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ENS Éditions
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Aux origines du capitalisme : Robert Brenner et le marxisme politique
François Allisson, Nicolas Brisset
- ENS Éditions
- 12 Septembre 2023
- 9791036206665
Comment et quand le monde a-t-il basculé dans ce système que l'on appelle « capitalisme » ? C'est dans cette discussion que s'inscrit le Brenner Debate, du nom de l'historien américain Robert Brenner. À l'origine de ce débat important parmi les historiennes et historiens du capitalisme, les travaux de Robert Brenner ont exercé une influence majeure sur le développement de la pensée marxiste à partir des années 1970. Dans une première partie, François Allisson et Nicolas Brisset retracent et contextualisent les principales étapes de ce débat ayant mené aux travaux de Robert Brenner. Les auteurs montrent ainsi que la manière d'aborder l'histoire du capitalisme est intimement liée au regard que l'on porte sur ce système économique. Une seconde partie propose la traduction inédite d'un article de Robert Brenner paru en 2007, « Propriété et progrès : quand Adam Smith faisait fausse route », qui constitue, de l'aveu même de son auteur, la version définitive de son argument développé en 1976. Cet ouvrage est une porte d'entrée sur la pensée d'un économiste méconnu dans l'espace francophone, qui pourtant mérite, au regard de son importance dans l'historiographie anglo-saxonne, toute notre attention.
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Qu'est-ce que l'économie ? l'approche herméneutique de Robert L. Heilbroner
Cyrille Ferraton
- ENS Éditions
- 12 Décembre 2022
- 9791036205682
Robert L. Heilbroner est l'auteur du best-seller The Worldly Philosophers (1953). Cet ouvrage à l'immense succès, qui porte sur les idées des grands économistes (Adam Smith, Karl Marx, Joseph Schumpeter, John Maynard Keynes, etc.), a très probablement contribué à masquer ses importants autres travaux sur la politique économique, le capitalisme, le socialisme, le problème environnemental, la croissance démographique. Heilbroner s'est toujours montré très critique à propos de l'orientation prise par les économistes modernes dénonçant tout particulièrement la nature a-historique et dépolitisée de leurs travaux. Il propose comme alternative une approche située et historique qui tienne compte des dimensions sociales, politiques et morales des changements économiques. Cet ouvrage, qui offre une analyse et une traduction de deux textes inédits, est une invitation à découvrir les idées d'Heilbroner, inquiet du devenir des sociétés modernes, et qui a toujours cru en la fécondité des sciences sociales.
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Il n'est point de liberté dès lors que les lois permettent que dans certaines occasions l'homme cesse d'être une personne et devienne une chose : vous verrez alors l'industrie du puissant tout employée à faire sortir de la foule des combinaisons civiles celles que la loi tourne en sa faveur. Cesare Beccaria, Des délits et des peines, 1764-1766 Qu'est-ce qu'une peine juste, qui a le droit de punir et comment punir avec justice ? Beccaria répond que les principes et les lois du droit pénal doivent pouvoir se déduire d'un contrat social lui-même fondé sur le plus grand bonheur du plus grand nombre. Cette réponse le conduit au coeur des dilemmes de la modernité juridique : droit naturel ou utilitarisme, principes de justice ou calcul des conséquences. Le présent volume se compose de trois ensembles : une introduction retrace d'abord la genèse et le destin d'un livre resté célèbre pour avoir, le tout premier dans l'histoire, combattu la peine de mort ; une nouvelle traduction française, accompagnée d'un texte original lui-même nouvellement établi par Gianni Francioni, invite à le lire ou le relire au plus près de sa forme d'origine ; un appareil de notes, enfin, propose des instruments pour interpréter le texte et s'aventurer dans les sentiers qui bifurquent de ses significations.
