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Sous la Cape
19 produits trouvés
-
Benjamin Bin et autres fables cruelles et modernes
Jean-Marie Audignon
- Sous la Cape
- 1 Novembre 2015
- 9782868072993
Extrait
Cador élève des escargots, qu’il vend cher à des restaurants chics et moins que rien à la grande distribution, rapport de force oblige. Parti de rien, il est aujourd’hui chef du Syndicat hélicicole régional. C’est à ce titre qu’il sera, dans quelques jours, membre d’honneur sur la liste L’Avenir c’est Demain, du Grand Parti Social (GPS).
Son cheptel se compose essentiellement de vignerons et de chagrinés. Soit, plus communément, le bourgogne et le petit-gris. Il fait aussi un peu de gros-gris (Helix aspersa maxima), car il y a de la demande. Et Zenobiella subrufescens, pour le plaisir.
Thym, laurier et farigoulette en semaine, basilic le dimanche, Cador nourrit ses gastéropodes comme ses propres enfants. Il n’en a d’ailleurs pas, d’enfants, ça tombe bien. Chaque matin à six heures c’est lui qui donne les précieuses herbes, qui a un mot gentil pour chacun, qui sifflote en distribuant la poudre de calcaire. Lui qui vérifie la température et l’hygrométrie de l’escargotière. Et lui qui rentre à la maison le coeur content pour la journée. Après quoi vient le temps des mots fléchés, puis la promenade à vélo, et c’est midi qui sonne.
Cador ne vous dira pas que le petit-gris se cuisine principalement à l’espagnole, avec ail et tomates, ou à la persillade. Ni que le bourgogne n’accepte, en sa coquille, que le beurre persillé. Oncques ne parlera des cinq à sept jours de jeûne subis par ses gastéropodes précédant le dégorgeage au gros sel, ni des multiples lavages endurés par lesdits avant que d’être jetés dans une bassine d’eau bouillante.
Car il ne mange pas d’escargots. Jamais. Et la tristesse qui le prend chaque dimanche soir, à la livraison des restaurants, est telle que c’est Juliette, sa femme, qui prend le volant et fait la tournée. Cador, lui, lit. De préférence des histoires de la dernière guerre, avec de vaillants colonels allemands, de courageux soldats teutons enfonçant ces pleutres de Français.ebook (ePub) 3.99 €Combat de chefs au sommet
Réservé aux plus de dix-huit ans. Publié en 1982 dans la prestigieuse collection La Brigandine, ce récit visionnaire d'un monde où la mégalomanie des puissants entraîne leur perte n'a pas pris une ride grâce à une cure de Botox sévère.
Du grand n'importe quoi, par le maître du genre.
Extrait
«À travers la bulle de Plexiglas, le Toit du Monde avait des airs d'orangerie. À quelque cinq cents mètres, l'énorme banane prenait forme, dressant une centaine d'étages sur le plus haut sommet de la terre. Autour, la neige avait des reflets gris acier et les turbulences atmosphériques charriaient des masses floconneuses qui venaient battre les grues de rafales glacées.
Rocky Fêlé ne se lassait pas de ce spectacle lunaire: les grandes grues couvertes de givre, comme d'immenses sapins de Noël, et le ciel bleu, partout: à droite, à gauche, sur sa tête et même, à ses pieds.
