Le Cri
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La Belgique et le Congo (1885-1980) ; l'impact de la colonie sur la métropole
Guy Vanthemsche
- Le Cri
- 24 Février 2017
- 9782390010531
Quelle a été l'influence congolaise en Belgique ?
Ce volume de la Nouvelle Histoire de Belgique vient clore la série en présentant une vue d'ensemble (de 1885 à 1980) de l'impact du Congo sur la Belgique. En 1885, deux destins se sont croisés : celui d'une petite nation européenne, la Belgique, et celui d'une vaste région de l'Afrique centrale. Cette rencontre a été d'une importance capitale pour cette dernière puisque de ce choc est né le Congo, une des principales nations africaines actuelles. Si beaucoup de choses restent à dire sur le destin, à maints égards tragique, de ce grand pays africain, notre attention s'est également portée sur l'autre protagoniste de cette histoire.
Aussi curieux que cela puisse paraître, on s'est rarement penché sur les effets que l'aventure africaine a eus sur la Belgique. Il faut bien avouer que, hormis pour quelques spécialistes, la connaissance de la dimension africaine de l'histoire belge se résume bien souvent soit à des souvenirs personnels - pour celles et ceux qui ont participé à l'activité coloniale -, soit à des clichés et à des idées préconçues - pour les autres. Cette méconnaissance n'est évidemment pas étrangère à la passion qui imprègne régulièrement les réactions du grand public face à l'évocation d'événements historiques liés au passé colonial belge.
Ce livre nous aide dès lors à répondre à des questions essentielles sur les relations belgo-congolaises. Quel impact l'aventure africaine de la Belgique a-t-elle eu sur sa position sur l'échiquier international ? Quel rôle le Congo (colonial et postcolonial) a-t-il joué dans la politique intérieure belge ? Dans quelle mesure la vie économique de la Belgique a-t-elle été influencée par sa colonie, puis par le Congo indépendant ?
Un livre intéressant et documenté qui répond à des questions essentielles sur les relations belgo-congolaises.
EXTRAIT
La Belgique, jeune nation créée en 1830, participe à ce grand bouleversement. Dès le XIXe siècle, hommes d'affaires et missionnaires belges sillonnent la planète ; les premiers implantent des entreprises et exportent marchandises et capitaux, les seconds propagent la foi catholique. Toutefois, cette participation belge revêt aussi une dimension politique. La Belgique colonise de vastes régions au coeur de l'Afrique, bouleverse les sociétés qui y sont implantées depuis de nombreux siècles et crée une nouvelle entité politique appelée « Congo » - une entité qui, tant bien que mal et contre vents et marées, s'est maintenue jusqu'à ce jour. Un petit pays européen marque ainsi d'une profonde empreinte ce continent souvent qualifié de « noir » pour de mauvaises raisons. Mais on assiste aussi au phénomène inverse. Bien malgré lui, le Congo laisse une empreinte sur la Belgique : l'activité coloniale suscite des changements au sein même du pays colonisateur. Ces transformations - l'impact de la colonie sur la métropole - constituent l'objet de ce livre.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Guy Vanthemsche, professeur d'histoire contemporaine à la Vrije Universiteit Brussel, a publié plusieurs ouvrages concernant l'économie et la société belges du XXe siècle. Ce domaine de recherche l'a amené à s'intéresser également à l'histoire coloniale. -
Histoire du Congo ; des origines à nos jours
Isidore Ndaywel è nziem
- Le Cri
- 13 Août 2021
- 9782871066514
Élaborer l'histoire du Congo implique de la situer dans la longue durée et d'analyser les éléments de sa permanence qui justifient sa spécificité d'hier et d'aujourd'hui et donnent un sens à son devenir. Aussi convient-il d'étudier l'évolution de son espace, la mobilité de sa population et la construction progressive de son identité. En effet, issue des temps immémoriaux, cette épopée s'est élaborée peu à peu au cours des millénaires à partir de données écologiques et technologiques, fondements d'une certaine vision du monde et de traditions ancestrales. Cet « héritage des temps longs » rejoindra alors celui des « temps courts » pour former, étape par étape, le visage identitaire du Congo actuel. Nous verrons donc comment, à partir d'un espace déterminé, les hommes se sont approprié la terre et comment, façonnés par cet environnement, ils l'ont à leur tour modulé pour en faire leur territoire... (Elikia M'Bokolo)
À PROPOS DE L'AUTEUR
Isidore Ndaywel, président de la Société des historiens congolais, est professeur ordinaire au département des sciences historiques de l'université de Kinshasa, membre correspondant de l'Académie royale des sciences d'outre-mer à Bruxelles et chercheur au centre des mondes africains de l'université Paris I - la Sorbonne à Paris. Il est, sans conteste, une référence incontournable en matière d'Histoire du Congo. -
« Puisque les serres d'or des aigles de l'Empire
Ne pouvaient déchirer les lions chargeant l'Escaut.
