Homme et Littérature
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L'exilé de Sainte-Hélène
Frédéric Masson, Louis De Viel-Castel
- Homme et Littérature
- 14 Novembre 2019
- 9782366598605
L'histoire de la captivité de Napoléon et son emprisonnement à Sainte-Hélène, est longtemps restée mystérieuse et suscite beaucoup de curiosité. « L'énigme de Sainte-Hélène ». C'est sous ce titre que Frédéric Masson, spécialiste des études sur la vie de Napoléon, analyse l'exil de l'empereur sur cette île lointaine. Napoléon a vécu les cinq dernières années de sa vie, prisonnier à Sainte-Hélène, dans l'isolement et l'oisiveté après avoir rempli le théâtre du monde. Il y est mort avant d'avoir achevé sa cinquante-deuxième année. Les Anglais, en l'exilant au bout du monde, cherchaient moins à se venger qu'à se débarrasser d'un personnage encombrant, dont la place n'était nulle part. Ils étaient bien obligés de le garder ; personne ne le réclamait. On le séquestrait dans cette île à peu près inaccessible, avec des consignes sévères, et l'on organisait le silence sur le captif. Il n'avait qu'un droit, mais précieux, celui de se plaindre. Une des occupations du prisonnier de Sainte-Hélène fut de noter les fautes de ses geôliers contre la bienséance, d'outrer ses griefs et de prendre le monde et la postérité à témoin de la cruauté de ses bourreaux et des outrages dont ils l'abreuvaient. D'ailleurs, toute espérance ne l'avait pas abandonné. Il ne s'adressait pas seulement aux générations futures. Son nom seul représentait une force d'opinion. La solitude lointaine où on l'enfermait attestait qu'il continuait à faire peur. C'est-à-dire qu'il comptait toujours. Il ne songeait nullement à s'évader, sachant que l'évasion, presque impossible, n'offrait pas de chance de succès. Et puis, qu'eût-il fait ? Où fût-il allé ?...
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La Propriété pendant la révolution française
Paul Janet
- Homme et Littérature
- 2 Avril 2018
- 9782366595789
La révolution française a touché à la propriété dans trois circonstances mémorables. Elle a touché à la propriété individuelle par l'abolition des droits féodaux, - à la propriété dans la famille par les lois successorales, - enfin à la propriété de corporation par l'aliénation des biens ecclésiastiques. Quels ont été, dans ces trois grandes circonstances, les principes invoqués de part et d'autre par les partisans ou les adversaires de ces grandes mesures ? Ce livre permet de rendre compte de la conception que la révolution française s'est faite de la propriété, surtout dans l'assemblée constituante, qui seule en ces matières a laissé quelque chose de stable et de persistant. Il ne faut pas confondre les mesures révolutionnaires avec les institutions de la révolution : les unes sont des actes transitoires, les autres des lois fondamentales ; ce sont ces lois seules qui constituent ce que l'on peut appeler l'esprit de la révolution. Ce que nous voulons surtout étudier, ce sont les principes qui ont guidé les législateurs ; c'est leur philosophie de la propriété.
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Histoire des explorations de l'Amérique
Jules De Blosseville
- Homme et Littérature
- 14 Novembre 2019
- 9782366598612
La découverte de l'Amérique appartient à deux époques bien distinctes : la première, qui fut le produit accidentel des courses aventureuses des Scandinaves, n'offre qu'un fait historique sans conséquences, arraché à l'oubli par l'érudition ; la seconde, au contraire, résultat d'un sublime calcul, et accueillie avec enthousiasme par l'Europe civilisée, a changé la face du globe en exerçant sur tous les peuples une merveilleuse influence. Pour se rendre compte d'effets si divers, pour expliquer l'intervalle immense qui sépare les noms presque ignorés de Gun-Biurn et d'Eric Rauda, de la renommée universelle de Christophe Colomb, il suffira sans doute de consulter les temps, d'examiner la distance relative de l'Europe aux contrées différentes du même continent, et de comparer les glaces et l'aridité du Groenland et de Terre-Neuve au climat et aux richesses des Antilles et du Mexique...