- Je réinvente l'Olympe, murmura-t-il.ebook (ePub) 3.99 €
Table des matières
Les Fruits
Véronique
L’oeuf
Le chocolat
La cellule
Les statues
Les cages
Evan
Les glaciers
L’inventeur
Le jardin
Le puzzle
Le concert
L’écrivain
Épilogueebook (ePub) 3.99 €
Extrait
Avant-propos
L’été 2008, seul à Paris pour trois semaines, je pris contact avec une escort – j’avais sélectionné sur un site spécialisé des fiches du 11e et du 12e arrondissement. Je repérai une jeune trentenaire un peu ronde, dont la fiche laissait deviner qu’elle alliait culture et éducation à une grande liberté de moeurs. Je pris contact avec elle, découvris qu’elle habitait à un jet de pierre de mon appartement et me rendis, plutôt excité, à notre premier rendez-vous. Je fus surpris – elle aussi ! – de reconnaître une jeune personne avec qui j’échangeais de menus propos chez la boulangère ou au Franprix, où nous nous croisions régulièrement. Passé ce moment d’étonnement réciproque, la séance se déroula merveilleusement ; et « Lia » me certifia qu’elle avait pris autant de plaisir que moi à nos échanges. Je la revis à plusieurs reprises cet été-là, et pas seulement pour des ébats tarifés. En effet, pendant le social time, la discussion avec Lia était aussi passionnante que les séances pouvaient être passionnées quelques minutes avant. Je lui dis que j’écrivais des ouvrages érotiques ; elle m’avoua être démangée par le démon de l’écriture et nous convînmes d’une sorte de gentlemen agreement où, en échange de conseils littéraires, je pourrais profiter de tarifs préférentiels. Nous nous amusâmes beaucoup : je lui fis écrire des petits textes érotiques à contrainte où elle mêlait l’impertinence à l’incongruité de 8 Un battement d’ailes de papillon…
scènes qu’elle m’affirmait tirées de son expérience personnelle. Après quelques séances, elle me confia qu’elle avait entrepris la rédaction d’un Journal, à la demande du couple qui l’avait initiée au libertinage, au BDSM et à l’escorting. Ce « cahier noir » qu’elle me montra une seule fois, je ne fus pas autorisé à en lire des passages. « Trop cru, pas assez littéraire ! » se défendait- elle en riant.
En dehors des rencontres fortuites chez les commerçants du quartier, où nous continuions à échanger de courts propos sur la météo (parfois avec des sous-entendus qui nous faisaient sourire), nous nous revîmes régulièrement durant l’automne. Puis le couple – elle était mariée, et m’assurait que son mari était au courant de son activité professionnelle – déménagea, en province d’abord, à l’étranger ensuite. Je l’appris par un ami commun, architecte.
Il y a un an, je reçus un mail de « Lia », m’annonçant qu’elle venait de poster à mon intention son cahier noir et que je pouvais en faire ce que je voulais. Elle avait changé de galaxie, mais tenait à ce témoignage d’une folle période vécue intensément. Je pensai, à juste titre, qu’elle me l’adressait pour voir s’il était publiable. Aux deux tiers du cahier noir, je découvris avec surprise que Lia avait incorporé à son « journal » des personnages que j’avais inventés quatre ou cinq ans plus tôt ! Court roman, dont je lui avais confié les premiers chapitres pour connaître son avis, laissé en plan par la suite, construit sur une contrainte mathématique – la translation d’un carré naturel d’ordre trois en carré magique –, Le Diallèle mettait en scène huit convives ayant chacun une relation avec une mystérieuse absente, Marie, qui occupait symboliquement la case « 5 » du carré, la seule à ne pas permuter lors de la translation. Or cette Marie et une de ses amies, Li-Anne, pures inventions de ma part, devenaient dans le Journal de Lia des Un battement d’ailes de papillon…
collègues de travail bien réelles. J’étais extrêmement troublé. J’adressai à Lia un mail, lui demandant des éclaircissements sur ce « vol » de personnages. Elle me répondit que mon début de roman l’avait impressionnée au point qu’elle n’avait pu résister au plaisir d’associer quelques personnages aux récits souvent outrés, mais avérés, de ses expériences sexuelles. Et cela d’autant que Maître Caliban, un des propriétaires de Lia et lecteur privilégié du Cahier noir, homme érudit et volontiers affabulateur, n’était pas sans parenté avec un autre de mes personnages, Christian, organisateur de soirées libido et dandy nocturne.ebook (ePub) 3.99 €Plus de 18 ans.
Une fable délirante! Extrait de "Pompe le Mousse", disponible dans la même collection.ebook (ePub) GratuitPlus de 18 ans.
Une version coquine et hilarante de "Dracula", extraite du "Cahier noir" de Lia.ebook (ePub) GratuitPremière ascension népalaise de la tour Eiffel et autres cimes improbabales
Pierre Charmoz, Michel Guérard
- Sous la Cape
- 1 Novembre 2013
- 9782868071491
Table des matières
En guise de marche d’approche…
Première ascension népalaise de la tour Eiffel
L’Indicateur Bertrand
L’Abominable
Première ascension de Dieu par la face nord
Notes d’exploration dans les monts du Lieu commun
Dialogue au bout du fil
Aubergenville 2000
Pierre Charmoz
ebook (ePub) 3.99 €Humour décalé...