C'était d'Ostende et de son port et de ses eaux
Que s'en allaient vers l'Orient les blancs navires :
Ils partaient pour la Chine et touchaient Malabar,
Les mousses étaient fiers, les marins semblaient ivres
D'être au loin, n'importe où, sur la mer, et de vivre
Libres et fous, avec les mâts comme étendards. » Émile Verhaeren.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Georges-Henri Dumont est agrégé d'histoire (Université de Louvain), ancien conservateur aux Musées royaux d'Art et d'Histoire, professeur honoraire à l'Institut catholique des hautes études commerciales, il a dirigé le cabinet de plusieurs ministres de la Culture françaises en Belgique. Ancien membre du Conseil exécutif de l'UNESCO, il préside au sein de cette organisation le comité international pour l'édition de la monumentale Histoire du développement scientifique et culturel de l'humanité. Il est membre de l'Académie royale de langue et de littérature françaises. -
La catastrophe de Marcinelle du 8 août 1956 a provoqué un deuil national sans équivalent dans l'histoire de la Belgique et suscité un mouvement de solidarité dans l'Europe entière.
Cinquante ans après, le souvenir demeure vivace pour celles et ceux qui ont vécu l'événement. Un double message s'impose à nous pour les nouvelles générations, il s'agit avant tout de comprendre pour mieux construire le présent et le futur.
Pour le monde du travail, la solidarité reste le moyen par excellence d'agir, de modifier les législations et de faire honneur à tous les militants du monde qui luttent pour de meilleures conditions de travail. La commémoration de Marcinelle n'est qu'un début, le combat continue !
Ce livre (coédité avec la CSC-Énergie-Chimie) reprend les communications d'un colloque scientifique qui s'est tenu à Charleroi en juin 2006. Il a réuni des scientifiques belges et italiens, ainsi que des acteurs syndicaux, patronaux, et des responsables de la Commission européenne, qui ont abordé la catastrophe dans sa dimension historique, posé le diagnostic aujourd'hui, réflechi aux défis futurs de la sécurité et de la santé au travail en vue d'agir pour plus de sécurité sur le lieu de travail.
Que révèle la bataille du souvenir entreprise après Marcinelle sur la société belge face à son passé ? Quels sont les principaux enseignements que peut véhiculer la mémoire d'une catastrophe d'une telle ampleur ? Comment tirer profit des leçons du passé pour renforcer la prévention des risques sur le lieu de travail aujourd'hui et demain ? Comment répondre aux défis que posent l'élargissement de l'Europe et la globalisation en matière de sécurité et de santé au travail ?
Autant de questions auxquelles ce livre tente d'apporter des réponses. -
Faire l'amour ? Oui, mais avant ou après le mariage ? Va-t-on se marier ? Que choisir, un mariage civil, religieux ou les deux ? Va-t-on partir en voyage de noces ? Où ça ? Dans un pays chaud ?
Tous les jeunes couples d'aujourd'hui engagés dans une relation sérieuse se posent à un moment donné de leur parcours ce type de questions. Mais, se sont-ils un jour demandé d'où proviennent ces rites si courants et si bien implantés dans notre culture occidentale ? Le mariage, ainsi que la nuit de noces et le voyage de noces qui en découlent, sont en fait des rites qui prennent leur source il y a plusieurs siècles, dans un cadre social et culturel bien particulier.
C'est cette origine et toutes ses implications qui occupent le questionnement de cet essai. L'histoire de ces rites est ici replacée dans un contexte qui tente d'englober l'histoire de la bourgeoisie, de la sexualité, des femmes, du genre et du tourisme, des XIXe et XXe siècles, et qui concerne une élite francophone, voire francophile, de l'époque.
La première partie est axée sur la sexualité et se penche plus particulièrement sur la nuit de noces.
