ouvrage propose un parcours de l'histoire de la philosophie vu sous le prisme de la question animale. Il s'articule autour de trois axes : « quels concepts ont fondé la différence entre l'être humain et les animaux ? », « comment comprendre la complexité des diverses formes de vie animale ? », « en quoi consiste l'éthique animale ? », qui forment autant d'interrogations décisives, non seulement pour la philosophie mais également pour toute réflexion s'intéressant à la manière dont la dévalorisation de l'animalité a pu s'opérer et comment il est possible d'en repenser le statut. Alexandre Iagodkine, ancien élève de l'École normale supérieure de Lyon, agrégé de philosophie, est doctorant contractuel en philosophie à l'Université Bordeaux Montaigne.
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Apprendre à philosopher avec : les philosophies de l'écologie
Guillaume Lejeune
- ELLIPSES
- 1 Août 2023
- 9782340082892
Il existe bien des façons de penser le rapport de l’humain à l’environnement et de répondre par conséquent au problème climatique actuel. Tandis que certains courants (l’antispécisme, l’hypothèse Gaïa, l’écologie profonde, ...) rassemblent ceux qui considèrent que notre conception de la nature et du vivant est à repenser, d’autres (l’écosocialisme, l’écoféminisme, la sobriété volontaire, …) ont pour objet d’interroger l’humain et sa façon de faire société. Enfin, certains mouvements (la permaculture, les villes en transition, l’écopédagogie, …) se centrent sur l’idée même de relation en faisant valoir l’importance de préserver une diversité de liens à l’environnement. À l’opposé de ces visions critiques de l’écologie, il existe aussi des personnes qui considèrent qu’il ne faut pas remettre en cause la façon dont on se lie au monde, mais qu’on peut agir sur les effets de nos comportements à travers la mise au point de techniques diverses.L’objectif de ce livre est de fournir un panorama des différentes mouvances écologistes. En les articulant les unes aux autres, il s’agit aussi d’en faire ressortir les enjeux respectifs. Docteur en Philosophie, ancien boursier du FNRS et de la Fondation Alexander von Humboldt, Guillaume Lejeune est Animateur Philo au CAL Charleroi.
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'Enquêter sur des archives qui auraient été rassemblées par Michel Foucault. Déplier chacune de ses pièces pour suivre la trace d'individus qui se sont retirés du monde au XIXe et au XXe siècle. Redécouvrir, en marge du dossier, que dans une forêt des Vosges, il est un autre ermite qui a marqué mon enfance.
Lors du dépouillement de cette généalogie sauvage, il arrivera que je me perde, mais n'est-ce pas le propre du chercheur que de s'aventurer en un territoire où plus il avance plus ce qu'il croyait savoir se dérobe sous ses pas.'
Philippe Artières. -
Choses en soi ; comment être réaliste
Elie During, Emmanuel Alloa
- PUF
- MétaphysiqueS
- 24 Octobre 2018
- 9782130816454
En philosophie, l'impossible a un nom : c'est, depuis Kant, la « chose en soi ». La notion n'a pas bonne presse. À peine introduite, elle a connu un discrédit durable. Curieuse idée en effet que celle d'une réalité reconnue comme inconnaissable sans être pour cela impensable. Et pourtant, la chose en soi résiste et ne cesse de revenir sous diverses dénominations : « matière », « facticité », « résistance », « inconstructible », etc. Aujourd'hui encore, son idée hante les débats, du côté de la philosophie comme des sciences de la nature ou de l'anthropologie, chez les métaphysiciens comme chez les philosophes les plus réalistes. Il fallait donc la traiter pour de bon : c'est chose faite avec cette compilation, qui regroupe parmi les plus grands noms de la philosophie contemporaine afin de régler cette question qui touche à l'absolu, donc à toute pensée.
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De l'universel ; de l'uniforme, du commun et du dialogue entre les cultures
François Jullien
- Fayard
- Essais
- 16 Janvier 2008
- 9782213647937
Depuis ses tout premiers travaux, l'ambition de François Jullien est de construire un rapport interculturel Chine-Europe tout à la fois effectif et fécond, c'est-à-dire qui se garde de l'universalisme à bon marché, comme du relativisme, son double inversé. Il était donc requis d'emblée dans son programme de recherches qu'il se consacrât un jour à la question même de l'universel, et à ses enjeux politiques..