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Des grandes écoles et de la littérature dans la Gaule romaine
René Pichon, Amedée Thierry
- Homme et Littérature
- 22 Avril 2021
- 9782491962296
Un jour que Cicéron voulait consoler son frère Quintus, qui gémissait de rester si longtemps maintenu dans son gouvernement d'Asie, il le félicitait du moins de n'avoir pas été envoyé chez des peuples « barbares et sauvages » comme les Espagnols, les Africains ou les Gaulois. Il ne se doutait guère, en écrivant ces mots, que c'était dans cette Gaule inculte, dans les montagnes de Bibracte ou sur les bords du fleuve Océan, qu'il trouverait quatre siècles plus tard ses plus fidèles imitateurs. C'est pourtant ce qui est arrivé... Lorsque l'on étudie l'histoire de la littérature latine et les six siècles de son existence, on reconnaît en cette longue période de vie quatre âges successifs correspondant à chacune des grandes nations qui composèrent l'empire d'Occident. On voit le sceptre littéraire passer tour à tour de l'Italie à l'Espagne, de l'Espagne à l'Afrique et de l'Afrique à la Gaule : c'est l'ordre même suivant lequel s'est fondé le domaine occidental de la ville éternelle. On dirait qu'au toucher de l'épée romaine le sol jusqu'alors le plus infertile se transforme en une terre féconde, où peuvent désormais germer et s'épanouir les lettres comme les arts. Puis un jour vient où, par un juste retour, chacun des peuples conquis rend à son conquérant ce qu'il en a reçu. Quand l'Italie est épuisée, les races vaincues apportent à l'empire leur contingent d'orateurs, de jurisconsultes et de poètes, de généraux et d'empereurs : Rome prélève sur elles du génie, de même que des tributs et des soldats...
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Description de Notre-Dame : Cathédrale de Paris
F. De Guilhermy, Eugène Viollet-le-Duc
- Homme et Littérature
- 5 Décembre 2021
- 9782491962982
Ce livre présente la généalogie et l'histoire de Notre-Dame, puis décrit son imposante architecture, avec le sens de ces mille personnages qui en peuplent les riches portails. La cathédrale était le grand monument populaire du moyen-âge, le monument de tous, auquel chacun avait apporté sa pierre, et qui appartenait en réalité à tout le monde.
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Avranches. Il fait grand jour. Elle est majestueusement assise sur sa haute colline en pente douce, la capitale de l'Avranchin, antique refuge de la tribu gauloise des Ambivareti, exposée au vent de mer et au choc des invasions, conquise et reconquise par les ducs de Normandie et de Bretagne, par les rois de France et d'Angleterre, mais qui depuis Charlemagne jusqu'à nos jours a conservé son caractère primitif de gravité épiscopale... Au loin, les grèves jaunâtres dessinent la ligne sinueuse d'un golfe. Ce golfe en croissant se termine par deux pointes, Granville au nord, au sud Pontorson. C'est la baie normande, sauvage et bleue. Au milieu du golfe, d'un gris chatoyant ou d'un violet sombre selon la marée, se dresse comme un château fantastique, sur un récif noir et pointu, le Mont-Saint-Michel, que les gens du moyen âge appelaient la merveille de l'Occident. Vu à cette distance, voilé de brume et comme perdu dans la mer, il ressemble plutôt à un menhir colossal qu'à une construction humaine. L'estuaire du Couësnon, qui sépare la Bretagne de la Normandie, trace maintenant son lit sablonneux à gauche du Mont. Autrefois, il passait à droite. Aussi, Bretons et Normands se sont-ils disputé le rocher porteur du sanctuaire et séjour de l'archange protecteur de la France. Les Bretons disaient :
"Le Couësnon, dans sa folie, A mis le Mont en Normandie"
Les Normands ripostaient :"Si bonne n'était Normandie, Saint Michel ne s'y serait mis." -
L'Égypte et le Canal de Suez
Antoinette F. -A. Drohojowska
- Homme et Littérature
- 25 Avril 2022
- 9782384690619