La seconde moitié de l'essai est entièrement consacrée au voyage de noces et se concentre, d'une part, sur sa composante sexuelle et, d'autre part, sur ses liens avec l'émergence de la pratique touristique.
Cet essai se clôture par un questionnement sur la particularité du voyage de noces et des « noceurs », par rapport au tourisme et aux touristes en général.
À PROPOS DE L'AUTEURE
Sara Tavares Gouveia (Uccle, 1987) est titulaire d'un master en Histoire contemporaine à finalité didactique de l'Université Libre de Bruxelles. Son mémoire, Regards sur deux rites de la vie privée bourgeoise : La nuit de noces et le voyage de noces en Belgique de 1820 à 1936, a été récompensé par le prix Suzanne Tassier en 2010. Elle est actuellement historienne-archiviste-formatrice au CARHOP. -
Cette recherche se penche sur les origines de la profession d'hôtesse de l'air, profession fastueuse et glamour s'il en est.
À la fois maîtresse de maison et princesse à bord, l'hôtesse de l'air va personnifier une compagnie aérienne et un pays. En Belgique, dès 1946, ces premières femmes à entrer en nombre dans le monde de l'aviation depuis peu civile le font par leurs qualités « naturellement » féminines. C'est leur féminité qui est érigée en qualité professionnelle.
Au sein de la Sabena, le faste des année '50 va laisser place aux revendications des années '60. Ces femmes jeunes, célibataires et sans enfants, clauses prévues par leur contrat, vont réclamer l'égalité de carrière avec leurs collègues stewards. Elles s'organisent en une union professionnelle spécifiquement féminine : la Belgian Corporation of Flying Hostesses. Ce faisant, elles écrivent tant une page de l'histoire du féminisme en Belgique que du droit européen en matière d'égalité des traitements.
Du mythe à la lutte féministe, se pose en filigrane la question de la construction d'un éternel féminin à l'intérieur de la profession.
À PROPOS DE L'AUTEURE
Vanessa D'Hooghe est licenciée et doctorante en histoire contemporaine de l'Université Libre de Bruxelles. Spécialisée en histoire du genre, ses recherches portent sur l'histoire des modèles de féminité et de masculinité dans les années 1960 et 1970 en Belgique et en France. La présente recherche a obtenu le prix de l'Université des femmes en 2007. Vanessa D'Hooghe est membre de l'Unité de recherche SAGES (Savoirs, Genre et Sociétés), ULB. -
C'est une histoire culturelle des sexualités, la capture d'instants d'une époque charnière. Une époque bouillonnante, florissante. Quand les jeunes en arrivent à écrire sur les murs « Jouissons sans entraves ! ». Quand cette nouvelle classe sociale appelée « jeunesse » découvre sa « misère sexuelle ». Quand « les enfants de Marx et de Coca-Cola » se voient interdits de danser car la menace pèse. La menace de leur corps, de leurs désirs à la fois enfouis et éveillées par une société irrémédiablement aphrodisiaque...
Les représentations et les discours sur la « jeunesse » qui se sont imposés après la Seconde Guerre mondiale ont fait de la sexualité juvénile un problème majeur. Du psychologue au médecin, de la presse au cinéma, tous ont été tentés de cerner, d'expliquer le danger qui menacerait alors tous les garçons et les filles. De l' « âge ingrat » au « temps de l'amour », l'auteure analyse les différentes images de la jeunesse à l'aube de « mai 68 ».
À PROPOS DE L'AUTEURE
Laura Di Spurio est titulaire d'un Master en Histoire contemporaine à l'Université Libre de Bruxelles depuis septembre 2010. Son mémoire de fin d'études dont est tiré cet ouvrage a obtenu le prix Suzanne Tassier de la Faculté de Philosophie et Lettres de l'ULB. Après un séjour de recherche de six mois à l'Academia Belgica de Rome, elle prépare actuellement une thèse de doctorat (ULB) mandatée par le FNRS sur la construction de l'adolescence féminine au XXe siècle et est membre de SAGES (Savoirs, Genre et Sociétés), ULB. -
« Il n'est pas d'art plus subordonné à la mémoire que le théâtre. Et pas seulement parce que les acteurs sont censés connaître leur texte «par coeur», ce qui fascine le profane et est en réalité le cadet de leurs soucis. Si le théâtre dépend d'une mémoire, c'est de celle de ses spectateurs. On ne rappellera jamais assez que tout un chacun, grâce aux techniques d'archivage modernes, peut se doter d'une culture littéraire, musicale, cinématographique, plastique au prix d'une immersion dans un musée imaginaire rendu possible par le développement des supports mécaniques.