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Cet ouvrage vient à point nommé à l'heure du nouvel élargissement de l'Union européenne et du débat sur sa Constitution, laquelle avait inscrit la reconnaissance de la diversité au coeur de son projet. Prenant appui sur l'événement de la rencontre des deux Europes après 1989 et sur la prise de conscience que les différences produites par 50 ans de régimes opposés ne peuvent s'effacer, il examine les deux tendances inverses qui travaillent l'espace européen, celle du regroupement supranational et celle de la fragmentation, selon des processus de construction territoriale de durées inégales où la question des identités et de l'identité européenne se trouve posée. Historiens, philosophes, sociologues invités par des géographes interrogent ensemble les différences et pensent la coexistence hétérogène, à partir de contributions approfondies sur les processus permanents de différenciation et d'intégration. Ils s'intéressent en particulier aux différences porteuses d'interdépendance et de complémentarités qui, dans une construction démocratique, permettent de surmonter les obstacles pouvant surgir d'appartenances identitaires figées et trop monolithiques.
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Des liens et des transferts entre générations
André Masson
- Éditions de l`École des hautes études en sciences sociales
- 29 Avril 2022
- 9782713231933
Au-delà des clivages idéologiques, André Masson éclaire, en tant qu'économiste, les enjeux des réformes à mener dans notre pays confronté au vieillissement et analyse les perspectives d'avenir de notre État providence. Faut-il envisager les rapports entre générations en termes de lutte ou de coopération ? Quelles sont les motivations des transmissions patrimoniales au sein des familles ? L'État providence doit-il axer ses priorités sur le début ou la fin de la vie, sur l'éducation ou sur la retraite ? Cet ouvrage consacré à l'économie du lien intergénérationnel en donne une vue d'ensemble selon trois volets : l'État, la famille, les interactions entre famille et État. Les politiques doivent-elles renforcer le lien intergénérationnel, en faisant par exemple en sorte que des retraites élevées contribuent à la réussite des jeunes en difficulté ? Ou, au contraire, dénoncer les dérives que connaîtrait un pacte générationnel de l'après-guerre mal adapté aux évolutions actuelles, quitte à privilégier d'autres logiques sociales, fondées soit sur la liberté et la responsabilité des individus, soit sur l'égalité citoyenne ? Ces questions départagent clairement les discours actuels sur le social, qui semblent se cliver autour de trois pensées antagonistes de l'État-providence que l'on qualifiera de pensées du « libre agent », « multi-solidaire », et de « l'égalité citoyenne ». Chacune a des implications précises sur les modalités de l'intervention publique, mais s'accommode de sensibilités fort diverses, sur l'échiquier politique ou vis-à-vis du féminisme notamment. Cette approche économique conduit à une meilleure compréhension des enjeux que soulève la crise de l'État-providence dans nos pays développés.
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La subjectivité journalistique
Cyril Lemieux
- Éditions de l`École des hautes études en sciences sociales
- 3 Septembre 2015
- 9782713225796
Les journalistes disposent-ils de marges de manoeuvre face à leur hiérarchie, aux contraintes économiques qui encadrent leur activité, aux stratégies de communication que développent leurs sources ? Sociologues, politistes et historiens apportent ici une réponse inattendue. À partir d'enquêtes qu'ils ont menées dans différents médias (quotidiens nationaux, régionaux, presse en ligne, agences de presse, télévision.), ils proposent, sous forme de leçons, une façon nouvelle de penser le rôle de l'inventivité personnelle et du libre arbitre dans le travail des journalistes. Cette réflexion sur la subjectivité journalistique ne contribue pas seulement à une plus fine connaissance des mondes du journalisme et de leurs évolutions actuelles. Elle soulève aussi un enjeu démocratique crucial : est-il légitime de fonder la critique des médias d'information sur la reconnaissance d'une responsabilité personnelle des journalistes ? Question dont dépend peut-être aujourd'hui, plus que jamais, l'avenir du journalisme lui-même. Cyril Lemieux est sociologue, maître de conférences à l'EHESS et membre de l'Institut Marcel Mauss.
