Société des Océanistes
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Un siècle et demi de contacts culturels à Tanna, Nouvelles-Hébrides
Jean Guiart
- Société des Océanistes
- 1 Avril 2014
- 9782854300857
Il n'est plus aujourd'hui de partie de la planète que ne signale pas au moins une fois la presse quotidienne rapportant au jour le jour les événements marquant la transformation de mondes sociaux que beaucoup croyaient intangibles. Sur toutes les aires géographiques désignées aujourd'hui par l'euphémisme de « territoires non autonomes », le nationalisme est la clé des événements politiques qui traduisent en violences et en passions l'inégalité des rapports entre les pouvoirs de tutelle et les peuples sujets ou protégés. Mais les aspirations des populations coloniales sont, au moins en principe, aujourd'hui reconnues comme valables. On s'achemine vers leur satisfaction, au travers du processus dialectique qui oscille des mesures libérales aux répressions. Dans les îles « heureuses » de l'Océanie, on penserait que la vie s'écoule au jour le jour, identique à elle-même, sans écho des bouleversements à échelle continentale. C'est là que certains s'imaginent pouvoir retrouver la paix et venir oublier le monde extérieur. Mais, qu'ils soient « au vent » ou « sous le vent », les archipels polynésiens et mélanésiens souffrent de problèmes politiques et sociaux, nés comme partout ailleurs de l'impatience ressentie envers la suprématie détenue encore par les Européens et de ce que les autochtones sont depuis longtemps déjà parvenus au rang de producteurs de matières premières, avec tous les aléas que cela comporte.
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Les affaires du corps s'opposent aux affaires de l'esprit, le côté aliments au côté croyance. Ce sont là des manières différentes d'exprimer un clivage fondamental de l'existence et de l'univers tels qu'ils sont perçus par les Rapas. Essentiellement, c'est la distinction entre le profane et le sacré. En d'autres termes, les Rapas incluent dans le « coté nourriture » pae ma'a ou dans le « côté corps » pae tino ces aspects de la vie que nous avons coutume d'appeler économiques, sociaux ou politiques. La religion et la morale appartiennent au « côté esprit », pae varua ou au « côté croyance », paea fa'aro'o. Ce livre traite du « côté corps » de l'existence à Rapa. J'ai cherché d'une part à décrire l'économie, la société et la vie politique telles qu'elles me sont apparues au cours d'un séjour d'une année en 1964. J'ai organisé ces données de manière à les rendre intelligibles aux lecteurs de chez nous ; cependant j'essaierai, dans la mesure du possible, de montrer en quoi les diverses coutumes, croyances et organisations qui composent le « côté nourriture » sont signifiantes pour les Rapas. En cela nous suivons les préceptes de Malinowski : « Notre objectif est de saisir le point de vue de l'indigène, sa relation avec la vie, de comprendre sa vision de son monde ». C'est Malinowski lui-même qui souligne.
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Si j'entreprends aujourd'hui la rédaction de ces souvenirs - dont certains ont déjà figuré dans des correspondances officielles, tandis que d'autres sont restés enfouis depuis trente années dans les pages jaunies du journal que je tenais au moment même du déroulement des événements dont j'ai été le témoin actif à Tahiti pendant l'année 1940 - c'est pour tenter de sauver de l'oubli un épisode important de l'histoire de ce petit pays, perdu dans les Mers du Sud, dont l'attirance quasi magique n'a pas fini de s'exercer sur ceux qui rêvent encore d'ordre et de beauté, du luxe de ses lagons transparents, du calme de ses plages de sable noir, de la volupté de ses nuits bercées par le bruissement des palmes de cocotier. Témoignage donc, et d'abord témoignage personnel. J'ai vécu au coeur des événements que j'essaie de relater ; mais je sais bien que je n'en ai saisi que des images partielles, que d'autres ont vu les mêmes faits sous un angle, avec un éclairage différents et que les souvenirs qu'ils en ont gardés ou les récits qu'ils pourraient en faire modifieraient sensiblement celui que m'ont inspiré ces journées déjà bien lointaines. Mais témoignage sincère, au cours duquel n'ont été évoqués que des faits qui me sont directement connus, étayés de documents dont je conserve, ou dont j'ai pu consulter les originaux.