Dans le théâtre, rien de pareil, parce que rien ne permet de conserver une représentation à l'identique, qui suppose la coïncidence de deux consciences en action, celle de l'acteur et celle du spectateur, et puis la décantation, dans le souvenir de ce dernier, de ce qu'il a vu, capté, éprouvé, éléments singuliers, au surplus, liés à sa propre subjectivité, à sa propre réserve d'expérience et de culture qui lui font enregistrer certaines choses et pas d'autres, différentes de celles que ses voisins ont, pour leur part, retenues. On peut en conclure un peu vite que faire dès lors l'histoire du théâtre est chose impossible. Il se trouve que l'on ne se résout pas à cette amnésie, que l'amour du théâtre est le plus fort, que le désir de le prémunir de l'oubli l'emporte sur le constat de carence. Cette contradiction est la base de notre entreprise: retracer cent ans de théâtre en Belgique francophone, ces cent années qui constituent l'essentiel de cette activité dans nos contrées.
Paul Aron et Cécile Michel, au départ de documents, s'entendent à concrétiser ce qui s'est depuis longtemps dissipé dans le passé. Pour la période charnière des années 40-60, la contribution de Philip Tirard s'imposait: ne lui doit-on pas un livre remarquable sur l'aventure centrale de cette période, celle du Théâtre National des origines? Pour la période plus proche d'aujourd'hui, Nancy Delhalle et moi avons pu nous fier à notre expérience personnelle...» Jacques De Decker
À PROPOS DES AUTEURS
Paul Aron, directeur de recherche au FNRS et professeur à l'ULB, a écrit plusieurs ouvrages et articles sur l'histoire de la littérature belge de langue française.
Cécile Michel prépare une thèse de doctorat concernant l'Histoire des théâtres francophones à Bruxelles de 1918 à 1950 et travaille comme rédactrice au Théâtre National de la Communauté Wallonie-Bruxelles.
Philip Tirard (1956-) est journaliste. Après avoir collaboré au Pourquoi Pas ?, il a participé, en 1983, au lancement de l'hebdomadaire Le Vif (-L'Express) dont il a dirigé la rubrique culturelle pendant treize ans. Il s'y est notamment spécialisé dans la critique théâtrale, qu'il exerce à La Libre Belgique depuis 1996. Il est l'auteur d'une évocation biographique de Jacques Huisman, Des souvenirs et des masques, parue chez CFC-Éditions en 1996.
Romancier, dramaturge, traducteur et critique, Jacques De Decker est Secrétaire perpétuel de l'Académie royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique et Président du Centre belge de l'Institut International du Théâtre - Communauté française.
Doctorante, boursière du FNRS, Nancy Delhalle est membre du comité de rédaction de la revue Alternatives théâtrales et vice-présidente du Centre belge de l'IIT - Communauté française. -
L'étonnante fortune des Habsbourg atteignit son point culminant au XVIe siècle. Avec l'Empereur Charles Quint et le roi Philippe II, son fils, l'autorité de cette dynastie s'étendit, en Europe et dans le Nouveau Monde, sur des territoires si vastes que le soleil ne s'y couchait jamais.
Mais les anglais croyaient à la jalousie des dieux qui s'irritaient des prospérités trop éclatantes. À la gloire universelle de Charles Quint, s'oppose le triste destin de ses soeurs Éléonore et, surtout, Ysabeau d'Autriche. Le puissant monarque Philippe II fut accusé du plus odieux des crimes, par suite du sort réservé à son fils Don Carlos. La légende a déformé la vie et la mort de Don Carlos, et l'existence d'Ysabeau d'Autriche a sombré dans l'oubli. À la lumière impartiale de l'histoire, Ghislaine De Boom fait revivre ces deux tragiques destins, si étroitement mêmes aux grands événements politiques et religieux du XVIe siècle.