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Des crises commerciales et de leur retour périodique
Clement Juglar
- ENS Éditions
- 14 Février 2014
- 9782847885774
Au milieu des années 1850, l'économiste français Clément Juglar présenta l'une des premières expressions de l'idée de cycle économique. Il publia en 1862, Des crises et de leur retour périodique en France, en Angleterre et aux États-Unis. Il travailla le reste de sa vie à mieux fonder théoriquement et empiriquement ses premières intuitions sur le cycle d'une dizaine d'années (prospérité-crise-dépression) qui lui paraissait rythmer l'évolution économique moderne. En 1889 il publiait la deuxième édition, largement augmentée et remaniée, de son grand ouvrage sur les crises. C'est l'édition de 1889 qui est proposée dans ce volume. L'ouvrage est accompagné de deux textes courts, synthèses des analyses que présenta Juglar d'abord au tournant 1860, puis une trentaine d'années plus tard : Les articles « crises commerciales » qu'il publia en 1863 dans le Dictionnaire général de la politique de M. Block (1863) et en 1891 dans le Nouveau dictionnaire de l'économie politique (L. Say et J. Chailley).
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Droit des risques littoraux et changement climatique : connaissance, anticipation et innovation
Aix-Marseille Universite Marie-Laure Lambert
- Les Éditions en environnement VertigO
- 29 Janvier 2016
- 9782924372241
Les risques littoraux (érosion, recul du trait de côte et submersion marine) semblent s'amplifier ces dernières années, par les effets croisés du changement climatique (tempêtes extrêmes plus fréquentes, élévation du niveau marin) et de l'urbanisation croissante du littoral. Si, en France, les gestionnaires publics semblent avoir pris la mesure de ces risques, les réponses sont encore orientées vers des solutions techniques (digues, épis, rechargements de plage...). Pour autant, des opérations pilotes de relocalisation sont aujourd'hui lancées, initiées par la Stratégie nationale de gestion du trait de côte et l'appel à propositions du ministère de l'Environnement de 2012.
Or ces opérations posent aujourd'hui des questions juridiques qui méritent d'être approfondies, à travers cet ouvrage collectif proposé par le Laboratoire Interdisciplinaire Environnements et Urbanisme (LIEU), dont les équipes travaillent depuis plusieurs années sur ces thématiques. Pour permettre d'appréhender la richesse et la diversité des approches, les nombreuses analyses juridiques contenues dans cet ouvrage s'appuient sur des éclairages interdisciplinaires.
Cet ouvrage a aussi été produit grâce la Fondation de France, du Programme Interdisciplinaire de Recherche Ville et Environnement (PIRVE), le Programme Liteau et d'Aix-Marseille Université et de sa Faculté de Droit et Science Politique. -
La représentation de la nature devant le juge : approches comparative et prospective
Universite De Strasbourg Marie-Pierre Camproux Duffrene, Universite De Lorraine Jochen Sohnle
- Les Éditions en environnement VertigO
- 29 Janvier 2016
- 9782924372265
La question qui a été posée aux contributeurs de cet ouvrage, induite par la problématique de l'accès au juge, est celle de la représentation de la nature devant le juge. Comment est-il possible de porter les intérêts de la nature dans le procès afin que le juge puisse la protéger ?
Pour répondre, des pistes présentes en droit positif, en voie d'élaboration législative ou conçues par la doctrine delege ferenda, sont explorées dans le contexte non seulement du droit français, mais aussi du droit comparé, national et international. La diversité des techniques et leurs limites liées au système juridique qui les emploie constituent la matière première de la réflexion. Tant les directeurs scientifiques que les auteurs ont eu à coeur de ne pas rester dans un seul système de pensée juridique, ainsi qu'il est si facile d'être enfermé dans sa discipline, dans son droit positif et à l'inverse d'adopter une double approche : comparative et prospective.
Cet ouvrage sur l'habit juridique que peut revêtir la nature devant le juge apporte une meilleure compréhension des diverses solutions possibles et contribue ainsi à améliorer cet accès au juge pour assurer à la nature une protection toujours plus nécessaire contre les vicissitudes. -
La malaisie, un modele de developpement souverain ?