« L'Égypte a été le berceau de la civilisation, ou plutôt elle s'était civilisée longtemps avant que la plupart des autres peuples eussent même apparu sur la scène du monde. Les prodigieux monuments qui en couvrent le sol et qui gardent encore en partie le secret qui leur a été confié dans des temps ignorés de l'histoire, attestent du moins d'une manière incontestable que l'Égypte a été glorieuse et puissante à une époque où l'Europe n'était pas née. » Ses premiers habitants lui vinrent de l'Éthiopie et elle fut d'abord gouvernée par les dieux du premier, du second et du troisième ordre, c'est-à-dire par les prêtres de ces fausses divinités. C'est dans cette période que lurent bâties les villes célèbres de Thèbes, de This et d'Éléphantine. Dès lors étaient déjà connus et pratiqués en Égypte les arts précieux de l'écriture, de la musique et de l'astronomie ; l'agriculture y était en honneur et les cérémonies religieuses y étaient entourées d'une grande pompe. Tout en un mot indiquait un peuple avancé déjà dans les voies de la civilisation...
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Les origines de la république américaine
Louis Binaut, F. De Corcelle
- Homme et Littérature
- 25 Avril 2022
- 9782384690718
S'il est au monde une grande nation qui ait besoin de se replier sur elle-même, et de sonder par la réflexion les périls de l'avenir cachés au fond des prospérités présentes c'est bien la république des États-Unis.
Ils s'étaient habitués à considérer leur république comme une création de l'intelligence, comme l'expression d'une théorie de liberté rationnelle et d'égalité morale conçue et réalisée par leurs ancêtres. On comprend en effet que, lorsqu'une nation se fonde dans une fermentation à la fois politique et religieuse, comme ce fut le cas des colonies américaines, formées par l'alliance du calvinisme avec l'élément communal et républicain de l'Angleterre, les deux causes s'unissent et s'entrelacent avec force par leur besoin mutuel et leur danger commun. L'état alors se formule volontiers, au milieu de ses premières épreuves, comme l'expression terrestre de l'église invisible. Plus tard, les orateurs, les prédicateurs et les panégyristes, parlant à la foule aux jours de fêtes et aux anniversaires nationaux, donnent, par un pur besoin oratoire, aux hommes du vieux temps des proportions surhumaines, et à leurs institutions les plus nécessaires et les plus naturelles des raisons idéales. De là un mélange de mythologie et de métaphysique où la politique et la religion se fondent en un brillant mensonge dans lequel le peuple se contemple ; de là, par une conséquence naturelle, l'idée d'une constitution théorique qui aurait été coulée d'un seul jet, et qu'on s'accoutume à expliquer par des principes abstraits, d'abord religieux, ensuite philosophiques, selon les temps et les hommes. Or telle a été longtemps en Amérique l'histoire des origines nationales, et ce n'est qu'en ces derniers temps que des recherches sérieuses ont dissipé cette poésie populaire. -
Le travail d'assimilation entre les différentes régions de la France est produit surtout par les intérêts économiques. C'est sur ce terrain que les métamorphoses sont les plus rapides et les plus frappantes. Des groupes de population qui s'étaient jusqu'ici maintenus dans un isolement séculaire s'ouvrent de ce côté à l'action du dehors. De leur propre mouvement, ils la provoquent, la sollicitent, témoin ces voeux sans cesse renouvelés pour obtenir des routes, des chemins de fer, des voies navigables, enfin tout ce qui peut stimuler le développement de la production et l'élan commercial...
Les traits les plus saillants à dégager en dernière analyse de ces recherches sur une région ce sont les habitudes laborieuses, le caractère solide, les moeurs traditionnelles et régulières de la population. Voilà bien le point d'appui le plus sûr qu'aient rencontré les améliorations dérivant du mouvement économique contemporain.