Jullien commence par retravailler le sol conceptuel de la notion même d'universel. Qu'est-ce qui distingue et en même temps relie cette notion à celle d' « uniforme » ? Et les deux précédentes notions à celle de « commun » ? Puis il entreprend d'éclairer en profondeur la façon chaotique dont la dimension de l'universel a émergé en Europe. Car lorsqu'on l'examine d'un point historique (et dans le temps long qui est celui des idées), il est frappant de voir à quel point l'universel est une notion composite, voire hétéroclite, en ce qu'elle plonge ses racines dans trois régimes de pensée et d'histoire très hétérogènes : celui de la logique, via la philosophie et les sciences, celui du droit, via l'Empire romain, et enfin celui de la religion, via la christianisme et saint Paul.
Oui, il y a bien une « idéologie européenne ». Oui, les notions de « démocratie » et de « Droits de l'homme » subissent une torsion lorsqu'elles passent en Chinois. Non, cela ne signifie pas pour autant que le relativisme est la seule option rationnelle et le fin mot de tout. Et encore moins que les jeunes Chinois de la place Tian an'Men ne savent pas de quoi ils parlent lorsqu'ils revendiquent de telles valeurs. Oui, on peut dire quelque chose de neuf, aujourd'hui encore, sur l'universel et sur le dialogue des cultures.
Et de fait, si la démarche « sinophilosophique » de F. Jullien présente un avantage, c'est bien justement celui de renouveler et de relancer toutes les questions qu'elle rencontre, même les plus rebattues, et nous surprendre ainsi à chaque livre. -
Pour un humanisme vital ; lettres sur la vie, la mort et le moment présent
Frédéric Worms
- Odile Jacob
- 18 Septembre 2019
- 9782738147066
« Nous avons besoin aujourd'hui d'un humanisme vital. Et cela nous ramène à la "valeur" de l'humain qui est la condition de tout humanisme et sur laquelle on s'est beaucoup trompé. Car cette "valeur" n'est pas une propriété simple qui excepterait l'humain du vivant ou qui pourrait être écrasée par lui. Elle réside plutôt dans des inventions humaines, réponses toujours perfectibles à tous les dangers vitaux à la fois. Ainsi, cet humanisme est vital non seulement parce qu'il situe l'humain dans le vivant, mais parce qu'il le considère comme nécessaire et urgent, pour la vie de tous les vivants. L'humanisme suppose encore autre chose : un accès universel à tous les humains. Or, ici, nous partageons bien quelque chose mais n'est-ce pas d'abord une inquiétude ? Oui, en effet. C'est même ce qui m'a poussé à vous écrire. Mais je savais, dès que je m'y suis engagé, que cela nous permettrait aussi de rejoindre nos joies. » F. W. Dans ces lettres adressées à une amie « inquiète et qui sait penser », Frédéric Worms explique pourquoi l'humanisme vital est la réponse philosophique aux dangers de notre temps. Frédéric Worms est professeur de philosophie contemporaine à l'École normale supérieure, dont il est directeur adjoint depuis 2015, et l'auteur remarqué d'ouvrages de philosophie. Il est membre du Comité consultatif national d'éthique et l'un des producteurs, sur France Culture, de l'émission Matières à penser.
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Vérité et mensonge au sens extra-moral ; langage et métaphore
Friedrich Nietzsche
- Les Carnets DDB
- Carnets DDB
- 6 Novembre 2019
- 9782220096728
Ce texte posthume, dont Nietzsche avoua l'importance dans son orientation vers la philosophie, fut dicté à l'un de ses amis en 1873. L'auteur de La Naissance de la tragédie y expose une conception du langage qui restera la même tout au long de son oeuvre.Il s'y attaque à la prétention philosophique d'élaborer un système comme une «pyramide de concepts ». Contre l'idée d'un discours entièrement rationnel, il fait valoir les droits de la métaphore, cette force instinctive qui produit des images, bien avant que l'homme ne songe à établir une rigueur théorique fondée sur les distinctions lexicales et les conventions morales.Le philologue est ainsi devenu philosophe, mais son style sera celui d'un « poète-prophète ».
Présentation, traduction et commentaire de Marc de Launay.