Lafaye De Micheaux E
- ENS Éditions
- 19 Octobre 2016
- 9782847886221
Aux prises avec des tensions interethniques exacerbées à la fin des années 1960, le gouvernement malaisien a mis en place des réformes économiques orientées vers la croissance, mais dont l'objectif premier était la cohésion nationale. Or ce sont les effets massifs et durables de ces réformes qui ont forgé l'exceptionnel développement économique du pays. Au croisement d'interrogations sur la dynamique de la croissance, le développement asiatique, le poids des structures coloniales, le rôle de l'État et ses ambiguïtés, cette recherche sur les causes et les modalités du développement malaisien conduit à repenser la mondialisation. En effet, l'exemple malaisien éclaire de manière originale l'hypothèse d'un dépassement de l'État au sein d'une globalisation néolibérale : la souveraineté dont fait preuve le gouvernement malaisien sur la longue durée contraste avec la situation objective de ce petit pays dépendant de grands partenaires économiques et financiers qui sont aussi ses prescripteurs technologiques et culturels. La Malaisie révèle ainsi la possibilité politique de se frayer une voie singulière et autonome dans la mondialisation.
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Les agents immobiliers ; pour une sociologie des acteurs des marchés du logement
Loïc Bonneval
- ENS Éditions
- 27 Juin 2017
- 9782847886337
Alors que plus de la moitié des ménages français sont propriétaires de leur logement, on sait encore peu de choses sur la manière dont se construisent les choix des différents acteurs concernés. Quel est le rôle de l'agent immobilier dans le rapprochement des vendeurs et des acheteurs ? Quel est son degré d'implication dans l'attribution d'un prix à un logement ? Comment le marché immobilier participe-t-il au façonnement des villes et aux processus de peuplement ? L'auteur aborde ces questions sous un angle original et novateur. Car bien que jouant un rôle central, la profession d'agent immobilier n'avait encore jamais fait l'objet d'une étude sociologique jusqu'à ce jour. S'appuyant notamment sur le cas de l'agglomération lyonnaise entre 1990 et 2006, l'auteur nous propose un ouvrage au croisement de la sociologie urbaine et de la sociologie économique. Illustration de couverture : Fontana Franco, Urban Landscape, Los Angeles, 1991 © galerie Baudoin Lebon
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"si vous etes si malins", mccloskey et la rhetorique des sciences economiques
Ludovic Frobert
- ENS Éditions
- 30 Janvier 2014
- 9782847884432
En 1983, paraît dans le très sérieux Journal of Economic Literature un article au ton pour le moins iconoclaste. Signé par un auteur jusqu'alors reconnu pour ses travaux classiques dans le domaine de l'histoire économique quantitative, ce papier traite de la rhétorique des économistes. D. N. McCloskey y assène, entre autres, que l'étude des textes économiques relève avant tout de la critique littéraire ; que les modèles mathématiques, tant prisés par les économistes, sont essentiellement métaphoriques et composent un véritable domaine poétique original ; que l'économiste de profession est, au minimum, en retard d'une révolution épistémologique par rapport à ses contemporains lorsqu'il prétend assurer son autorité scientifique sur sa capacité réelle à faire des prédictions. Un fort courant de réflexion sur la rhétorique des sciences économiques va prendre sa source dans cette bravade contre le positivisme et le scientisme ambiants. En précisant le point de départ de McCloskey, en consolidant les intuitions fécondes contenues dans son attaque en règle contre le « modernisme », en prenant parfois leurs distances vis-à-vis des aspects trop clinquants de son manifeste de 1983, quelques auteurs - dont notamment RoyWeintraub, Robert Heilbroner, Albert Hirschman - vont explorer alors plus avant les conséquences de la révolution rhétoricienne en économie. « La Rhétorique des sciences économiques » est proposé ici pour la première fois en traduction française.