La région où nous nous transportons s'étend au bas de la Loire. Des marais salants à Saint-Nazaire. -
Mouvement social de Chartres au XVIe siècle
Philarète Chasles
- Homme et Littérature
- 25 Avril 2022
- 9782384690763
Chaque ville, étant un organisme spécial, sort d'un germe et se développe d'après la nature de ce germe ; c'est un corps vivant qui possède sa raison d'être, son âme, son génie propre. Chartres, c'est le blé ou l'agriculture. Cité de roture agricole, de vilains et d'échevinage, de marchés au grain et aux porcs, c'est aussi une ville d'église, de catholicisme et de canonicats indépendants en lutte avec la bourgeoisie. « Tenir noblesse » est chose à laquelle les Chartrains du XVe siècle ne prétendent guère, à moins que cela ne les exempte de tailles et d'impôts. On se dispute les droits et les préséances ; on a maille à partir sur le mur d'enceinte et le mur mitoyen, sur les huis des portes à réparer et les « entreprises » des propriétaires qui empiètent toujours. On ne cède rien. Le roi demande-t-il des subventions, on résiste longtemps, humblement, et l'on persiste ; les pauvres sont protégés ; le clergé et les paysans sont tenus en bride d'une façon qui atteste l'énergie des manants nos aïeux, gens bien plus dignes d'estime qu'on ne l'a dit.
Au XVe siècle, la France n'était point parvenue à l'unité. Les citoyens de Chartres, en 1437, désirent surtout savoir ce qui se passe au dehors et ce que deviennent les armées anglaises ; ils paient cher les bonnes nouvelles qui leur arrivent ; ils tiennent infiniment à ce que M. le bâtard d'Orléans sache que la ville est loyale, qu'elle est bonne française, et avant tout qu'elle est très vigilante ; éloge mérité, comme le prouvent les documents de ce livre... -
La Martinique et la Guadeloupe
Jules Duval, Octave Homberg
- Homme et Littérature
- 25 Janvier 2023
- 9782384691326
Ce livre présente une étude historique des îles françaises : La Martinique et la Guadeloupe.
De la pointe sud de la Floride au delta de l'Orénoque, une série d'îles forment un arc de cercle de grand rayon : ce sont, au nord, les îles du Bahamas et les grandes Antilles: Cuba, Jamaïque, Saint-Domingue, Porto-Rico; puis du nord au sud, les îles du Vent : Saint-Christophe, Nevis, Montserrat, la Guadeloupe, Marie-Galante, la Dominique, la Martinique, Sainte-Lucie, Saint-Vincent, la Barbade, la Grenade, Tobago et la Trinité. Des îles sous le Vent, parallèles à la côte du Venezuela, nous aurons à mentionner seulement Curaçao et les îles Aves.
Le premier rôle des Antilles fut donc un rôle stratégique ; mais elles valaient plus et mieux en elles-mêmes : ceux qui les occupèrent connurent peu à peu leur fécondité, toutes les denrées précieuses qu'elles pouvaient fournir à l'Europe. Elles jouèrent alors dans la vie européenne, spécialement dans la vie commerciale française, un rôle économique de premier plan. Enfin, depuis le percement de l'isthme de Panama, un grand courant commercial nouveau tend à s'établir entre l'Europe et le Pacifique : si l'on tire deux lignes droites de la sortie de la Manche et du détroit de Gibraltar à l'entrée du canal de Panama, ces routes directes passent à la charnière entre les grandes et les petites Antilles, légèrement au nord de la Guadeloupe...
Dans le mouvement d'expansion qui, depuis le XVIe siècle, a porté les puissances maritimes de l'Europe occidentale vers le Nouveau-Monde, chacune d'elles a compris que l'archipel des Antilles était l'avant-scène du continent américain ; chacune d'elles a voulu y prendre pied...