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Les recherches entreprises au cours de nombreuses missions organisées par le Centre d'expérimentation du Pacifique visaient principalement à améliorer nos connaissances des espèces animales et de la couverture végétale des îles des atolls de la Polynésie française. Les résultats de ces travaux ont été réunis ici avec simplicité, clarté et de nombreuses illustrations par les chercheurs eux-mêmes, à l'intention du grand public. Un guide précieux et maniable pour celui qui, de près ou de loin, s'intéresse à l'univers étrange, mais combien attrayant, de la Polynésie.
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Archéologie d'une vallée des îles Marquises
Marimari Kellum-Ottino
- Société des Océanistes
- 8 Octobre 2013
- 9782854300970
Le grand intérêt que présentent les îles Marquises dans le domaine de la préhistoire polynésienne tient à deux raisons essentielles. En premier lieu, les indices matériels témoignant de l'arrivée des premiers découvreurs de la Polynésie Orientale ont été mis au jour dans cet archipel. Sur la base des données archéologiques et linguistiques les plus récentes, l'origine des migrants qui devaient plus tard devenir des Marquisiens, se situe sûrement quelque part en Polynésie Occidentale, probablement aux îles Samoa-Tonga, à quelques 2 000 milles de l'archipel des Marquises. Deuxièmement, contrairement aux premières théories relatives aux migrations polynésiennes, ce sont les Marquises plutôt que Tahiti et l'archipel de la Société qui paraissent avoir été le grand centre de dispersion à partir duquel furent peuplés les autres archipels et îles de la Polynésie (Mangareva, Ile de Pâques, Tahiti, Nouvelle-Zélande et Hawaii). L'objet de cette étude n'est pas d'apporter de nouveaux éléments ou de développer plus avant cet état actuel des connaissances mais plutôt de présenter une étude relativement détaillée des vestiges de surface d'une vallée marquisienne, la vallée de Hane sur l'île de Ua Huka.
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Mémoires de Marau Taaroa, dernière reine de Tahiti
Marau Taaroa
- Société des Océanistes
- 8 Octobre 2013
- 9782854300987
Marau Taaroa naquit le 20 avril 1860. Elle était la troisième fille de la Princesse Ariioehau, la princesse de la Paix, et d'Alexandre Salmon dont le mariage n'avait pu avoir lieu que grâce à l'appui de la Reine Pomare IV, cousine et soeur d'adoption de ma mère. Pomare suspendit à cet effet pendant trois jours une loi édictée par les missionnaires en 1835, loi qui interdisait toute union entre étrangers et indigènes dans le but d'empêcher quiconque de prendre influence dans le pays au détriment des missionnaires. Suivant la coutume, ils reçurent pour nom de mariage celui d'Ariitaimai, prince venu de la mer, Alexandre Salmon, anglais, étant venu par la mer.
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Histoire de l´île Wallis Tome 2 ; le protectorat français
Alexandre Poncet
- Société des Océanistes
- 8 Octobre 2013
- 9782854300949
La destinée de Wallis, telle que l'histoire nous la révèle, et vers laquelle par conséquent la divine Providence la dirigeait, était de devenir une chrétienté accomplie, dotée d'un clergé autochtone, mais aussi un pays entrant d'abord dans le sillage de la France, pour se mettre ensuite sous sa protection, avant de se donner plus tard à elle et devenir un territoire français d'outre-mer.