Zeb, une jeune fille naïve, croit s'être inscrite à un stage d'écriture en pleine montagne. Grave erreur!
Extrait
Zeb patinait dans la neige depuis bientôt deux heures.
- On se gèle le cul, marmonna-t-elle.
Pour elle seule, évidemment. Qui viendrait se perdre sur cette route de montagne en plein hiver. Il fallait être super-zebête pour accepter un plan aussi foireux : un stage d'écriture-ski de rando en pleine nature, les neurones gonflés à l'ozone et le clavier au bout des bâtons, comme disait la pub parue dans Marie-Cairn.
Et bien sûr, la panne, comme dans les pires romans d'horreur
- les frilleurs comme ils disent en Amérique. Il manquait plus que de voir débouler un loup déjanté, la tronçonneuse et les babines en avant. Elle avait essayé d'appeler le chalet, SOS Zeb en perdition. Évidemment, pas de réseau dans ce coin perdu des Hautes-Alpes.
Donc, pas d'autre solution : baluchon sur l'épaule et mocassins aux pieds dans trente centimètres de neige fraîche, la Zebette courageuse remontait la route vers d'hypothétiques « refuges chaleureux et conviviaux » (dixit la pub).
Pas la moindre loupiote conviviale ni le plus discret flonflon dans un rayon de trois kilomètres...
Et les bouts des pieds sûrement gelés. Quant à ses jolis doigts, elle les sentait durs comme des parpaings. Zeb se moucha, espérant que ç'allait éclaircir le paysage et, ô miracle de la technologie, le brouillard se déchira aussi sec, révélant les murs plutôt moches d'une masure peu accueillante.ebook (ePub) GratuitEt si l'an 2000 n'existait pas ? L'histoire contemporaine va-t-elle perpétuer l'erreur d'un moine médiéval qui ignorait le zéro ?
Extrait
- Notre vingtième siècle ne débouchera jamais sur un vingt et unième !
Je me retournai, intrigué. Tandis qu'alentour les convives riaient un peu nerveusement, Jonathan, tranquillement appuyé au rebord de la table de marbre, venait de saluer le passage à l'an 2000 par cette affirmation singulière.
- Mais nous y sommes depuis quelques secondes ! s'esclaffa la jolie Martha, légèrement éméchée, dont je lorgnais avec appétit le profond décolleté.ebook (ePub) GratuitSous les pavés, la plage éternelle
Public:
Adultes avertis (+18 ans) Les tribulations de deux orphelines, ballottées des barricades de Mai-68 aux rivages de la mystérieuse Tamoé, où vivent d'heureux naturels- mais aussi les terribles Méleffes. Juliette et sa soeur Alice parviendront-elles à déjouer les sinistres projets d'Antonio, Shit, Somebody et Théière de Jardin, le quatuor infernal rêvant de dominer le monde?? Peuvent-elles compter sur Guy Retord, Gianfranco Spaghetti et Raoul van Houten, les théoriciens de l'Internationale de Sisyphe, qui savent si bien leur renverser le génitif?
Publié dans la mythique collection la Brigandine en 1982, ce roman qui mêle pastiche de la littérature libertine du XVIIIe siècle et réflexion sur la modernité foutraque, n'a rien perdu de sa fraîcheur ni le style d'Hurl Barbe de son éclat diabolique.
À ne pas mettre entre toutes les mains.
Extrait
«Le soir même nous étions à Paris: que peuvent, en effet, deux pauvres filles sans le sou et sans le scrupule, sinon essayer de s'enrichir sur le pavé de la capitale? Nous arrivions à une période favorable :
le pavé était au plus bas prix, se donnait et se recevait même gratuitement.Notre jeunesse ne nous avait guère préparées à cette effervescence que, dans notre innocence, nous confondions avec l'agitation parisienne dont on nous avait tant parlé. Notre capacité d'adaptation et un instinct naturellement porté à la rébellion nous firent rejoindre les insurgés des barricades de la rue Gay-Lussac. C'était le 10 mai 1968.