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Crise et pensee de la crise en droit, weimar, sa republique et ses juristes
Kervegan J-F.
- ENS Éditions
- 2 Mai 2022
- 9791036204746
Existe-t-il des « pensées de crise », des pensées qui ne soient pas simplement nées durant une « crise », mais qui soient entièrement ordonnées au processus critique ? Il n'est pas de meilleur terrain d'investigation, pour répondre à cette question, que la république de Weimar, puisque celle-ci a vécu toute sa brève existence (de 1919 à 1933) sous le signe d'une crise structurelle, multiforme et toujours en voie d'exacerbation. Mais, surtout, la crise de Weimar a fait l'objet d'une constante réflexion de la part de ceux qui en étaient les acteurs. La pensée de Weimar est une pensée de crise, cela va presque de soi, mais elle est aussi une pensée de la crise, une pensée dont l'objet même est de réfléchir une situation insupportable. C'est chez les juristes que le débat théorique a été le plus immédiatement politique, et de la manière la plus explosive. Ses protagonistes sont mus par la conviction que le régime vit une crise si profonde que seules des transformations radicales pourront en venir à bout. Et c'est ici qu'ils rejoignent, volens nolens, le débat politique ordinaire de Weimar : ce qui est toujours en question, c'est la possibilité et la forme d'une transformation profonde, d'une révolution, prolétarienne ou nationale... Ainsi, la pensée juridique de Weimar est, à tous les sens du terme, une pensée de crise : non pas simplement une réflexion sur les issues possibles de la crise du régime, mais véritablement une pensée conduite en régime d'exception. L'axiome posé par Carl Schmitt, à savoir que c'est l'exception qui est la clef de l'intelligence de la « situation normale », est le révélateur inquiétant d'une direction que les juristes, même acquis à l'ordre constitutionnel existant, vont adopter de plus en plus aisément avec l'aggravation de sa crise. Ainsi, la théorie juridique paraît jouer à fronts renversés : le désordre, ce « néant normatif », paraît constituer sinon le paradigme, du moins la condition d'intelligibilité de l'ordre « normal » et normatif.
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Seuls les extrèmistes sont cohérents ; rothbard et l'école austro-américaine dans la querelle de l'herméneutique
Gilles Campagnolo
- ENS Éditions
- 2 Mai 2022
- 9791036204203
Lors d'une conférence prononcée à Cracovie en 1987, Murray Rothbard dénonce avec virulence l'« invasion » de la pensée herméneutique dans la philosophie et les sciences économiques nord-américaines. Représentant éminent de l'École autrichienne aux États-Unis, il entend préserver la pureté et l'efficience du dogme libéral en affichant son extrémisme. Ses ennemis sont multiples : si l'herméneutique est principalement visée (elle introduirait un relativisme niant toute scientificité), toute conception alternative au libéralisme « puriste » est également condamnée, en premier lieu celle de l'École de Chicago dont l'hérésie a consisté à fonder le libéralisme sur une base positiviste et finalement constructiviste, préparant ainsi le terrain aux herméneutes. La présente étude met au jour les présupposés philosophiques, épistémologiques et méthodologiques à l'origine des querelles internes au libéralisme dans la seconde moitié du xxe siècle, et entend donner au lecteur les moyens de s'orienter dans des problématiques encore peu connues pour certaines, mais dont les effets sont pourtant déjà sensibles dans les politiques économiques.