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Remplis qu'ils sont de pirogues circulant à travers les diverses espaces des deux, d'esprits ailés et de messagers des dieux disposant de l'arc-en-ciel pour leurs déplacements terrestres ou intersidéraux, les récits légendaires de la Polynésie française avaient assez bien préparé leurs auditeurs aux exploits de la navigation aérienne des envahisseurs blancs. Nous avons réuni ici quelques documents d'histoire. Ils permettent de fixer les différentes étapes qui jalonnèrent la route malaisée et cahotante de l'implantation d'un réseau aérien en Polynésie française. Route qui s'est soudain trouvée ouverte et dégagée lors de l'installation des colons de Mururoa - à quelque chose malheur est bon ! - et plaise aux dieux que la Polynésie connaisse de nombreuses retombées aussi bénéfiques ! Hormis donc l'éventualité de perturbations politiques, il est certain que les choses vont maintenant aller plus vite. La lecture de ce petit ouvrage ne manquera sans doute pas de faire sourire celui qui aurait la curiosité d'en tourner les pages aux alentours de l'an 2000.
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Malgré la parution ininterrompue de livres, d'articles et d'études sur Tahiti depuis sa découverte - pour la bibliographie qu'il prépare, le Père O'Reilly compte déjà plus de 10 000 fiches - les ouvrages dignes de foi qui nous donnent une description exacte et détaillée de l'ancienne société tahitienne sont très peu nombreux. Les récits de Banks, Cook et Commerson et les rapports des divers membres des trois expéditions espagnoles entre 1772 et 1776 nous fournissent bien sûr des renseignements souvent très précis sur les vêtements, les armes, les outils, les habitations et sur d'autres aspects limités de la culture matérielle des Tahitiens. Cependant les préjugés et l'optique européenne de ces trois chroniqueurs les rendaient souvent incapables, malgré leur bonne volonté, de bien comprendre les coutumes tahitiennes. Ce qui nous manque surtout ce sont des descriptions de leurs propres cultures et histoire faites, sans intermédiaire, par des savants et historiens tahitiens, sur le modèle, par exemple, des Hawaiian Antiquities de Malo. Même les petits atolls des Tuamotu ont été mieux servis puisqu'il existe parmi les nombreux documents recueillis par les ethnologues du Bishop Muséum dans cet archipel, entre 1929 et 1934, au moins une douzaine de manuscrits de ce genre. Il se peut qu'à Tahiti aussi des individus aux ambitions littéraires aient entrepris la même tâche, après avoir appris à écrire au début du siècle dernier. Mais, quoi qu'il en soit, il n'a été préservé jusqu'à nos jours qu'une seule oeuvre d'un auteur tahitien, à savoir les Mémoires d'Arii Taimai, présentée ici ; encore n'a-t-elle malheureusement pas tout à fait la même authenticité et originalité que les écrits comparables des autres archipels polynésiens. Ceci n'empêche pas ces Mémoires - qui contiennent principalement des légendes, des chants et des généalogies des tribus des Teva - d'être, pour tous ceux qui s'intéressent à l'histoire et à l'ethnologie tahitiennes, une source d'une valeur inestimable.
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à la recherche de la Polynésie d'autrefois Tome 2
William Ellis
- Société des Océanistes
- 22 Octobre 2013
- 9782854301144
Au cours d'une brève visite dans un pays étranger, un observateur intelligent peut, jusqu'à un certain point, reconnaître les besoins intellectuels, moraux, spirituels d'une population, mais c'est seulement par un séjour prolongé parmi eux, que ces besoins peuvent être reconnus avec précision. Nos rapports quotidiens avec la population de Huahine renforcèrent ses appels à notre sympathie et à nos efforts : nos premières entrevues les avaient déjà provoqués. Toutefois, aussi longtemps que nous sommes restés incapables de nous adresser à eux dans leur propre langue, nous sentions que tout ce que nous pouvions faire, c'était de leur montrer un bon exemple ; mais dès que nous eûmes acquis une connaissance suffisante de la langue indigène pour entreprendre une instruction publique, en même temps que tour à tour, nous nous acquittions de nos obligations régulières à notre station de Pare, nous établîmes des missions en différents points de l'île.