Marc de Launay est chercheur aux Archives Husserl de Paris (ENS-Ulm). Il a traduit des philosophes allemands (Kant, Schelling, Nietzsche, Husserl, Cohen, Rosenzweig, Scholem, Cassirer, Adorno, Habermas, Blumenberg) et vient de recevoir le Grand Prix Etienne Dolet. Il dirige l'édition des oeuvres de Nietzsche dans La Pléiade. -
L'Art ou la Feinte Passion
Nicolas Grimaldi
- Presses universitaires de France (réédition numérique FeniXX)
- Épiméthée
- 8 Novembre 2018
- 9782130659686
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
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L'ignorance peut être autre chose que la pure absence de savoir ou que le simple fait d'être privé de connaissances possédées par d'autres : elle peut être surmontée, elle peut aussi être produite. Quels sont les variétés et les modes de l'ignorance, et pourquoi est-il essentiel d'en tenir compte dans les débats environnementaux et sanitaires ? Lorsqu'elle est « produite », comme l'estiment certains, comment l'est-elle ?
L'ouvrage répond à ces questions et, au-delà de l'opposition tranchée entre l'ignorance conçue comme front de la science et l'ignorance stratégique, il explore une véritable « zone grise » qui constitue une partie de ce paysage : conflits d'intérêt, débats sur les sources de financement de la recherche, crise de la réplication des expérimentations. Quand et comment peut-on sortir de cette « zone grise » où tout devient indiscernable pour qualifier plus nettement les phénomènes en jeu ? Si nos enquêtes comme nos actions peuvent réussir ou échouer, échouer de manière épisodique ou persistante, sous l'action d'un tiers ou non, dans quels cas est-il raisonnable de relier ces échecs à des intentions ? -
La philo des super-héros
Jonas Mary, Elodie Denis
- Les Éditions de l'Opportun
- 31 Août 2017
- 9782360754953
Superman, premier fan de Socrate !
Si vous pensez que la philosophie est réservée aux barbus en toge, vous allez être surpris car la philo se niche partout... y compris chez les super-héros !
Superman, Batman, les X-Men, Hulk, Daredevil et leurs amis vont vous aider à vous passionner pour Kant, Nietzsche, Épicure et bien d'autres. Le bien, le mal, le bonheur, l'identité, la morale apparaissent en filigrane de leurs aventures et de leurs exploits !
Investis d'une mission philosophique, Élodie Denis et Jonas Mary ne reculent devant rien pour nous faire cogiter sur ces notions clés et vaincre les dilemmes philosophiques les plus délicats : comment fait Hulk pour se connaître lui-même ? Wonder Woman est-elle une copine de Kant ? En quoi Kick-Ass incarne-t-il la pensée sartrienne ? Dark Vador a-t-il besoin d'une séance avec Freud ? Au fil des pages, vous comprendrez enfin le fameux « Je pense donc je suis », n'aurez plus peur du concept de « bien commun » et volerez sans peine aux côtés de super-philosophes comme Socrate, Spinoza ou Schopenhauer.
Sans costume mais avec un style vif et didactique, Élodie Denis et Jonas Mary redonnent des couleurs pop à la philosophie.
Un livre de philo pas comme les autres ! -
Les sentinelles d'humanité ; philosophie de l'héroïsme et de la sainteté
Robert Redeker
- Desclée de Brouwer
- 8 Janvier 2020
- 9782220096681
Dans la crise de civilisation où nous sommes entrés, les figures du héros et du saint semblent faire l'objet d'une nouvelle attente. Si la philosophie commence avec l'étonnement, il y a là matière à méditer. De fait, héroïsme et sainteté sont des besoins collectifs et personnels - mais pourquoi ? Quelle est la réalité de ces deux conduites ? En quoi se séparent-elles et en quoi fusionnent-elles ? Pourquoi ont-elles été à ce point dévaluées ? Ces êtres d'exception n'ont rien à voir avec le surhomme ou le transhumain. Ils ne constituent pas des fuites hors de l'humanité. Ils nous rappellent ce que nous sommes - autre chose que des animaux et des machines - et nous appellent à vivre en conséquence. Ils sont paradoxalement les gardiens de notre finitude.
Né en 1954, Robert Redeker est agrégé de philosophie. Collaborant à plusieurs périodiques, il a notamment publié : Le Déshumain ; Nouvelles Figures de l'homme ; Egobody ; L'Emprise sportive ; L'Éclipse de la mort ; L'École fantôme. Il fut pendant quinze ans, à l'appel de Claude Lanzmann, membre du comité de rédaction des Temps Modernes. Ses livres sont traduits en plusieurs langues étrangères.