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L'institutionnalisme de Gunnar Myrdal en question
Cyrille Ferraton
- ENS Éditions
- 5 Mai 2022
- 9791036204210
La trajectoire de Gunnar Myrdal fut remarquable. Entamant dans les années 1920 des travaux académiques reconnus internationalement par la communauté des économistes, il se démarque de ses pairs à partir de 1930. Dans The Political Element in the Development of Economic Theory (1930), il critique d'abord leur méthode d'approche des phénomènes économiques. Puis il étend ses thèmes de recherche aux problèmes économiques et sociaux dans un contexte de crise et s'engage alors dans une carrière politique. Myrdal embrasse défi nitivement la démarche institutionnaliste dans An American Dilemma. The Negro Problem and Modern Democracy (1944), grande étude interdisciplinaire sur la question noire aux États-Unis. Il se montre alors très critique des travaux économiques orthodoxes et récuse d'un côté les frontières disciplinaires, de l'autre le traitement des valeurs qu'opèrent les économistes. « Les valeurs guident et accompagnent notre recherche », martèle Gunnar Myrdal. Il propose ainsi sa propre méthode qu'il applique dans ses travaux aux problèmes économiques internationaux. Bien que critiquée et amendée, tant par des économistes que par des sociologues ou des ethnologues, la démarche de Myrdal demeure l'une des plus caractéristiques de la tradition institutionnaliste en sciences sociales.
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Sociologies économiques française et chinoise ; regards croisés
Liu Shiding, Laurence Roulleau-Berger
- ENS Éditions
- 28 Novembre 2014
- 9782847885385
Cet ouvrage est le fruit d'une coopération très fructueuse entre le département de sociologie de l'Université de Pékin et le CNRS, mise en place dans le cadre du Programme International de Coopération Scientifique (PICS) de l'INSHS du CNRS de 2008 à 2011 (Nouvelles frontières des sociologies économiques chinoise et française : un état des lieux), co-dirigé par les professeurs Laurence Roulleau-Berger et Liu Shiding. Dans cet ouvrage, sociologues français et chinois croisent leurs regards sur différents objets de recherche dans le champ de la sociologie économique internationale. Il s'agit du premier ouvrage académique sur la confrontation entre sociologie économique chinoise - déjà largement méconnue dans le monde - et sociologie économique française. Il ouvre des perspectives théoriques et méthodologiques qui renouvellent nos façons de construire des objets de recherche liés au travail, à l'emploi, aux systèmes productifs, à l'innovation économique, aux migrations économiques...
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L'invitation au voyage - geographie post-coloniale du tourisme domestique au viaet nam
Peyvel Emmanuelle
- ENS Éditions
- 2 Février 2018
- 9782847887792
Comment devenons-nous touriste ? Peut-on repenser la mondialisation du tourisme au regard des arts de faire de celles et ceux qui l'inventent aujourd'hui ? Cet ouvrage se propose de répondre à partir du Vit Nam, pays encore pauvre qui enregistre une croissance significative du tourisme domestique depuis plus de vingt ans. Les observations in situ et les matériaux biographiques construits depuis 2005 à travers le pays permettent de comprendre comment les Vietnamiens apprennent aujourd'hui à voyager dans leur pays, où les richesses comme les inégalités s'accroissent depuis le i Mi. Une analyse critique de la gestion politique et normative du tourisme domestique, d'une part par l'État vietnamien et d'autre part par les institutions mondiales du tourisme, complète ce travail de terrain, afin de traduire les rapports complexes que ces touristes entretiennent avec les systèmes de contraintes au sein desquels ils se meuvent. La colonisation comme le socialisme sont ici compris non seulement comme des périodes historiques, mais aussi comme un ensemble d'organisations, de valeurs, d'acteurs et de pratiques qui sont aujourd'hui mobilisés comme ressources afin de construire des mobilités touristiques. L'étude géographique qui en est faite révèle l'inventivité de leurs apparitions, réappropriations et multiplications, selon des hybridations et des circulations, parfois conflictuelles, de pratiques et d'imaginaires. Ce faisant, c'est une vision décentrée de la mondialisation touristique que propose cet ouvrage, permettant de mieux comprendre toute la complexité avec laquelle se reconfigurent les rapports de pouvoir au sein des sociétés postcoloniales.