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José Garanger, chargé de recherche au C.N.R.S., effectua plusieurs missions archéologiques dans le Pacifique, tant en Polynésie qu'en Mélanésie, sous l'égide du C.N.R.S. et de l'ORSTOM. Il est également chargé de l'enseignement de la préhistoire à l'Université de Paris-Nanterre et secrétaire général de la Société des Océanistes. L'Archéologie des Nouvelles - Hébrides contient l'essentiel de la thèse de doctorat ès-lettres qu'il soutint récemment en Sorbonne. Le jury qui reçut José Garanger docteur, avec la plus haute distinction, eut l'occasion de signaler, outre ses solides qualités de chercheur, qu'il avait remarquablement su utiliser les mythes hébridais pour y rechercher des données historiques et ainsi "ancrer" ses recherches dans le passé traditionnel de l'archipel. Des cataclysmes légendaires s'avéraient avoir des confirmations géologiques, de fructueuses recherches permettaient de mettre la main sur les restes de héros légendaires... Dans un texte très dense-, abondamment illustré, complété par une riche bibliographie qu'accompagnent deux index, José Garanger expose les résultats obtenus au cours de dix-huit mois de fouilles dans le centre de l'archipel. Leur intérêt dépasse le simple cadre des Nouvelles-Hébrides et concerne l'ensemble de la préhistoire océanienne. Parmi les problèmes abordés, retenons en particulier les thèmes suivants : o Typologie et chronologie des diverses traditions céramiques du Pacifique aux Nouvelles-Hébrides, de l'outillage lithique et coquillier, des éléments de parure, des sépultures individuelles et collectives. o Confirmation, par l'archéologie préhistorique, des contenus historiques de deux grands cycles mytiques. o Relations avec les autres archipels mélanésiens, la Micronésie et la Polynésie Occidentale.
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L'ouvrage présenté ici par la Société des Océanistes, dû à la plumé d'Alain Saussol, est le fruit de la révolte d'une conscience honnête et d'un esprit lucide. Tous ceux qui ne sont liés au système colonial par des liens économiques ou politiques savent que la Nouvelle-Calédonie ne sera pas viable tant que n'auront pas été réparées les injustices d'un passé fort lourd, et en premier lieu l'injustice au plan foncier. Minéralisée à l'extrême, infertile pour sa plus grande part, la terre calédonienne reste pourtant ce pourquoi les hommes sont prêts à s'entretuer. Le système colonial maintenu, quelque peu libéralisé, malgré tout plus ouvert, accepte de privilégier des gens de toutes origines, sociales ou ethniques, pourvu qu'ils ne soient pas mélanésiens et parce qu'on croit pouvoir constituer un bloc de tous les immigrés pour résister à la promotion autochtone.
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L'introduction de notre étude est consacrée à l'émigration chinoise et à ses particularités dans divers pays. Notre livre trouvera normalement sa conclusion dans l'examen de la politique contemporaine de Pékin et de Taïpeh vis-à-vis de ceux que les deux gouvernements veulent considérer comme des ressortissants de l'extérieur : nous verrons alors dans quelle mesure la minorité locale reste encore attentive aux sollicitations du nationalisme. L'émigration des Chinois en Polynésie française et leur adaptation à ce pays, qui s'intercaleront entre cette introduction et cette conclusion, constitueront le corps de l'oeuvre.
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Relations économiques entre Sydney et la Nouvelle-Calédonie : 1844-1860
Georgette Cordier-Rossiaud
- Société des Océanistes
- 8 Octobre 2013
- 9782854300871
C'est vers 1840 que l'on commence à porter de l'intérêt aux îles du Pacifique. À cette époque « les Samoa, les Fiji, les Nouvelles-Hébrides et la Nouvelle-Calédonie attirent assez l'attention pour être placées sur la liste des îles visitées par les bateaux de guerre et pour faire l'objet du rapport des consuls ». C'est également vers 1840 que la marine française « achève sa reconnaissance générale de l'Océanie... et que les visées économiques et politiques se font jour ».