Tous ces beaux jeunes gens se battaient courageusement et, en face, les assaillants avaient de bien vilains casques et de bien vilaines gueules dessous. Que voulez-vous, il y a des têtes qui attirent les pavés comme d'autres les baisers. Près de nous, trois garçons, beaux comme des demi-dieux, scandaient des slogans publicitaires.ebook (ePub) 3.99 €
Extrait
« Sept ou huit enfants dansent près de la fenêtre, sous la houlette de deux fées coiffées de chapeaux pointus. L’une est vêtue de blanc, l’autre de bleu. Elles portent de longues robes en tissu scintillant et des voiles de mousseline volettent à leurs chapeaux. […] La fée bleue est une brune anguleuse aux bras minces et aux gestes nerveux. […] La fée blanche est une blonde à cheveux longs au visage poupin, au menton semé de quelques traces d’acné. » Isabelle Renaud,
« Le Gâteau », Arts ménagers,
éd. Quadrature (Louvain), 2009.ebook (ePub) 3.99 €
Extrait
Prologue
– Agrandissement, je vous prie, Ladurite.
– Hui mon père.
Clic.
– Très beau travail. La cicatrice est invisible.
– En admettant que cicatrice il y ait. Ne pourrionsnous être en présence d’un sujet se trouvant dans un état de conservation exceptionnel ? Ce ne serait pas la première fois, demande un élégant clergyman dans la cinquantaine qui s’exprime avec un accent africain prononcé.
– Non, je demeure certain qu’elle a été refaite. Du moins le visage. Trop lisse. Pouvez-vous descendre ?
Le corps est couvert d’un linceul. Le visage est celui d’une femme d’une quarantaine d’années, aux traits réguliers, aux cheveux châtains. Yeux clos.
– Gros plan sur le cou, s’il vous plaît.
Clic.
– Merci. Il est parfait, aucun effet de cou de poulet, une peau virginale, enfin façon de parler. On voit que c’est une zone de prédilection, très soignée non sans narcissisme. Qui a pris cette photo, vous, Fée blonde, lors de votre repérage à l’institut de beauté ?
– Et qui d’autre ? répond l’intéressée d’une voix sans timbre.
Une salle de réunion en entresol, sans fenêtres, dans une quasi-obscurité. Odeur de tabac froid et de moquette défraîchie. Un grand écran plat au mur. Dans des fauteuils de similicuir, une demi-douzaine de chasseurs de V. relevant d’une singulière entité : la CCV, officiellement Cellule citoyenne de veille, termes niaiseux et rassurants qui recouvrent la réalité : une Cellule de crise vampires dénuée de toute existence officielle. Au sein de cette structure, parité laïques/cléricaux oblige, la commissaire Zohra Belmançour et le père Mathurin Keita chapeautent une fine équipe composée d’une demi-douzaine de collaborateurs, dont deux jeunes femmes surnommées les Fées, la blonde et la brune, Ladurite, un curieux personnage qui aurait entretenu une liaison (non platonique) avec un grizzli dans le parc californien du Yosemite, l’atypique agent Duboucq et un autre prêtre, Tadeusz Hiddinko, un vampirologue d’origine ruthène qui s’est taillé dans certains milieux une réputation de véritable psychopathe. Le stagiaire Célestin, encore mineur, est une recrue riche de promesses. Tous, l’épieu à portée de main, se veulent de froids professionnels qui piquent d’abord et discutent ensuite.
– Voudriez-vous zoomer sur le corps ?
– Ah que je peux pas soulever c’drap-là si que vous vouliez zieuter… Pourtant m’a l’air pas mal roulée c’te garce de vampire-là… L’doit avoir d’la cuiss’…
– Revenez au cou, alors, fait Tadeusz mine de rien.
Image précédente. Silence, que rompt Keita :
– Bien. Père Tadeusz, vous avez compris que la phase suivante de cette mission va vous incomber. Car nous n’avons que trop temporisé avec ce dossier…ebook (ePub) 3.99 €
Extrait
Bred to a harder thing
Than Triumph, turn away
And like a laughing string
Whereon mad fingers play
Amid a place of stone
Be secret and exult,
Because of all things known
That is most difficult.