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Michal kalecki et l'essor de la macroeconomie. suivi de trois syste
Four Assous Michael
- ENS Éditions
- 15 Mai 2018
- 9791036200281
Outil permettant de penser l'action nouvelle des gouvernements face à la crise de 1929, la macroéconomie moderne voit le jour dans le contexte des années 1930. De cette période émerge l'idée que c'est avant tout la faiblesse de la demande qui est à l'origine du chômage, et que des politiques de relance peuvent alors y remédier. Michal Kalecki est une figure centrale de cette « révolution », souvent trop exclusivement rattachée au seul économiste anglais John Maynard Keynes. L'ouvrage entend retracer la trajectoire intellectuelle de cet économiste atypique dans l'histoire de l'émergence de la macroéconomie comme domaine de recherche autonome. Il met en évidence les innovations théoriques introduites par Kalecki, ainsi que la spécificité de sa « vision » des causes politiques et économiques de l'(in)-stabilité.
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Walter eucken, entre economie et politique
Commun Patricia
- ENS Éditions
- 7 Janvier 2020
- 9791036201790
Walter Eucken est la figure centrale de la pensée ordolibérale allemande et fait paraître « Le problème politique de l'Ordre » (1948) dans le premier numéro de la revue Ordojahrbuch. Remettant en cause le concept historiciste et marxiste de capitalisme, ce long article redéfinit les fondements de l'économie politique. Pour ce faire, il recourt au concept d'ordre. Ce concept est un outil épistémologique permettant une typologie des modes d'interaction entre le politique et l'économique, ainsi que la définition d'une organisation sociétale idéale. L'ordre idéal est alors celui qui garantit au mieux la liberté des individus. Il repose sur un ordre économique concurrentiel ancré dans un cadre institutionnel créé et entretenu par l'État. Introduisant la lecture de cet article traduit en français par les auteurs, le livre retrace la genèse et le développement de la pensée économique de Walter Eucken, à la croisée des chemins entre économie politique, philosophie, droit et histoire.
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Migration chinoise et competitions urbaines a dakar
Gueye Cina
- ENS Éditions
- 14 Octobre 2021
- 9791036203145
Au croisement de la sociologie urbaine et de la sociologie économique, cet ouvrage se focalise sur la compétition dans l'espace urbain dakarois entre différentes catégories d'acteurs : Chinois déterritorialisés évoluant dans l'activité commerciale et jeunes cordonniers et commerçants de rue locaux. Ces acteurs d'une mondialisation « par le bas », travaillant discrètement dans l'espace public, bousculent les hiérarchies imposées par la société salariale en participant à la constitution de nouveaux ordres économiques, sociaux, établissant ainsi de nouvelles relations de pouvoir. Cette recherche invite également au dépassement des poncifs habituels sur ces acteurs économiques locaux - désignés par les expressions péjoratives « baol-baol », « kaw-kaw » - à travers l'intérêt accordé à la variété de leurs compétences, à la diversité de leurs parcours, aux identités sociales et professionnelles. L'ouvrage s'adresse notamment aux chercheurs en sciences sociales intéressés par les formes prises par la « mondialisation non hégémonique » dans le contexte africain et par la petite production marchande urbaine et ses évolutions récentes.
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Institutions et conventions ; la réflexivité de l'action économique
Robert Salais, Elisabeth Chatel, Dorothée Rivaud-danset
- Éditions de l`École des hautes études en sciences sociales
- 2 Juillet 2020
- 9782713230875
Comment des acteurs ordinaires (personnes ou entreprises) parviennent-ils, avec leurs ressources et leurs capacités limitées, à se coordonner dans la vie économique courante ou dans la réalisation de projets collectifs complexes ? Pour répondre à cette question, les auteurs de ce volume s'écartent de la théorie standard de l'action rationnelle et proposent un nouveau regard sur la réflexivité de l'action. L'acteur n'est plus supposé tendre vers l'omniscience mais vers le jugement et l'action raisonnables. La raison pratique se trouve ainsi placée au fondement de l'action économique. Une telle révision conduit à envisager le problème de la coordination des actions délibérées sous un angle différent. Elle implique en particulier de reconceptualiser la notion d'institution et de redéfinir le lien entre action et institution. Cet ouvrage présente quelques-unes des pistes qu'explore aujourd'hui le programme de recherche dit de « l'économie des conventions ». Il montre ainsi l'omniprésence des conventions dans la vie économique et sociale quotidienne, où elles permettent la formation d'attentes mutuelles entre personnes qui ont à coordonner leurs actions.