À PROPOS DE L'AUTEURE
Ghislaine De Boom fut docteur en philosophie et lettres de l'université libre de Bruxelles. Elle fut la première femme lauréate du Concours universitaire. Elle s'attacha à approfondir l'étude du destin des princesses de la famille de Habsbourg. -
Cet essai porte sur le séjour de Don Juan d'Autriche, demi-frère de Philippe II, dans les Flandres (de 1576 à 1578) à l'époque de la guerre. Sur le plan historique, ce livre est le résultat d'une recherche approfondie et rigoureuse. Il se base notamment sur l'abondante correspondance entre Don Juan d'Autriche et Philippe II, conservée à Bruxelles à la Bibliothèque royale.
Mais, au-delà des faits livrés par l'histoire et relatés dans l'essai, il s'agit avant tout de se poser la question : pourquoi le personnage solaire, héroïque, que représente Don Juan d'Autriche, amiral de la flotte, vainqueur de Lépante, célèbre dans toute l'Europe pour ses exploits sur les mers, finit-il par se résoudre à cette mission de Gouverneur des Flandres qu'il avait d'abord refusée et qui ne lui convient pas, où sa situation ne cesse de se dégrader ?
Pour tenter de répondre à cette énigme historique et individuelle, le récit nous entraîne, pas à pas, comme une enquête, au plus profond des motivations de Don Juan. Un cheminement original qui réserve au lecteur quelque surprise.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Frédéric Wauters, né à Bruxelles en 1964, est licencié en Philologie romane. Il travaille dans le domaine des relations internationales. Il est notamment l'auteur d'une dramatique diffusée sur France Culture, Les guerriers, dont l'action, également basée sur un sujet historique, se situe dans l'ancien Japon. -
Ce volume, consacré à la période d'entre-deux-guerres, traite de la démocratisation rapide de la politique belge après la Première Guerre mondiale, de la crise parlementaire des années trente, conséquence d'une tentation autoritaire présente dans toute l'Europe, de la dépression économique et de l'intégration problématique des travailleurs dans le système politique. L'auteur s'intéresse également à la nouvelle culture politique qui se met en place après la guerre, aux changements affectant le paysage des partis, aux relations entre mondes politique et financier, à l'impact de la politique étrangère et militaire et, enfin, au rôle de la monarchie.
Il est difficile de jeter sur cette période un regard impartial. Le souvenir laissé par l'interbellum en général et ses dix dernières années en particulier est sombre. En 1918, beaucoup voulaient en revenir à la Belle Époque, mais en 1945, personne ne souhaite retourner aux années trente. Dans la mémoire collective, l'interbellum représente une période de crise. Cette impression tient en grande partie à l'association presque automatique des années trente au fascisme et à l'issue funeste de cette décennie. Elle ne correspond toutefois pas complètement à la réalité : un large éventail de jeunes, et pas seulement des fascistes, veulent introduire une « nouvelle ère » et poursuivront après la guerre sur cet élan rénovateur. Si l'on regarde l'histoire de façon pragmatique, on doit constater que beaucoup de réformes de la période de la Libération trouvent leur origine dans le creuset et le laboratoire de pensée des années trente.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Emmanuel Gerard, historien et politologue belge, est professeur à la K.U.Leuven et ancien doyen de la Faculté des sciences sociales. -
Dans cet ouvrage, Els Witte nous présente une vision neuve de la révolution belge et de la période post-révolutionnaire. Sur la base de travaux historico-sociologiques menés à l'étranger, d'études récentes et de nouvelles sources d'archives, elle démontre qu'en 1830, un groupe assez limité d'intellectuels d'opposition, issus de la classe moyenne et de la petite bourgeoisie, exploite habilement la révolte sociale et les faiblesses du gouvernement en place pour s'emparer du pouvoir. Sous la pression de la France, principalement, les puissances européennes donnent leur feu vert aux révolutionnaires belges qui entreprennent la construction de la nouvelle nation. L'auteur analyse ce processus en profondeur : comment les protagonistes de la révolution conquièrent le soutien des conservateurs et de l'Église et mettent sur pied une monarchie constitutionnelle libérale, dominée par la religion catholique ; comment ils éliminent impitoyablement leurs adversaires démocrates et orangistes ; comment ils s'efforcent, avec succès, de rendre le nouvel État viable, financièrement et économiquement ; comment, enfin, ils donnent forme à la nation belge par le biais de la langue française et des arts, ou encore de commémorations, de fêtes et de symboles.