(Mûri pour une épreuve plus rude
que le Triomphe, détourne-toi
Et telle une corde rieuse
Pincée par des doigts fous
Dans un lieu de pierre,
Exulte sans mot dire,
Car de toutes choses
Voici la plus difficile.)
Yeats,
Now all the truth is out.ebook (ePub) 3.99 €Luna di Miele et autres histoires de montagne
Gaspard De La Noche
- Sous la Cape
- 1 Décembre 2013
- 9782868071682
Table des matières
Préface
Luna di Miele
Les Circonstances
L’Agneau pascal
L’Auberge ensoleilléeebook (ePub) 3.99 €
extrait
1
Où l’on apprend ce qu’il en coûte
de se réveiller en plein voyage –
Où le héros affronte
deux étranges créatures.
Où suis-je ?
Ma tête est un tourbillon de pus ; je suis aveugle ; non ! des couleurs traversent mes paupières closes et crissent sur ma rétine. J’ai envie de pleurer ; de vomir aussi.
Un grondement, comme un vent qui aurait appris à jouer du Wagner sur des dunes de verre, me tarabuste les oreilles ; cela ricane, s’éloigne, puis hurle à nouveau, à l’intérieur de mon crâne cette fois.
J’essaie de bouger un bras ; c’est du marbre et j’ignore si je suis debout, assis, couché, la tête en haut ou en bas. Un instant, j’imagine que je suis tombé dans une grande baignoire de sable, puis les souvenirs reviennent : un visage, celui d’une femme, et son corps qui se tend ; j’ai envie de rire, car sa position est à la fois sublime et ridicule, mais… où est ma bouche ?
Une phrase aussi, comme un écho lointain : « Je pars… » Qui a prononcé ces mots ? Une voix qui m’est familière ; si seulement je pouvais retrouver mes oreilles !ebook (ePub) 3.99 €
Extrait
L’idée lui en était venue insidieusement, comme une de ces tentations fugaces que l’on ressent au récit d’un beau voyage ou devant une carte postale qui plante un décor de rêve : pourquoi pas moi ?
Pendant quelques années, cette possible escapade releva les amours conjugales par des rêveries concomitantes et récurrentes. Son épouse avait alors pour lui un regard singulier où se lisaient la surprise et une tendre complicité. Puis la vie le reprenait dans son tourbillon sage, le déplaçant de son bureau à sa demeure avec une régularité de métronome – c’était un homme d’habitudes et il trouvait confortable de connaître à l’avance l’emploi qu’il ferait de son temps.
Puis sa « vision », comme il appelait pour lui-même en souriant ce fantasme de la quarantaine, le laissa tranquille, s’effaçant peu à peu de son imagination, qu’il avait paisible, au profit de projets plus concrets : un voyage en Bretagne ou un séminaire à Paris.
Au cours d’un de ces congrès auquel sa profession l’obligeait de participer, un collègue du Sud, en veine de confidences à son cinquième whisky, lui chuchota à l’oreille :
– As-tu entendu parler des Maisons aux masques ?ebook (ePub) 0.99 €
Extrait
Les Californiens considèrent l’autoroute 101 (California Strate Route 1) comme la plus belle du monde. Elle longe la côte pacifique sur près de 900 kilomètres. Les vues sur l’océan sont splendides. Les Californiens aiment posséder les plus : c’est l’état le plus peuplé des États-Unis, le plus riche, le plus endetté, celui qui a connu la plus grande ruée sur l’or, les plus épouvantables séismes et les plus affreux criminels. Charles Manson y croupit en prison. La Californie possède la Silicon Valley, Hollywood et Disneyland.
C’est là que vivait l’homme à la moto. Il portait des pantalons noirs de la marque Denim, mais il ignorait où se trouvait Nîmes. Il possédait toute une collection de culottes et de bottes de moto ainsi qu’un blouson de cuir noir avec un aigle sur le dos. Avec sa moto qui partait comme un boulet de canon, il semait la terreur dans toute la région. Il ne se coiffait jamais. Il ne se lavait jamais le visage. Il avait les ongles pleins de cambouis. Il portait un tatouage rouge en forme de coeur sur la peau blême du bras et à l’intérieur on lisait : Maman je t’aime. Il travaillait dans un garage Harley-Davidson de Ventura. Il buvait beaucoup de bières. On le gardait malgré son intempérance parce qu’il n’avait pas son pareil pour soigner les Harleys. Il y était connu sous le sobriquet de Biky.