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Gouverner par gros temps ; autopsie organisationnelle de la tempête du 27 décembre 1999
François Dedieu
- Éditions de l`École des hautes études en sciences sociales
- 3 Septembre 2015
- 9782713225970
Le 27 décembre 1999, une grave tempête ravage les côtes du Sud-Ouest de la France. François Dedieu raconte et analyse le déclenchement de l'alerte et l'organisation des secours. Il montre que l'action des dispositifs de sécurité civile a des effets paradoxaux sur la catastrophe : tout en maîtrisant ses conséquences, elle contribue à les amplifier. À travers la notion d'accident total, le sociologue prend le contre-pied de l'idée selon laquelle les pouvoirs publics seraient responsables de la mauvaise gestion de la crise.
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L'unité du droit
Rainer Maria Kiesow
- Éditions de l`École des hautes études en sciences sociales
- 3 Septembre 2015
- 9782713225987
L'unité du droit a toujours été une obsession pour la société en général et les juristes en particulier. À première vue, elle serait garante de l'égalité de chacun devant la loi. Pourtant, depuis le droit romain, cette conception d'une loi unique amenée à produire des décisions justes car semblables dans leurs fondements s'avère une pure illusion. Car dans la réalité, en dépit des tentatives menées pour combattre le pluriel de l'interprétation juridique, l'éparpillement des doctrines et des jurisprudences, les innombrables interprétations des lois rejoignent les infinies facettes de la vie. Autour de onze promenades menant de Nietzsche à Kafka avec des détours par Dalloz, Diderot, Changeux, le cannibale de Rotenburg et bien d'autres, Rainer Maria Kiesow bouscule, dans un style alerte, l'idée de penser ou fabriquer l'unité du droit, utopie pourtant vivace à l'échelle nationale, européenne et mondiale. En résultent une autre histoire et un autre présent de ce rêve unitaire...
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La dette souveraine ; Etat et économie politique
Julia Christ, Gildas Salmon
- Éditions de l`École des hautes études en sciences sociales
- 2 Juillet 2020
- 9782713231049
Depuis la crise de 2008, la question de la dette publique s'est imposée sur le devant de la scène politique. Loin d'être réductible à une question de bonne gestion financière, la dette, dans sa forme contemporaine, reconfigure profondément les rapports entre l'État et ses citoyens et va jusqu'à mettre en question la souveraineté de l'État-nation. À partir de l'analyse de la crise de la démocratie engendrée par l'explosion de la dette publique proposée par le sociologue allemand Wolfgang Streeck dans Du temps acheté, qui publie dans ce volume un essai inédit en langue française, C. Crouch, J. Habermas, R. Boyer, B. Karsenti, M. Cuillerai, J.-M. Rey et Y. Duroux ordonnent leurs réflexions autour de trois questions : est-il possible de réguler un capitalisme financier qui s'est largement émancipé du cadre étatique au sein duquel s'était construit le compromis d'après-guerre entre capital et travail ? L'intégration européenne est-elle un obstacle ou un atout pour remettre une économie globalisée sous contrôle démocratique ? Comment le néolibéralisme, en faisant pénétrer les logiques marchandes jusque dans la subjectivation des citoyens, altère-t-il le principe de cohésion des sociétés démocratiques contemporaines et, partant, le type de réflexivité et d'action politique qui peuvent avoir prise sur leur devenir ? L'enjeu de ce dossier est de remettre au premier plan du questionnement des sciences sociales le lien que l'économie entretient avec la politique, les dangers qu'un capitalisme livré à lui-même représente pour les démocraties modernes, mais aussi la capacité des États à le mettre à contribution pour la construction d'une société politique juste.