À PROPOS DE L'AUTEURE
Els Witte est professeur à la Vrije Universiteit Brussel, où elle enseigne notamment l'histoire politique de la Belgique. Elle est aussi l'auteur de nombreux ouvrages et travaux sur les aspects politiques de la Belgique des XIXe et XXe siècles. Elle est membre de l'Académie royale depuis 1988 et a exercé la fonction de recteur de la VUB jusqu'en 2000. -
L'esprit partisan du roi des Pay-Bas qui réservait aux Hollandais la majorité des postes de commande de l'État, de l'administration et de l'armée, ne laissait aux jeunes intellectuels belges que deux débouchés : le barreau et le journalisme. Ils s'y jetèrent avec la fougue de leur âge, passionnés par le spectacle qu'offrait le monde puissamment travaillé par les ferments du libéralisme et du nationalisme. Dans le Mathieu Laensberg de Liège, fondé par Paul Devaux, Charles Rogier et Joseph Lebeau, les libéraux combattaient les abus du pouvoir et s'efforçaient de former un esprit public. À peu près en même temps, Sylvain Van de Weyer, Jean-Baptiste Nothomb, Édouard Ducpétiaux et Louis de Potter apportaient un sang nouveau au Courrier des Pays-Bas de Bruxelles et donnèrent une orientation plus hardie à la vieille gazette libérale. Dans les Journaux catholiques - Le Spectateur belge, Le Catholique des Pays-Bas, Le Courrier de la Meuse - Constantin de Gerlache, Félix de Merode, l'abbé de Haerne et autres Bartels réclamaient la liberté en tout et pour tous.
En se lisant et commentant réciproquement, journalistes libéraux et catholiques se sentirent de plus en plus proches. En 1828, l'union des opposants était conclue ; il ne lui manquait que le sceau final. Le gouvernement l'apposa en envoyant Louis de Potter dans la prison des Petits Carmes où se trouvait déjà Ducpétiaux accusé d'avoir critiqué le régime pénitentiaire !
La vigueur de la presse unioniste donna aux députés belges des États généraux, jusqu'alors assez effacés, une « espèce de fièvre du bien public ». Désormais l'assemblée ne se répartit plus en catholiques et en libéraux et calvinistes, mais en Belges et en Hollandais. En même temps que circulaient des pétitions en faveur de la liberté de la presse et de la fin du pouvoir personnel, les débats âpres et véhéments aux États généraux révélèrent le caractère inévitable du divorce. Aux premiers jours du printemps 1830, les diplomates habitués à flairer les catastrophes ne se faisaient plus aucune illusion sur l'avenir de l'amalgame...
À PROPOS DE L'AUTEUR
Georges-Henri Dumont est agrégé d'histoire (Université de Louvain), ancien conservateur aux Musées royaux d'Art et d'Histoire, professeur honoraire à l'Institut catholique des hautes études commerciales, il a dirigé le cabinet de plusieurs ministres de la Culture française en Belgique. Ancien membre du Conseil exécutif de l'UNESCO, il préside au sein de cette organisation le comité international pour l'édition de la monumentale Histoire du développement scientifique et culturel de l'humanité. Il est membre de l'Académie royale de langue et de littérature françaises. Parmi ses nombreux ouvrages, on notera sa Chronologie de la Belgique 1830 à nos jours (Le Cri), et son Histoire de Bruxelles (Le Cri). Son essai sur Léopold II (Fayard, 1990) a reçu le grand prix de la biographie de l'Académie française. -
Du 75e anniversaire de son indépendance en 1905 à novembre 1918, la Belgique a vécu une période d'une rare intensité en termes de bouleversements qui l'affectèrent profondément.
Alors que l'Europe s'attend, au moment de l'invasion allemande de 1914, à une résistance de principe, la surprise est au rendez-vous : la Belgique résiste.
Dans la foulée, la guerre sert en quelque sorte de révélateur et d'accélérateur aux incubations de la Belle Époque dans les domaines où règnent traditionnellement les tensions : socio-économique, idéologique et communautaire, sans oublier les relations entre l'exécutif et le législatif...
À PROPOS DE L'AUTEUR
Michel Dumoulin est professeur ordinaire à l'UCL et membre de l'Académie royale de Belgique. Il est l'auteur de nombreuses publications portant sur l'histoire de la construction européenne, celle des entreprises et celle des relations de la Belgique avec les mondes contemporains.