– He Bob, ça fait trois plombes que je suis sur la bécane de monsieur Nicholson et j’arrive toujours pas à régler le régime !
– T’as qu’à demander à Biky !ebook (ePub) 0.99 €
Table des matières
60. En toute discrétion.
59. Vers la ville.
58. Briefing.
57. Zoo.
56. Lyrisme.
55. Le stylite.
54. Bedbug Palace, n° 302.
53. Perles de sagesse.
52. Rue nocturne.
51. Aquarium.
50. Farîda : arrière-plan.
49. De la nature du Fils.
48. Mirage.
47. Zoo revisited.
46. Sehr galant !
45. L’ incident de Qara Sou.
44. Omelette.
43. Loisirs d’Alb.
42. Dianette.
41. La Honte, esquisse.
40. Entrée en scène de Gam.
39. Songe de Grull.
38. Clair-obscur.
37. L’ Oiseau-de-feu.
36. Gymnastique.
35. Astéroïde.
34. Songe d’Ahmad.
33. Oligo.
32. Gentilshommes et dames buvant du vin.
31. Dévotion.
30. Révolte des rêveurs.
29. Nada, vue générale.
28. N° 206.
27. Marches et démarches.
26. L’ archange empourpré.
25. Du 97e au Galactico.
24. Fourre-tout.
23. Mohcen.
22. Au bord de l’eau.
21. Dans l’herbe.
20. Après Mohcen.
19. Le Bifide.
18. Où il est question de NSJC.
17. Chez Émile.
16. Séparation.
15. Galactic Transit.
14. Aro sur rails.
13. Le boddhisattva au long nez.
12. Au puits.
11. Sur le banc.
10. Buvette de l’astroport.
9. Visa de tourisme.
8. Cardons, car donc…
7. La ville morte.
6. Sexe et politique.
5. Grenouillages.
4. Véranda.
3. Jeune loup pris au piège.
2. Grande roue.
1. Roseaux.
0. Mise à feu.ebook (ePub) 5.99 €Le vampire de Wall Street
Pierre Charmoz, Studio Lou Petitou
- Sous la Cape
- 1 Décembre 2013
- 9782868071705
Extrait
Avant-propos
Les événements relatés dans ce roman entretiennent avec la réalité un rapport d’authenticité variable. Les écrivains américains nous ont habitués à une vision du monde faussée, mais parfois réjouissante. Prenons un exemple : Dan Brown, dans Anges et Démons, promène ses personnages de bazar dans une Suisse de tablettes de chocolat (des collines piquetées d’edelweiss !) ; une Rome transformée en Aqualand, où l’on plonge dans les fontaines comme dans des piscines en eau profonde ; un CERN version business, qui produit de l’antimatière à gogo, avec un « tas » d’accélérateurs de particules. Ces invraisemblances, fruit d’une documentation défaillante et d’un talent médiocre, ne semblent pas gêner le lectorat anglosaxon ni – ce qui peut sembler plus surprenant – européen.
Son éditeur français, à qui il aurait été facile de rectifier ces énormités, les a soigneusement conservées ainsi qu’un nombre respectable de coquilles. Ce précédent m’autorise à camper mes personnages dans des lieux que je n’ai jamais visités, avec une documentation fragmentaire, mais un enthousiasme irréprochable. Aussi, lecteur, je te serais reconnaissant de bien vouloir considérer comme rigoureuses les situations décrites et authentiques les événements relatés, puisque j’ai tout inventé.
L’irruption de Studio Lou Petitou dans ce roman m’amène à préciser mon propos : il semble qu’une autre histoire se soit 8 Le Vampire de Wall Street greffée sur la mienne, y développant de curieuses correspondances – ainsi qu’un rapport certain avec un autre roman – Les Canines dans le pâté, de Patrick Boman1 –, dont un personnage s’est échappé pour gambader dans mon texte.
Pierre Charmozebook (ePub) 3.99 €Un article a été ajouté à votre panier.